Les acteurs du monde de la culture de la ville de Bobo-Dioulasso ont, autour d’un panel, essayé d’apporter des réponses à la question à savoir quelles stratégies pour une consommation locale de la musique burkinabè. Cette rencontre qui se tient à l’occasion de la fête de la musique, s’est déroulée sous le thème « Consommation de la musique burkinabè par les Burkinabè: Quelles stratégies ? ».
Ce sont entre autres Lamine Sanou (Promoteur de spectacle), Diakite Diafodé Kaba Alexandre (producteur d’artistes), Giovani Dos Judicaël Dolly (Animateur radio) et Youssef Ouédraogo ( Journaliste et promoteur des FAMA) qui se sont réunis en ce jour pour apporter des reflexions appropriées au dit thème à savoir quelles stratégies adoptées pour encourager la consommation locale de la musique burkinabè. À cet effet, plusieurs points ont été abordés au cours des échanges: ce sont notamment la volonté politique, la création d’un mythe autour des artistes, le manque de relais de la musique burkinabè (surtout à l’extérieur).
À en croire aux panelistes du jour, l’état dans son rôle régalien, doit créer un terreau fertile à l’émergence des industries culturelles et créatives en général et le développement de la filière musique. Ils afffirment par la suite que le quota de diffusion de la musique burkinabè (40% et 60% selon que le média soit privé ou commercial) aurait été un véritable coup de pouce pour la musique burkinabè si cette mesure était respectée par les médias audiovisuels. Néanmoins ils tiennent à saluer le sens de responsabilté de certains médias même si certains trainent encore à emboîter le même pas. Par ailleurs ils appellent l’état à plus de fermeté quant à l’application de cette obligation inscrite dans les cahiers de charges des promoteurs des radios et télévisions.
Toujours selon eux, la formation ou l’encadrement des artistes est crucial et est une étape en amont de la consommation du public. Il incombe à ‘État notamment le département de la culture, les collectivités territoriales (mairies) de mettre en place des centres de formation dans les régions au profit des artistes pour une formation adéquate aux différents métiers de la musique. (Le constat est amer à Bobo. Les artistes locaux ont du mal à drainer du monde dans les salles de spectacles. Cette situation oblige les promoteurs culturels à faire venir des artistes étrangers, qui généralement passent en boucle sur les chaînes étrangères. La raison pourrait être ailleurs sauf le talent. Il est ressort que les artistes burkinabè ne savent pas développer un mythe autour d’eux de sorte à susciter un réel engouement auprès du public), précisent-ils.
Aussi, ont-ils ajouté que les artistes burkinabè ne communiquent pas sur les évènements sur lesquels ils sont programmés à l’image des artistes d’ailleurs qui aident les promoteurs de spectacles dans la communication en mobilisant leur fan base. « La musique burkinabè reste méconnue dans le monde. Elle manque de relais surtout à l’extérieur. Certains artistes célèbres (chorégraphe, peintres, conteurs, etc.) pourraient dans leurs tournées internationales mettre un ou des artistes burkinabè sur leurs plaquettes pour mieux les faire découvrir par un autre public. Serge Aimé Coulibaly, Irène Tassembedo, par exemple, dans leurs tournées mondiales peuvent se faire accompagner par un jeune talent, ce qui naturellement permettrait aux artistes de se hisser au sommet du monde », ont-ils conclu. Cependant les participants qui se sont mobilisés pour l’occasion, ont tenu à saluer l’initiative des acteurs culturels.
La Rédaction
Crédit photos: Abdoulaye Nacanabo