Composé d’une cinquantaine d’artistes professionnels, derrière ce spectacle présenté à la cérémonie d’ouverture des Vacances Artistiques et Professionnelles pour Ados et Jeunes conciliant la musique, la danse, le théâtre, le chant et plusieurs autres disciplines se gîte une histoire passionnante. Tout a commencé il y’a près d’une dizaine d’années lorsque le promoteur Issa SANOU après avoir essuyer une série de frustrations décide de mettre en place un spectacle qui va éponger ses déceptions.
L’artiste, danseur, chorégraphe après avoir encaissé plusieurs propos de négligences du à la pratique de son métier (la danse), décide alors de faire appel à son ami pour répondre et mieux expliquer le domaine de l’art. « Ça m’a fait trop mal et c’est resté au fond de moi. » dixit-il. Après les premières productions, l’artiste encouragé par Hervé KOUBI commença à présenter son oeuvre en première partie jusqu’au jour où jaillit l’initiative de VAPAJ. À l’origine, « BAARA », venant du dioula symbolisait le travail, mais au fil du temps, son sens et le message véhiculé s’est développé. L’art est très négligé en Afrique et les gens n’y apporte pas de la considération alors que c’est un métier qui nourrit son homme.
« À travers ce spectacle, c’est un cri de révolte que je lance pour revendiquer la place que cet art là mérite.» VAPAJ est une grande source d’inspiration pour l’artiste qui n’a pas hésité à y puiser pour faire revivre son oeuvre cette fois en groupe. Avec 50 artistes professionnels, Issa SANOU développe et façonne « BAARA » en seulement deux semaines de répétition : «le nombre enrichit le spectacle» a-t-il ajouté.Cependant, la mise en oeuvre de cette oeuvre fut un véritable parcours de combattants. En premier lieu, la troupe a été confronté à un manque de financement qui constitua la difficulté majeure.
En plus certains structures auxquelles la confiance avait été placée n’ont pas répondu présent à l’appel et des promesses n’ont pas été tenu même si d’autres ont accepté d’accompagner l’initiative, une situation qui est à déplorer selon lui : «Je pense que y’a un manque de concentration qui nous pénalise » a t-il laissé entendre. L’artiste a beaucoup puisé dans ses fonds propres pour maintenir le projet en place. C’est avec l’accompagnement des artistes qui ont tenu à soutenir le projet à travers leurs propres contribution et envers lesquelles Issa SANOU montre une énorme gratification que la conception de l’oeuvre à été abouti : « sans eux on allait pas pouvoir faire un spectacle en deux semaines et je peux pas les payer ».
L’amour de l’art à constituer un point essentiel dans son dévouement à finaliser le spectacle. Pour sa part, loin de l’objectif premier qui était de présenter l’oeuvre à la cérémonie d’ouverture des VAPAJ, Issa SANOU prévoyait faire une tournée : « car un tel spectacle ne mérite pas d’être jeté au tiroir » ajoute-t-il. Il prévoit d’y travailler pour déployer « BAARA » au delà des frontières du pays. Il a tenu à remercier tous ces artistes qui sans leurs soutien le spectacle n’allaient pas exister ainsi que les partenaires qui l’ont accompagné. Il appelle au soutien des activités culturelles par ceux qui sont réticents, ceux qui hésitent et les exhortent une ouverture pour plus d’échange car sans la communication il n’y a pas de développement.
Tout BAARA mérite d’être reconnue à sa juste valeur.
Abdoulaye COULIBALY (stagiaire)