L’artiste musicien Finfou Yougbaré alias Finfou a mis sur le marché du disque un nouvel album intitulé Sougr-tiiga. La dédicace de ce nouveau joyau s’est faite, ce samedi 9 septembre 2018 à la Maison de la Femme de Ouagadougou en présence d’un public sorti massivement pour soutenir l’artiste.
Après Sentimental en 2012 et Wend Pouloumdé en 2015, l’artiste musicien Finfou revient sur la scène discographique avec Sougr-tiiga, un album de 8 titres chanté en français et en zaoré. Sougr-tiiga qui signifie « l’arbre de pardon qui donne des fruits bénits » a été enregistré avec le concours de 5 arrangeurs qui ne sont plus à présenter à savoir Sam Zongo Etienne, Kevinson, Isaie Soulga, Kpoda Ulrich Kevin et F One. Dans cet album l’auteur aborde les thèmes tels que l’amour, la paix, le pardon et la solidarité. Allons donc à la découverte de l’album.
Le premier titre intitulé Mam N’goom, évoque la solidarité. Dans ce titre l’artiste prône la solidarité au sein de la société burkinabè. Pour lui, une société fondée sur la solidarité ne peut qu’être prospère.
Le 2e titre, Ka sid ye man, évoque les conditions de vie difficiles de la capitale burkinabè ainsi que le manque d’humanisme des gens. Selon Finfou, les gens aiment rire des malheurs des uns et des autres et raconter des mensonges.
Dans le 3e titre Karbasga dance, l’artiste valorise la dance culturelle de la famille Zoaga et Yana, Karbasga qui est une dance très spéciale dansée lors des cérémonies en pays Zaoga et Yana. Dans cette dance l’artiste ajoute une touche moderne.
Le 4e titre Sougr-ttiga qui donne son nom à l’album prône le pardon. Pour l’artiste, celui qui a fait du pardon son arme de prédilection ne peut que récolter les fruits bénits. Dans ce titre, il rend hommage aux chefs traditionnels qui sont les dépositaires du pardon, une valeur propre aux burkinabè.
Dans le 5e titre intitulé, Je ne comprends pas français, l’artiste veut montrer au public que la langue ne doit pas être un obstacle pour la conquête de l’âme sœur. Bien qu’il s’interroge sur comment il parviendra à conquérir sa dulcinée, lui qui ne comprend ni français, ni anglais, ni allemand, il fini par se convaincre qu’en amour il n’y a point d’obstacle.
Le 6e titre Pam zoodo, évoque l’amitié sincère. Pour Finfou, cette valeur tant à disparaitre de nos jours. D’après lui, seule l’amitié basée sur les intérêts prévaut. C’est pourquoi, il appelle les garants de la tradition à sensibiliser la nouvelle génération sur l’importance de la vraie amitié.
Dans le 7e titre intitulé Ra sague rogm, l’artiste parle de la fraternité. Il dit de ne pas oublier la famille à cause de la richesse car pour lui, l’argent est comme un étranger, il vous rend visite aujourd’hui et repart demain. Il appelle à ne pas mettre l’argent au-devant des choses car la richesse matérielle est éphémère.
Le 8e album San pa foo, parle de l’amour. Dans ce morceau, en version souk, Finfou dit de ne pas écouter ‘’les ont dit’’. Il évoque un homme éperdument amoureux de sa femme qui promet de ne point la quitter quel que soient les adversités et les ragots.
Avec cet album chanté dans les rythmes tradi-modernes tels que le Warba, liwaga, Karbasga, l’artiste entend propulser sa musique à travers le monde. Pour la promotion de l’album, l’artiste a indiqué qu’une tournée nationale est prévue les jours à venir dans les 13 régions du pays, suivie d’un grand concert de lancement. Au-delà de cette étape nationale, Finfou envisage aussi une tournée internationale.
Le Professeur Segda Bila Gérard, parrain de cette dédicace a félicité Finfou pour la qualité du travail abattu. Pour lui, c’est une bonne chose de promouvoir notre culture à travers la musique. Il encourage l’artiste à poursuivre dans cette lacée pour la valorisation de la culture zoaga et partant du Burkina tout entier.
Yssoufou SAGNON et Fabrice Parfait SAWADOGO