La Direction Générale du Cinéma et de l’Audiovisuel (DGCA) a, au cours d’une cérémonie tenue ce jeudi 24 au Centre National des Arts du Spectacle et de l’Audiovisuel (CENASA) livré le rapport final de la diffusion des films burkinabè sur les chaînes de télévision publiques et privées durant la crise sanitaire du COVID-19. Selon ce rapport les acteurs du cinéma ont sacrifié plus de 4 milliards de Francs CFA pour lutter contre la pandémie.
Le 02 avril 2020, dans son adresse à la nation le président du Faso Roch Kaboré a demandé à toutes les institutions, les structures administratives publiques ou privées de former une chaine de solidarité afin de lutter efficacement contre la maladie à Coronavirus. C’est sous cette optique que la Direction Générale du Cinéma et de l’Audiovisuel (DGCA) a pris l’initiative de faire appel aux producteurs de films burkinabè afin de négocier l’obtention d’oeuvres cinématographiques en vue de le mettre à disposition des chaînes de télévision pour diffusion, à titre gracieux, sur leurs antennes.
Au terme de ce projet, ce sont 195 films (75 longs métrages, 107 courts métrages, 13 séries) qui ont été reçus. Ainsi, durant les mois de mai, juin et juillet 2020, les burkinabè ont suivi, avec grand intérêt, les programmes offerts grâce à cette collaboration entre le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) et le Ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement (MCRP) à travers sept (07) chaînes de télévision avec lesquels une convention a été signée. Ces chaînes partenaires sont : RTB, Canal 3, BF1, LCA, 3 TV, SMTV, et TVZ.
L’évaluation financière de ces programmes offerts à chaque télévision est de 598 850 000 F CFA soit une contribution totale de 4 191 950 000 F CFA l’ensemble des 7 chaînes partenaires. Cela a permis à des millions de burkinabè de vivre assez agréablement les durs moments de confinement partiel qu’a connu le pays dans sa lutte pour stopper la propagation de la Covid-19.
Cette initiative est une première dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel au Burkina Faso. Ce geste inédit des producteurs d’offrir gracieusement leurs films aux diffuseurs a connu un véritable engouement des chaines de télévision. Cela s’est traduit par un total de 742 heures 26 minutes 28 secondes.
On peut retenir que les séries télévisées ont le plus été diffusées. De celles-ci, « Alima ou le rêve brisé » de la réalisatrice Amadou Rafiatou a été la plus appréciée si l’on s’en tient au retour de certaines chaînes et de l’avis de quelques spectateurs. L’un des faits marquants de ce projet a été l’acceptation des producteurs et réalisateurs de répondre à nouveau favorablement à l’appel de la DGCA de céder les droits pour le mois de juillet. En effet, à l’appel initial de la DGCA d’offrir leurs films pour diffusion, les producteurs et réalisateurs avaient cédé expressément lesdits droits pour les mois d’avril, mai et juin 2020.
La signature de la convention étant intervenu tardivement, soit le 30 avril 2020, et les diffusions ayant réellement débuté le 13 mai, les producteurs et réalisateurs ont accepté de signer une nouvelle cession des droits pour prendre en compte le mois de juillet afin d’avoir effectivement les trois mois selon les termes de la convention.
La mise en œuvre du projet de diffusion a mobilisé des ressources humaines ;des efforts ont été fournis et des difficultés ont été rencontrées.
Présent à cette cérémonie de reconnaissance, le ministre de la culture des arts et du tourisme Abdoul Karim SANGO a salué une telle initiative qu’il a qualifié d’une <<très grande générosité>>. Selon le premier responsable en charge de la culture, cette action a permis de supporter la pandémie. Elle aura aussi permis aux burkinabè de faire des films « Made in Burkina ». Des attestations de reconnaissance ont été décernées à des producteurs et réalisateurs présents dans la salle mais aussi à des responsables de télévisions publiques et privées.
Prenant la parole au nom des chaînes télé qui ont accepté de diffuser gratuitement, Evariste COMBARY de la RTB Télé a souligné que ce programme leur a permis de réapprendre. Il a également émis le souhait de voir les deux ministères initiateurs du projet, avec l’appui des cinéastes, les accompagner ne serait-ce qu’une fois par an ou tous les deux ans.
« Nous avons été fiers de rencontrer le public, les téléspectateurs de notre pays dans un contexte particulier sur sept chaînes de télévision, mais aussi nous avons compris que le cinéma était toujours perçu comme un facteur de socialisation important dans un pays tel que le Burkina, terre du FESPACO » s’est exprimé le cinéaste burkinabè Gaston KABORÉ au nom de tous les producteurs.
Cette cérémonie a également donné lieu à des prestations d’artistes dont la talentueuse Mariah BISSONGO.
Sidbéwendé ZONGO, collaborateur