Dans le cadre du lancement de la saison des Recréatrales et du baptême de la rue jonchant le siège, la Direction de ladite structure a initié une pièce théâtrale intitulée « Terre ceinte ». Pour ce faire, une résidence se déroule depuis quelques jours dans les locaux des Recréatrales, à laquelle prennent part plusieurs grands noms du théâtre burkinabè.
Rémi Yaméogo, Ali K. Ouédraogo, Alain Hema, Serges Henry, Maïmouna (Mouna) N’diaye, Noël Minoungou, Odile Sankara, tels sont les comédiens qui ont été sollicités pour la réalisation de cette pièce de théâtre intitulée <<Terre ceinte>>. Et pour joindre l’utile à l’agréable, le musicien Omar Dao (Sydir) a été invité à joindre sa voix ainsi que les rythmes de sa guitare, à cette pièce. On peut donc imaginer toute l’expérience et le savoir-faire qui entoure ce projet du Directeur des Recréatrales, Aristide Tarnagda, par ailleurs le metteur en scène et adaptateur de cette pièce. À l’en croire, cette pièce qui traite de l’extrémisme violent, a été adaptée du roman éponyme <<Terre ceinte>> de l’ecrivain sénégalais Mohamed Abougar Sarr.
« C’est l’histoire d’une terre qui se retrouve un matin entre les mains des islamistes qui se font appelés la fraternité. Et d’un côté, des femmes, des hommes ordinairent qui organisent une résistance pour liberer leur terre; par conséquent créent de façon clandestine un journal de <<résistance>>. Puis, il y a aussi dans cette pièce un moment épistolaire et qui est très fort où deux mères s’écrivent. Ces dernières ont en commun le chagrin dû à la perte de leurs deux enfants qui s’aimaient, exécutés par les islamistes en application de la Charria », a témoigné monsieur Tarnagda avant de préciser qu’à travers cette correspondance, on entend la douleur, la résignation et l’espoir d’un peuple.
Toujours selon ses propos, il a semblé important pour les Recréatrales qu’une histoire comme celle-là devra, avec toute sa place au théâtre, jouer sa partition dans le processus de rétablissement de la situation que traverse le Burkina Faso. L’objectif pour lui, c’est de provoquer un débat ; c’est de participer à leur façon à la résistance que mènent le peuple et l’État burkinabè. Par ailleurs, il affirme en ces termes: « la responsabilité du combat n’incombe pas seulement à l’État. Nous pensons que chaque Burkinabè, chaque structure ayant en sa possession un outil nécessaire, peut et doit contribuer à sa façon, à désamorcer cette violence qui singe nos terres, nos libertés ».
La mise en place de cette pièce intervient en marge du tout premier rendez-vous de la saison des Recréatrales qui s’ouvre le 18 mars prochain ainsi que le baptême de la rue jonchant le siège de ladite structure. C’est d’ailleurs, un moment opportun pour faire passer un tel message d’envergure, foi du Directeur des Recréatrales, Aristide Tarnagda. Dans la foulée, il fait savoir que la résidence de création de cette pièce prend fin le 17 mars pour faire place à la série de représentations qui commence le 18 mars 2021 au sein du théâtre des Recréatrales, le théâtre en famille. Elle sera jouée tous les jeudi, vendredi, samedi et dimanche jusqu’au 04 avril avant de se boucler les 10 et 11 avril, successivement à l’Institut français et au Prytanie Militaire du Kadiogo (PMK).
« Il nous a semblé important qu’en ces temps de troubles, nous ne nous contentons plus de l’événementiel. Il faut maintenir incandescent le foyer de la pensée, de la poésie pour nourrir, semer au quotidien les graines de la résilience et de l’amour dans l’esprit et l’âme des Burkinabè », pour reprendre les termes de monsieur Tarnagda à propos de l’initiative de la saison des Recréatrales.
Boukari OUÉDRAOGO
Fabrice parfait SAWADOGO