Depuis son ouverture le 28 novembre 2024 à Zabré, le festival Leeré continue de vibrer au rythme de la culture et des savoir-faire endogènes. À un jour de la clôture de cet événement prestigieux, les exposants oscillent entre satisfaction et espérance. Infos Culture du Faso s’est rendu sur place ce samedi-dimanche 30 novembre 2024 pour prendre le pouls de l’ambiance générale et s’enquérir de l’état du marché.
Si certains exposants expriment leur satisfaction, d’autres semblent désenchantés face à la morosité ambiante depuis le début de l’édition.
Un Éventail d’Objets et de Produits Gastronomiques.
D’un côté de la rue marchande, on peut admirer une multitude d’objets, notamment des pagnes Faso Danfani, des déodorants, des bijoux et des chaussures. De l’autre côté du site, des produits gastronomiques tels que des grillades, des brochettes et des boissons sont proposés aux festivaliers, chacun trouvant son bonheur.
Des Témoignages Contrariés
M. Samné Salif, participant pour la première fois au festival Leeré, est venu de Ouagadougou, du quartier Nagrin. Exposant des tenues traditionnelles, ce styliste se désole de la morosité du marché. « C’est ma première fois à Zabré. Avant, j’allais aux NAK, mais cette fois-ci, j’ai décidé de venir ici. Pour l’affluence, les gens viennent juste pour visiter. Mais vraiment, il n’y a pas de marché », a-t-il indiqué. Habitué des festivals, il reproche au comité d’organisation de ne pas avoir pris les bonnes dispositions pour mettre des stands en bon état dès le premier jour.
De son côté, M. Ouédraogo Ibrahim relativise la situation. Bien que l’affluence soit en deçà de ses attentes, ce vendeur de montres se dit satisfait. « Je vends des montres, des bijoux, des ceintures et bien d’autres. Dans l’ensemble, ça se passe bien. Le marché n’est pas comme on le souhaiterait, mais c’est déjà bien », a-t-il confié.
Les détenteurs des espaces gastronomiques partagent des avis similaires. Jokey, tenancier d’un maquis, exprime son mécontentement : « Nous ne sommes pas contents. Les conditions d’accès au site ne nous sont pas favorables. Aussi, les prix des boissons fixés par les organisateurs ne sont pas rentables pour nous », a-t-il expliqué. Pour sa part, Boussim, gérant d’un espace grillades et fidèle du festival depuis 2020, déplore une baisse significative de son chiffre d’affaires : « L’année passée, je gagnais au moins 75 000 F par soirée. Cette année, j’ai gagné 40 000 F le premier jour et 30 000 F le deuxième jour. Je ne sais pas combien je vais faire ce soir », a-t-il clamé.
Les Réactions des Visiteurs
Parmi les visiteurs des stands, Zanré Rasmata, élève, est venue acheter un sac à main. Pour elle, les prix des produits sont abordables. « Je suis venue pour m’acheter un sac à main. Ici, les prix sont abordables et je suis satisfaite », a-t-elle précisé. En revanche, Gouba Ismaël ne partage pas cet avis. Père de trois enfants, il n’a pas trouvé les modèles de chaussures qu’il souhaitait offrir à ses enfants : « Il n’y a pas grand-chose ici. J’ai juste acheté une paire de chaussures. Or, je voulais au moins trois paires pour mes enfants pour les fêtes de fin d’année », a-t-il déclaré.
Participant régulier du festival, M. Gouba justifie ce constat par le chevauchement des dates du festival Leeré avec les NAK (Nuits Atypiques de Koudougou) : « Le déroulement du festival Leeré à la même période que les NAK explique en partie cette situation. Nous estimons qu’à l’avenir, il faudrait un décalage des dates pour permettre une meilleure participation », a-t-il suggéré.
Pendant que ces échanges se déroulaient, le site du festival continuait de vibrer au rythme des festivaliers dans une ambiance chaleureuse et rythmée.
Zongo Poulomré (Collaborateur)