Les LOBI, peuples du Sud-ouest sont l’une des rares sociétés matriarcales du Burkina Faso. Très attachés à la tradition, l’animisme est très pratiqué dans cette partie du pays. Infos culture du Faso vous invite à la découverte du LOBI.
L’homme dans la conception traditionnelle LOBI est un être double créé par « Thangba »(Dieu). Thangba (Dieu) créa l’homme et la femme (khuun na kher), leur origine reste cependant mystérieuse. Dans l’esprit du LOBI, Thangba (Dieu) créa d’abord la femme, pour qu’elle soit son épouse. Mais devant son amour inconstant Thangba (Dieu) a dû s’en défaire en lui donnant un être mâle de son espèce. C’est ce qui explique la forte tendance matriarcale des LOBI et l’importance de la femme mère dans cette société.
Tout LOBI reste viscéralement attaché à sa famille maternelle, tout en vénérant ses origines paternelles. Le LOBI pense que, si son sang, son être intérieur lui vient de son « Tirè » (père), c’est de sa mère (Nirè) qu’il détient sa peau, son paraître extérieur. Les autres le reconnaissent facilement par son extérieur, d’où l’importance accordée à son paraître et à toutes ses connexions sociales. Mais en fait, la société LOBI est bilinéaire matriarcale et patriarcale. Mais l’homme LOBI ou le « Tibil Huu » est composé de divers éléments dont on peut citer le corps matériel ( » thomir ») le principe vital (« thuu ») qui est lui-même double, « thuu »(esprit) et » thuu »(âme), la silhouette ( « djere ») magique de l’homme et le cadavre de l’homme décédé ou le( » forou »).
Toujours est-il que le LOBI n’entre pas dans la conception cartésienne de l’homme à l’occidental, c’est- à- dire fait d’esprit et de corps.
Pour le LOBI l’homme est composé de plusieurs principes vitaux, dont il faut en prendre totalement soin pour mieux vivre.
L’homme LOBI a des croyances traditionnelles superstitieuses. Il croit aux génies (kontinbiir), des êtres surnaturels de petites tailles, à cheveux roux qui habitent les montagnes, les bois sacrés, les cours d’eaux….
Gardiennes de la nature, ces puissances peuvent être apprivoisées pour le bonheur des humains qui tiennent d’elles l’art de la musique, de la culture, de la médecine….
Les plus méchantes de ces puissances selon l’homme LOBI, provoquent la démence, la stérilité, le célibat, l’impuissance sexuelle…
Tout bon LOBI fait tout son possible pour ne pas contrarier ces puissances surnaturelles.
Chez le LOBI, pour implanter sa nouvelle maison, il fera d’abord des traces pour observer si un génie n’en est pas jaloux. Si ces traces faites la nuit disparaissent le lendemain, le LOBI abandonne cette construction. Il en fera de même pour le nouveau champ.
Dans la croyance de l’homme LOBI, le mâle de ces puissances surnaturelles est bienveillant mais la femelle est toujours dangereuse.
Plusieurs LOBI ont été enlevés par ces êtres surnaturels et sont réapparus dans la société plusieurs années plus tard avec de nouveaux charismes inexplicables.
Source : Abbé Hervé Sansan Pooda