En prélude à la 2e édition du Festival des arts du cissin qui s’est tenue du 29 au 09 mars 2020 au palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané, a lieu une conférence – débat ce samedi 07 mars 2020 sur le thème : « Culture, paix et tolérance dans nos sociétés : rôle de la femme burkinabè ». Ce fut dans la salle de conférence de ladite maison.
Définition des concepts
A l’entame de cette conférence, il s’est agit pour le conférencier du jour, Dramani Ouédraogo, Chercheur, Economiste de développement, Expert en genre et droit de la femme, de définir les concepts de paix, de culture et de tolérance afin de permettre la bonne compréhension des participants. Ainsi, selon le conférencier la culture est ce qui diffèrent de la nature. C’est ce qui est appris, transmis, produit et créé. Elle évolue dans le temps par et dans les formes des échanges en se constituant en de multiples manières distinctes d’être, de penser, d’agir et de communiquer en société.
La paix, elle est l’intérêt commun pour le développement qui prend ses racines dans la prospérité. Elle implique une résolution systématiquement calme et mesurée de toute difficulté conséquente à la vie en communauté, principalement par l’écoute, la compréhension, le dialogue, la négociation ou par des échanges de biens tel le commerce ou le troc. La paix implique également le goût pour le calme, ainsi que la capacité à vivre sereinement avec l’autre : individu ou société.
Pour ce qui de « la tolérance », il a souligné qu’au sens moral, la tolérance est la vertu qui porte à respecter ce que l’on n’accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l’encontre de ses propres convictions. C’est aussi la vertu qui porte à se montrer vigilant tant envers l’intolérance qu’envers l’intolérable.
La cohésion sociale quant à elle l’ensemble des liens qui relient les membres d’un groupe social les uns aux autres et au groupe dans son ensemble.
Après quoi, M Ouédraogo est entré dans le vif du sujet en montrant les facteurs qui affectent la cohésion sociale. Ainsi, selon ce dernier il y a plusieurs facteurs notamment La pauvreté, les injustices, le chômage, la dépravation des mœurs, la stigmatisation, l’Individualisme, les violences, l’incivisme sous toutes ses formes, corruption, les crimes économiques et politiques, la mauvaise gestion, etc. Et comme conséquences nous avons l’instabilité politique (Insurrection, coup d’état, défiance de l’Etat…), l’instabilité sociale, la perte de repères, les conflits intercommunautaires, la révolte, l’extrême pauvreté, la baisse du pouvoir d’achat
Quel est le rôle donc de la femme pour la cohésion sociale ?
De l’avis du communicateur Dramani Ouédraogo, Conformément à la résolution 1325, la femme est la mère de l’humanité. Elle est le reflet de la société et sans elle, pas de paix, pas de tolérance, pas de cohésion sociale durable. Partant de cette vérité, on peut dire sans risque de nous tromper que la femme burkinabè incarne des valeurs indispensables à l’obtention de la paix, à travers le courage, la combativité et la foi. Pour ce faire, la femme a un grand rôle à jouer dans l’instauration d’une paix réelle dans nos sociétés. En tant que mère de l’humanité, elle sait trouver la place dans son cœur pour pardonner pour apaiser et pour conseiller. En tant que reflet de la société, elle donne le bon exemple de par son comportement pour éduquer la nation entière.
La femme burkinabé à l’image de mère Princesse Yennenga, Guimbi OUATTARA est armée de courage abnégation et détermination, courage pour vaincre les adversités, courage pour supporter les caprices de la société, courage pour affronter les défis (gestion du foyer, éducation des enfants ….).
L’humilité de la femme burkinabé lui permet de se remettre très souvent en cause pour la paix dans son environnement. L’acceptation de soi fait d’elle une âme généreuse, compréhensive prête à s’oublier pour le bonheur de sa famille.
Malgré toutes ces qualités et vertus de la femme, des conditions restent indispensables à l’affirmation de cette prérogative de faiseuse de paix dans nos contrées.
Ainsi, la femme doit être accompagnée et soutenue dans ce rôle. Par exemple : Prendre des stratégies pour accroître le rôle de la femme dans la prévention et gestion des conflits à travers l’élaboration d’un Plan d’actions national de mise en œuvre des résolutions 1325, 1820 et 2242 du conseil de sécurité des Nations unies, mettre en place du groupe de travail femmes, jeunes, paix et sécurité et la Cellule nationale des femmes du G5 Sahel, sensibiliser les réseaux de femmes afin qu’elles réinvestissent les connaissances acquises au profit de leurs paires afin d’éviter que les femmes soient des porteuses de bombes au lieu d’être des porteuses de vies et d’espoirs, impliquer plus d’avantage les femmes dans les opérations de maintien de la paix et de sécurité internationale.
La présente conférence-débat initie par l’association Veneem Puiré fut édifiante pour les participants. C’est l’exemple de Seyla Bayala, élève au Lycée Mixte de Gounghin . « Au sortir de cette conférence, je peux dire je suis satisfaite car j’ai appris beaucoup de connaissances dont j’ignorais. Nous félicitons et remercions les organisateurs. » Tout comme Seyla Bayala, Bibata Gamba tout en saluant l’initiative, a affirmé que : « j’ai apprécié la conférence parce que le thème est d’actualité et évocateur. Quand on voit la vie de nos jours, je pense que c’est ce genre de conférence qu’il faut multiplier pour permettre à nos jeunes de développer des facteurs favorables au vivre ensemble. De cette conférence, je retiens que la femme joue un rôle primordial pour la cohésion sociale. Etant la mère de l’humanité, elle doit développer des facteurs au niveau de la famille, de la société favorisant la cohésion sociale ».
SG