Fush Alpha est l’un des meilleurs dans son domaine. Dès la mise sur le marché de son tout premier album, il est nominé aux Awards de la musique burkinabé, les Kundé dans la catégorie Révélation et meilleur Espoir, il touche le trophée en 2019 avec son featuring avec Dez Altino sur le titre « YA PALLE » qui remporte le Kundé de la meilleure collaboration. Appliqué et rigoureux sur scène l’artiste Fush Alpha a bien voulu se prêter à notre entretien dans lequel il revient sur son parcours artistique et ses projets futures. Nous vous permettons dans les lignes qui suivent de découvrir l’artiste.
ICF : Veillez-vous présenter à nos lecteurs ?
Fush Alpha : je me nomme Fush Alpha, artiste chanteur Burkinabè, mon nom à l’état civil est KOEFFI Ousséni.
ICF : Mais pourquoi le nom Fush Alpha ?
Fush Alpha : Le nom Fush Alpha c’est un nom qui m’a été donner par des amis depuis le lycée, puisque mon nom c’est Ousséni et d’autres m’appelaient Fousséni et après c’est devenu Fouss. Fouss c’est moi et pour faire un peu joli j’ai juste ramené ça « Fush » pour donner un ton de l’époque quand on était dans le rap. Oui c’est devenu Fush. Alpha c’est venu avec l’album. Mon premier album « Alpha » le commencement donc les gens ont eu tendance à appeler Fush Alpha ; Fush Alpha puis c’est rester mon nom d’artiste.
ICF : Pourquoi le choix de la musique ?
Fush Alpha : Moi d’abord je trouve que j’ai choisi la musique par passion. Vous allez dire que tout le monde répond comme cela. Mais moi c’est vraiment une passion par ce qu’à la base je n’ai pas eu de formation de niveau artistique. Je n’étais pas dans une chorale ou dans un groupe donné, c’est juste la passion. On a commencé avec le rap en 2001-2002 et on essayait d’évoluer à travers les groupes de rap jusqu’à ma carrière solo et c’est beaucoup plus la passion. J’étais à l’université, j’avais la possibilité de devenir juriste. Voilà j’ai fait des études de droit, et cette passion a fait qu’après un certain niveau de mon cursus j’ai suspendue et j’ai décidé de me mettre à fond de façon professionnelle dans la musique.
ICF : Parmi vos chansons laquelle vous a permis concrètement d’être connu par le public ?
Fush Alpha : Je dirai que la première chanson avec laquelle on ma découverte c’était la chanson TIKIERO. Ca c’est le premier titre que j’ai fabriqué en Moore. Après j’ai relancé la chanson parce que au fil des chansons les gens me connaissais de plus en plus. Après il y’a eu la chanson BABA qui a été utilisée pour Faso Académy. Également je peux dire que la chanson qui m’a vraiment confirmé sur le plan national même un peu partout c’est la chanson YA PALLE. On peut dire que s’est-elle vraiment qui m’as permis de couvrir l’étendue du territoire si non on ne connaissait pas mes chansons à travers les grandes villes.
ICF : Quels sont les thèmes évoqués dans vos œuvres artistiques ?
Fush Alpha : Dans la plus part de mes chansons, à 80% mes chansons parlent d’amour. Je chante également beaucoup l’espoir. Par exemple dans la chanson BABA qui est une chanson hommage au papa, j’ai essayé de prendre les gens au relai parce que très souvent les artistes chantent pour les femmes pour les mamans. J’ai décidé de chanter pour les papas pour rendre hommage à ses papas qu’on oublie parfois.
ICF : Avec quel style musical véhiculez-vous ses messages ?
Fush Alpha : Je fais de la variété africaine, beaucoup plus afro pop. Je suis dans la variété, je veux dire le style qui m’inspire je peux faire de l’afro zouk aujourd’hui, et demain faire de l’afro reggae ou bien du reggae pop, reggae dance hall. Je ne suis pas du genre cantonné dans un style ou je dis c’est mon style parce que j’ai fait d’abord le rap après le rap j’étais dans le slam après j’étais dans un groupe de dance hall, je suis passé à travers les concours de musique, j’ai touché un peu au RNB à la Corneille.
ICF : Quelle analyse faites-vous de la musique au Burkina Faso en général ?
Fush Alpha : La musique au Burkina Faso pour la petite expérience que j’ai, la musique africaine et burkinabè a beaucoup évoluée et commence à s’imposer peu à peu sur le plan africain. Parce que il y a 5 ans de cela, la qualité des clips même et la présence des artistes burkinabés sur le plan international, il y’a plus de professionnalisme, les artistes Burkinabè investissent beaucoup plus dans leurs musique. Ils essayent aussi d’investir un peu plus dans leurs images. C’est ce que je peux dire pour ma petite expérience que j’ai, le petit cursus que j’ai dans cette musique là et certainement que d’autre, des ainés, des papas, des grandes pères comme Issouf COMPAORE auront un autre regard. Je ne sais pas si on se comprend ? Je veux dire si je prends l’exemple de Issouf COMPAORE, il aura un autre regard. Je veux dire lui son histoire lui il connait. Il a fait plus de temps dans la musique, il a plus d’années d’expériences dans la musique. Il peut analyser dans les années 80 peut être les années 70 jusqu’à maintenant et moi j’analyse juste des années 2000 à maintenant voilà. C’est une manière de dire que c’est mon regarde a moi. Chaque artiste a sa vision de la musique. Tu vas questionner, tu vas interroger des artistes qui vont te dire la musique ça ne vas pas. La musique c’est des magouilles. La musique c’est ceci cela. Alors que pour moi si on prend ça de manière générale la musique burkinabè a évoluée et même sur le plan des cachets les artistes sont de mieux en mieux rémunérer. Et également il y’a des contrats. On a des sociétés sur le plan national, des compagnies qui prennent comme ambassadeur et qui signent des contrats de publicité avec des artistes, ce qui ne se faisait pas.
