La 4ème édition de la Nuit du Faso Dan Fani à Paris se conjugue certes aujourd’hui au passé mais, un regard rétrospectif s’impose d’autant plus que cet évènement rassemble une bonne clique de notre diaspora européenne.
L’Association des Créateurs Burkinabè de France (ACBF), maître d’œuvre de la Nuit du Faso Dan Fani est désormais dotée d’une mission, celle de rassembler l’ensemble des Burkinabè d’Europe et d’ailleurs autour d’un idéal : la cohésion sociale. A l’heure où la joie laisse place à la douleur au Burkina Faso, la Nuit du Faso Dan Fani doit désormais se dresser en rassembleur.
Le mobile qui tient la route pour cette association, dans l’exercice de sa mission est inévitablement le pagne Faso Dan Fani. En se lançant dans l’évènementiel du côté de Paris, l’ACBF ne devrait pas faire dans le mimétisme. Le sectarisme, l’amateurisme et l’exclusion doivent être de facto bouté hors de leur circonscription.
La marrée humaine qui a fait le déplacement hier dans la Salle O’Felling de Paris est surtout venue pour communier sans se fier des animosités qui gangrènent la communauté. Donc par conséquent le comité d’organisation devrait davantage tendre vers cette philosophie.
La rigueur et l’excellence dans l’organisation d’une telle cérémonie ne sont pas trop demandées, car nous sommes à Paris ! Si nous étions à Ouagadougou, les aléas que nous avons constatés hier (2 juin) devraient être classés au compte du manque des moyens techniques. Mais à Paris, ça ne serait être une raison.
Il est inconcevable que le véritable handicap dans l’organisation de la Nuit du Faso Dan Fani soit la sonorisation et la salle. Sans vouloir être trop prétentieux ; notre diaspora française est tout de même bien nantie. Certes, beaucoup de mécènes et autres volontaires hésitent à apporter leur soutien, mais il revient au comité d’organisation de montrer davantage leur bonne foi. En faisant preuve de subtilité dans leur approche voire même, d’engager des rencontres au cas par cas par personnes interposées.
Beaucoup de choses peuvent se réaliser en France, mais à condition que les idéologiques politiques ne prennent pas le dessus. La Nuit du Faso Dan Fani possède des moyens conséquents pour éviter de tomber sur les mêmes travers que les autres.
Rien qu’à voir, la chagrin et le déshonneur qui se lisaient sur le visage des invités présents massivement hier dans la salle, quand Habibou Sawadogo s’est vu ballonner par la qualité piteuse de la sonorisation, chacun s’est senti concerné. «Non ce n’est pas notre Habibou qui doit se faire ridiculiser sous nos yeux! » s’exclamaient certains. Tout le monde s’est senti concerné. Ce n’est plus la faute de l’ACBF mais, de toute la communauté et par ricochet de notre culture. Elle pourra être mal perçue par des amis que nous avons invités à la soirée. Il peut y avoir d’autres problèmes mineurs lors d’une soirée ici en France, mais pas la sonorisation ! L’objectif d’un tel évènement, c’est de valoriser notre patrimoine culturel (musical et vestimentaire). Concentrez vos énergies sur ces points essentiels.
Il est également souhaitable que cette manifestation prenne aussi et surtout des allures didactiques. L’Ambassade du Burkina Faso à Paris peut coorganiser avec L’ACBF, en prélude à la soirée, une conférence débat à thème sur le FASO DAN FANI. Beaucoup de réflexions peuvent être menées.
L’un des atouts majeurs de cette NUIT DU FASO DAN FANI, c’est l’adhésion massive de la communauté. Elle afflue chaque année et la question d’espace s’impose. Il est malheureusement invraisemblable que certains ont du repartir avec leur 25 euro dans la poche, pour la simple raison qu’il n’y a plus de places. Pour une telle montant à Paris, le comité d’organisation devrait également élever le standing de la soirée. Vivement qu’aux prochaines éditions, une salle de 1500 à 2000 places leur soit octroyée.
Le désir grandissant de se rencontrer autour de notre pagne tissé à la faveur de cette soirée, pose également la problématique sur les moyens et les méthodes d’accompagnement de nos gouvernants. Il n’est déjà pas donné à n’importe quel évènement de la diaspora, organisé par une association, de voir le Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme faire le déplacement. C’est certes un bon acquis, mais, par son entremise, il faudrait qu’il ouvre les vannes. Notamment, en devenant le véritable griot auprès du Président du Faso et des potentiels partenaires.
Personnellement, j’ai toujours attesté cette théorie : C’est encore plus rentable pour notre pays, de soutenir les actions nobles de la diaspora. Car nous exportons, à bon escient notre culture.
SOURCE: Hervé David Honla alias Le Chat.
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