Depuis le 31 août dernier, les auteurs et éditeurs de presse écrite passent à la caisse pour le paiement de leurs droits d’auteur. Initiée par le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA), cette opération vient récompenser les efforts d’écrits consentis par ses hommes de médias, les ajoutant ainsi à la grande famille des créateurs.
Le mardi 14 juillet dernier, le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA) conviait les patrons et éditeurs de presse écrite à une rencontre d’échanges sur les droits des auteurs et éditeurs de presse écrite. En effet, depuis 2010, le BBDA a entamé la gestion des droits de Reproduction par Reprographie, dont les seuls bénéficiaires étaient les auteurs et éditeurs de livre. Ainsi, suivant son plan stratégique de développement 2017-2020, l’organisme garant des droits d’auteur au Burkina Faso a bien voulu élargir la liste des bénéficiaires de ces droits, aux auteurs et éditeurs de presse. Aujourd’hui, c’est chose faite, en ce sens que les nouveaux bénéficiaires ont commencé à percevoir leurs droits depuis le 31 août dernier.
Cette initiative du BBDA, qui d’ailleurs est une première en Afrique, est encadrée par la loi Nº048/AN du 12 novembre 2019, portant protection de la propriété littéraire et artistique ainsi que les règles Professionnelles de la Fédération Internationale des Organismes gérant les droits de Reproduction par Reprographie (IFRRO). De ce fait, cette initiative ne peut qu’être perçue comme noble et salvatrice dans un milieu où l’audience de la presse écrite en baisse d’intensité au détriment de la presse en ligne.
À cette occasion, les bénéficiaires ayant déjà perçu leurs droits n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction, vu qu’il s’agit d’une initiative encore en genèse. C’est le cas de Evariste Télesphore NIKIEMA, journaliste culturel aux éditions le pays pour le compte du journal culturel Évasion; « Je dirais que c’est une surprise, vu que c’est une toute première en Afrique. Mais il faut dire qu’après m’être renseigné au BBDA, j’ai failli abandonné, vu qu’il fallait remplir à chaque fois des fiches pour chaque article. Aujourd’hui je suis satisfait, parce que personnellement j’attendais moins que ce que j’ai perçu. Cependant, je suggère que le BBDA améliore la procédure de collecte pour faciliter le processus ».
Même son de cloche pour Alexis YAMÉOGO, journaliste-chroniqueur aux éditions Sidwaya et à la Radio Pulsar. D’ailleurs, il a laissé entendre en ces termes; « C’est un sentiment de joie qui m’anime, doublé de reconnaissance à l’endroit du BBDA pour l’initiative et aux éditions Sidwaya, avec qui je collabore. L’initiative est à saluer en ce sens que les journalistes, de par leurs écrits, sont aussi des créateurs. Et c’est un ouf de soulagement de voir ce projet se concrétiser aujourd’hui. D’ailleurs, je pense que c’est une invite à mieux faire, en ce sens que ce que le BBDA nous a donné a permis de répondre un tant soit peu à des besoins ».
Contrairement à son confrère Evariste NIKIEMA, monsieur YAMÉOGO dit n’avoir pas eu trop de difficultés quant à la collecte de ses articles. « J’ai eu pour habitude d’archiver de manière hebdomadaire toutes mes chroniques ; chose qui m’a facilité la tâche au niveau du remplissage des fiches. Mais ce qui pourrait encore améliorer le processus, est que le BBDA puisse peut-être réfléchir à un mécanisme pour une meilleure collecte’’, a-t-il mentionné.
En rappel, le processus de paiement des dits droits se poursuive jusqu’au 30 septembre prochain.
Boukari OUÉDRAOGO