ICF : Vous comptez à présent combien d’album ?
Fush Alpha : Non ! j’ai un seul album. J’ai un seul album qui s’intitule « ALPHA » le commencement. Et c’est juste après la sortie de cet album là que j’ai sorti le single MINE YIDIMA la chanson en fulfulde. Après MINE YIDIMA, j’ai fait la chanson YA PAALE et après YAAFASI. Juste un album de trois singles.
ICF : Vous avez été meilleur artiste featuring Dez Altino au Kundé 2019 avec le titre YA PAALE, Quel sentiment vous anime ?
Fush Alpha : Bon ! meilleur featuring de l’année. Le sentiment qui m’anime s’est déjà un sentiment de fierté. Dès que j’ai sorti mon album, j’étais déjà nominé au Kundé en 2016. J’étais nominé dans la catégorie espoir et révélation en même temps. Malheureusement je n’ai pas eu le trophée. Mais cette fois ci la chanson YA PAALE m’a permis de réaliser ce rêve, de toucher au Kundé, c’est comme je dis c’est la chanson qui m’a vraiment révélé sur le plan national. Parce que déjà dans l’Undergrounds, depuis que l’on était au collège, au lycée, après à l’université on regardait les cérémonies des Kundé à la télé. Notre rêve c’était un jour de toucher à ce trophée-là. Quand tu as ton nom même lors de ses cérémonies on peut déjà te citer comme les artistes burkinabè. On peut te dire : « lui c’est un artiste burkinabè ». Et cette reconnaissance souvent, ce ne sont pas les retombés financiers au médiatiques. On te reconnait en tant qu’artiste, c’est pour te dire que tous ses sacrifices aux quels tu aspires commence à se réaliser au fur et à mesure.
ICF : Parler nous de ce concept YA PAALE.
Fush Alpha : Le concept YA PAALE c’est un concept qui m’a été inspiré par un buzz à travers les réseaux sociaux. YA PAALE ; j’ai vu le buzz alors que je préparais la sortie d’un autre single. Et quand j’ai analysé, j’ai vu que de jour en jour c’était en train de prendre de l’ampleur. Je dis attend, c’est quoi cette affaire de YA PAALE. J’ai commencé mais recherches et puisque les gens avaient de nouvelles chaussures, de nouvelles voitures, etc. et puis c’était vraiment rigolo. C’était vraiment plaisant et je dis voilà un concept. J’ai appelé le producteur et je lui ai fait savoir mon envie de faire quelque chose, je ne sais pas quel chanson autour de ça. Et comme Dez Altino m’avais promis un featuring parce que je lui avais dit que je veux un featuring, il m’a dit quand on sera prêt. Je lui ai fait savoir également et il a donné son accord. Quand je suis allé en studio, il se trouvait que j’étais inspiré, Dez Altino était inspiré, le producteur était également inspiré. On peut dire que c’est la main de Dieu parce que ce qui s’est passé, en 1h30 maximum, on avait déjà fini la chanson et ensuite Dez Altino est venu poser sa voix. Pourtant y’a des chansons, on fait des jours et des jours on n’arrive même pas à terminer.
ICF : Quel est votre cri de cœur à l’endroit des mélomanes burkinabè ?
Fush Alpha : A l’ endroit des mélomanes burkinabè, c’est vraiment leur demander de soutenir les artistes burkinabè, parce que dans les causeries, dans les QG, les kiosques, les cabarets on voit des gens dire que les artistes burkinabè ne valent rien. Ils ne se respectent pas, ils ne travaillent pas. Je vous assure que les artistes travaillent. J’étais en studio tout en l’heure, les artistes travaillent. Ils sont permanemment en studio, ils tentent quand bien que mal de soigner leur image parce que souvent ce n’est pas facile. Un artiste a besoin de bon cachet pour payer son staff et souvent soigner son image. Il faut déjà qu’on les respecte, et tout commence déjà par le respect. Donner un peu plus de respect aux artistes. On voit dans d’autres pays quand un artiste on l’aime, on est fan de l’artiste, la personne est prête pour lui, elle peut même offrir une maison ou une voiture parce qu’elle aime l’artiste. Je ne dirai pas aux fans d’aller jusque-là. Chacun fait selon ses moyens mais je veux seulement que les gens respectent et soutiennent les artistes. Quand il sort son album, au lieu de dire à l’artiste donne-moi ton CD, tu sais que tu es mon ga, il faut acheter son CD. C’est lui aussi son magasin, c’est sa boutique. Quand il y’a un nouveau single au lieu de le dire inbox envoi moi par wattshapp, Bluetooth, il faut aller télécharger. Il y’a des CD qu’on télécharge qui sont payants.
ICF : Votre mot pour cette clore interview.
Fush Alpha : Le journal c’est infos culture du Faso, donc c’est remercier infos culture du Faso pour le travail abattut, il est assez présent sur beaucoup d’évènement culturel. Ils vont vers les artistes. Et on sait que ce n’est pas facile. Ce n’est déjà pas facile pour les artistes et un média culturel en ligne ça va être encore plus difficile pour eux. Mais je pense que si on se soutien, on se maintient, infos culture du Faso va faire grandir les artistes. Donc merci, merci à tous les fans qui continuent de nous soutenir, ceux qui me soutiennent, ceux qui m’appellent je leur dis merci.
Fatouma DERRA (Stagiaire)