Les acteurs du monde du cinéma se sont réunis ce lundi 12 octobre 2020 à Ouagadougou autour d’une rencontre internationale de réflexion sur les voies et moyens de la tenue de la 27è édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Durant deux jours de travaux, il s’agira pour eux de proposer un format réaliste de l’organisation de cette 27è édition dans un contexte post-Covid19, sécuritaire et post-électoral.
Véritable portail de promotion et de visibilité des cinémas d’Afrique et de la diaspora auprès des publics africains, le FESPACO depuis sa création en 1969 s’est toujours tenu sans discontinuité. Et malgré une période marquée d’une situation sanitaire de covid-19, le gouvernement burkinabè a rassuré de l’effectivité de la tenue de la 27è édition du 27 février au 06 mars 2021 sous le thème <<la contribution du cinéma à la culture de la paix>>. Ainsi, cette rencontre qui a rassemblé des acteurs nationaux et internationaux du monde du cinéma africain ce 12 octobre vise à asseoir les voies et moyens de la tenue du FESPACO 2021, au regard de la situation sécuritaire et de la covid-19, et également suggérer un comité d’organisation réaliste et centré sur le cinéma. Et ce n’est pas un hasard si ce jour a été choisi pour tenir cette rencontre, car marquant la célébration de la Journée du Cinéma Africain. Au total, ce sont une trentaine de personnes qui ont répondu à l’appel du ministre de la culture, des arts et du tourisme, dont certains sont venus du Ghana, du Nigéria et du Mali.
Par ailleurs, le président du comité d’organisation de cette 27è édition, Lassina SIMPORÉ s’est exprimé en ces termes : « l’organisation de cette biennale est un gros défi pour nous. Pendant 50 ans, nos devanciers se sont donnés corps et âme pour tenir cet événement, alors il est de notre devoir de continuer dans ce sens pour les 50 ans à venir. Et j’espère que cette rencontre nous permettra d’asseoir des bases pour la tenue d’une meilleure FESPACO 2021, malgré le contexte sécuritaire et sanitaire qui s’impose ».
Ainsi, le top départ de ces travaux a été donné par le ministre de la culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim SANGO. À cet effet, il indiqué que le prochain FESPACO intervient dans un contexte particulier de crise sanitaire de covid-19, doublée d’une crise économique sans précédente. « Il est important pour nous, de réunir les acteurs afin de réfléchir sur un schéma opérationnel, réaliste et pertinent pour mieux répondre à une bonne tenue du prochain FESPACO. Il est exclu pour le gouvernement burkinabè de faire une impasse sur cet événement qui constitue la voie du cinéma africain dans le monde », a-t-il précisé avant de souhaiter qu’au terme de ces travaux, les participants proposent une feuille de route très claire qui va indiquer les différentes phases d’organisation de cette présente édition.
Cette présente rencontre se tient malheureusement au lendemain de la disparition d’un illustre acteur du monde du cinéma burkinabè, Simon Pierre NIKIEMA alias <<Briga>>. De ce fait, le ministre SANGO a demandé une minute de silence pour le repos de son âme ainsi que celles des autres acteurs disparus. Présent à cet atelier, l’artiste-comédien et homme de cinéma burkina Issiaka SAWADOGO, s’est réjouis qu’il ait une complémentarité entre les devanciers et la nouvelle génération du monde du cinéma africain pour mener des réflexions afin de définir tout ce qui concours à la réussite du FESPACO en général, et celui de 2021 en particulier. Pour lui, le FESPACO va au delà d’un acquis burkinabè, c’est un acquis international. Ainsi, a-t-il souhaité que cette cette initiative accouche de meilleures idées pour le bien de la biennale.
Pour le Secrétaire Général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), Cheick Oumar SISSOKO qui a tenu à faire le déplacement du Mali au Burkina à cette occasion, cette rencontre est le tremplin pour tous les acteurs du monde du cinéma africain de se dire la vérité sur le FESPACO, en terme de satisfaction des objectifs. Tout en soulignant les insuffisances de ce festival en matière d’infrastructures, il a mentionné le fait que le FESPACO devrait être un label international.
Boukari OUÉDRAOGO