Le producteur, réalisateur et scénariste burkinabè fait partie de la jeune génération des cinéastes qui ont impacté par des films. L’ambition de faire carrière dans l’audiovisuel le conduit au métier de cinéaste.
« Je ne pense pas avoir choisi le métier de cinéma. C’est plutôt le métier de cinéaste qui m’a choisi. Je sentais en moi un appel à faire des films bien qu’evoluant à l’époque dans l’audiovisuel.», nous lance Oumar Dagnon. De sa taille de 1,75 m, à la tête de la société Waati Group qu’il vient de lancer en lieu et place de 3eme Oeil productions, société avec laquelle il a produit ses précédents films, il avoue que très jeune, il était artiste et ce jusqu’à l’université de Ouagadougou. A cet effet, il déclare : « Pour la petite anecdote je faisais de la musique. On avait un groupe de rap, on a même mis sur le marché un album en 2006.» Sa passion pour le cinéma, insiste le réalisateur de « Au royaume des infidèles » s’est déclenché en regardant des films western à la télévision pendant l’enfance. Ce qui a été un déclic et source de questionnement sur « la magie de l’écran. » Et d’ajouter que c’est avec le temps qu’il a pu percer ce mystère.
Formé en Art, Gestion et administration culturelle
Selon les explications du responsable de Waati Group Sarl, son succès au baccalauréat a permis son admission à l’université de Ouagadougou. Malheureusement il n’y trouve pas de filière destinée à former des cinéastes. Dès lors, il s’inscrit en lettres modernes dans le but d’affuter ses armes en écriture. En 2004, après l’obtention du Deug 2, il est admis au concours du second cycle universitaire de la filière Art, Gestion et Administration Culturelle (AGAC) crée sous l’initiative du regretté Professeur Jean Pierre Guingané. Une opportunité pour lui de réaliser son rêve d’enfance. Issue de la même promotion que le DG du BBDA Walib Bara, le jeune Oumar Dagnon est formé dans le métier de l’art, de la gestion et de l’administration culturelle. Il fait ses preuves dans une société de production audiovisuelle pendant deux ans (2004-2006) où il fallait joindre la théorie et la pratique sur le terrain.
En 2006, notre cinéaste nominé au FESPACO 2019, après l’obtention du Master se perfectionne en six mois dans une autre structure évoluant dans le domaine cinématographique. Ainsi 2007 est l’année pour lui d’être indépendant, il se lance dans la réalisation des films institutionnels et des spots publicitaires. En 2009, Oumar Dagnon créé la société de production 3eme Oeil productions et se lance à partir de 2010 dans la productions d’oeuvres de fiction. Dans le soucis de mieux se perfectionner, il s’inscrit à l’école de cinéma Ciné cours Canada en 2016 où il valide sa formation en Réalisation cinéma.
Révélé au public par le film « Au royaume des infidèles »
« Ma carrière de cinéaste de fiction débute en 2010. J’ai commencé avec le premier casting puis la formation des acteurs qui s’en est suivi avec des tournages en 2011 », souligne notre jeune réalisateur. Dans le courage et l’abnégation, il gagne son pari en 2012 avec la sortie de son film « Au royaume des infidèles » qui aura du succès dans les différentes salles de cinéma au Burkina Faso. « Notre ambition au debut de ce projet, était de faire une série. Tout cela fait dans la précipitation, j’accuse notre jeunesse. J’ai compris par la suite qu’on ne peut pas faire une série sans un minimum en terme financier. Nous nous sommes lancé un défi. En tentant l’expérience, nous sommes arrivé à bout de souffle .Donc nous avons du abandonner la série et créer un long métrage, d’où est né « Au royaume des infidèles », explique-t-il. À la sortie du film, poursuit-il, les professionnels du cinéma étaient sceptiques par contre, il a été « bien accueilli par le public burkinabè ».
Toute chose est de reconnaitre, à l’écouter, « au royaume des infidèles » n’est pas écris à la base pour un long métrage. Ses mérites seront reconnus à l’édition 2013 du FESPACO. Sur 109 films burkinabè inscrits et neuf films sélectionnés, son deuxième long métrage est retenu en compétition dans la catégorie TV vidéo long métrage. « C’est la consécration, c’est en ce moment que j’ai été accepté dans le milieu du cinéma burkinabè. Mon aventure avait vraiment commencé et il faut reconnaitre, c’est la qualité du travail qui permet d’être au FESPACO », s’exclame Oumar Dagnon. Désormais, Oumar Dagnon fait partie de la relève qui a bénéficié de la confiance et l’admiration des ainés. Ainsi, il est élu chargé de communication en 2014 de l’Union national des cinéastes du Burkina Faso (UNCB). La même année voit la sortie de son quatrième long métrage « tu me prends pour qui ? « qui fut un succès commercial car 3e dans le Box office Succès Cinéma Burkina Faso.
Toujours en 2014 il met en boîte une mini série de 20 épisodes de 5min chacun « En fait défaite » qui sera retenue en compétition officielle au festival « vue d’afrique 2015 ». Il produit « Ma belle soeur à tout prix » du réalisateur Ives Edgard Bonkoungou qui fait sa sortie en salle en 2016 et en 2017 sort son cinquième film « La folie du millionnaire ». Debut 2018, il se rend en Guyane pour le tournage de la série Gyance avec une équipe de production française, à son retour il se lance dans le tournage de son sixième long métrage « A bout du souffle » avec comme acteur principal l’éminent acteur Issaka Sawadogo. Ce dernier film lui vaut la sélection officielle au FESPACO 2019.
Achille ZIGANI et Parfait Fabrice SAWADOGO