Karim SANOU à l’état civil, JAHKASSA est un artiste-reggaeman burkinabè vivant en France. Percussionniste, guitariste, flûtiste et chanteur, JAHKASSA, s’inspire des artistes reggae comme Bob Marley, Tiken Jah Fakoly, Alpha Blondy ou Lucky Dube pour revisiter sa culture traditionnelle avec l’énergie de sa jeunesse. Talent d’ailleurs qui lui a valu le Marley d’or de l’édition 2020. Joint par notre équipe, il a accepté de nous accorder une interview. Au cours de cet entretien, l’artiste revient également sur sa tournée en Île de la Réunion. Lisez plutôt.
Infos Culture du Faso (ICF): Vous venez d’être sacré Marley d’or 2020, quelle est votre impression ?
Karim JAHKASSA (KJ): D’abord, il faut dire que ce prix m’a été décerné pendant que j’étais à l’Ile de la Reunion. Et c’est un pays qui a beaucoup fait pour Bob Marley. C’est pour dire que celà restera historique pour moi.
ICF: Qu’est-ce qui, selon vous, a prévalu votre choix pour ce prix suprême du meilleur artiste-reggaeman burkinabè de l’année ?
KJ: Je pense que c’est le travail qui a prévalu. En réalité en sortant mon dernier album en août 2019 intitulé » Nee Chikora », je voulais atteindre un objectif : celui de rehausser le niveau et la qualité de ma musique. Ce qui m’a emmené à l’enregistrer en Île de la Réunion pour avoir un bon mixage.
ICF: Qu’est-ce que celà représente pour votre carrière ?
KJ: celà fait maintenant près de 10 ans que je suis installé en Europe. Et le public apprécie énormément ma musique à l’extérieur. Aujourd’hui, je suis heureux que cette musique soit reconnue à sa juste valeur dans mon pays par des professionnels. Celà ne peut que nous encourager davantage à mieux faire.
ICF: Que pensez-vous réellement de cet événement célébrateur du reggae burkinabè ?
KJ: C’est tout simplement une très belle initiative, en ce sens même qu’elle participe à promouvoir les artistes et la musique reggae burkinabè. Moi personnellement j’ai toujours participé au Marley d’or sans pouvoir remporter quelque chose et cette année je suis couronné de quatre Marley. C’est énorme et je pense que le comité abat un travail fantastique.
ICF: Que pensez-vous du reggae burkinabè à l’heure actuelle des choses?
KJ: Le reggae burkinabè se porte bien. Il y a beaucoup de talents mais malheureusement le talent seul ne suffit pas. Il faut beaucoup d’investissement personnel et financier afin d’avoir des tubes qui répondent au normes internationales. Pour ma part, il m’a fallu aller à l’île de la Réunion afin de sortir une musique digne de son nom.
ICF: Vous avez entamé le 22 juillet dernier, une tournée dénommée « Balafon Reggae Tour », en quoi est-ce que celà consistait?
KJ: Cette tournée est née suite au confinement. En fait, il était prévue une grande tournée après la sortie de l’album « Nee Chikora ». Et la mise en place de cette tournée en Île de la réunion visait à aller faire la promotion de l’album avant de revenir après le confinement avec les artistes du Burkina et de Lyon en France pour une grande tournée. Malheureusement les dates programmées ont été annulées à la dernière minute pour cause de covid-19. Et du coup, nous avons opté pour l’enregistrement d’un « vynil colloctor » qui sort bientôt.
ICF: Et qu’en est-il de cette tournée prévue en Île de la réunion à partir du 27 septembre dernier ? Parlez-nous en.
KJ: Elle également n’a pas eu lieu. Même si j’ai pu me rendre en Île de la Réunion. Mais ce n’est qu’une partie remise en ce sens que tous les partenaires nous y attendent avec beaucoup de projets entre les Caraïbes et l’Afrique, peut-être pour 2021.
ICF: votre mot de fin
KJ: j’aimerais adresser mes remerciements à tous mes fans, car c’est grâce à leurs soutiens que les choses avancent. Merci également à vous Infos Culture du Faso et à l’ensemble de la presse nationale et internationale. Aussi, je profite pour informer les fans que suite au Marley d’or, nous organiserons avec la complicité de tous les grands frères, le comité d’organisation du Marley d’or, et tous les partenaires, deux grands concerts les 9 et 10 décembre prochain successivement à Ouagadougou et Bobo-dioulasso. C’est l’occasion pour nous de montrer au public burkinabè des concerts de qualité.
Interview réalisée par Boukari OUÉDRAOGO