«Finyè», c’est l’intitulé du film du réalisateur malien Souleymane Cissé, projeté au ciné Burkina ce dimanche 26 février 2023, dans le cadre du FESPACO classique. Ladite projection entre dans la dynamique du projet «Archives» de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).
La FEPACI a pour objectif la promotion du Cinéma Africain. À cet effet, un accord de partenariat a été signé le 7 juin 2017 à New York entre l’UNESCO, La film Fondation, le Cinéaste Martin Scorsese et la FEPACI, pour la restauration et la diffusion. Et depuis 2017, la Fédération a mis en place un projet dénommé «Archives». Ce projet entend restaurer plus d’une cinquantaine de films africains. La projection du film «Finyè» de Souleymane Cissé, dans le cadre du FESPACO classique, répond donc à la mise en œuvre de ce projet.
Le véritable problème du cinéma africain, selon Aboubakar Sanogo, Secrétaire régional de la FEPACI pour l’Amérique du Nord, demeure sans doute la distribution. « Les gens font des films mais ils restent peu vus par les cinéphiles. L’idée est donc de créer un système qui puisse permettre le visionnement de ces films. Pour cela, au-delà du FESPACO, on souhaite passer également par les salles de ciné en Afrique et dans la mesure du possible également ceux qui font du streaming. Par-dessus tout, on ambitionne passer aussi par le système scolaire afin que dès le bas âge, les tous petits aient une culture cinématographique », s’est-il voulu explicite.
Au total, cinquante films africains sont concernés par le présent projet. Et à en croire monsieur Sanogo, le projet a été lancé lors du FESPACO 2017 et constitue le moment idéal pour faire voir ces films aux festivaliers qui viennent du monde entier.
Réalisé par le malien Souleymane, «Finyè» est un film qui montre la contradiction entre le monde scolaire ou estudiantin et les politiques. Bah, jeune étudiant, est le petit-fils de Kansaye, un descendant des grands chefs traditionnels de la région. Il est l’ami de Batrou qui, elle, est la fille d’un des représentants du nouveau pouvoir. Bah et Batrou appartiennent à une génération qui rejette l’ordre établi, la société de leurs pères, sans bien savoir quoi mettre à la place. La falsification des résultats des examens sera l’étincelle qui déclenchera la confrontation avec les autorités. La répression voulue et organisée par le gouverneur Sangaré, exacerbera encore le mécontentement des jeunes étudiants…
Pour le réalisateur, c’est un grand honneur de voir son film être à nouveau vu lors d’un évènement comme le FESPACO. « Mon désir le plus ardent est de parvenir à réaliser la suite de mon film car il faut une suite à cette histoire. Et si je n’y parviens pas, que mes enfants puissent le faire », a souhaité Souleymane Cissé, réalisateur malien du long-métrage «Finyè».
À noter que toujours dans cette dynamique, d’autres projections sont attendues dans les jours à venir.
Boukari OUEDRAOGO