Après une semaine de restitutions dans plus de huit marchés et yaars de la ville de Ouagadougou, le projet « parole de cœur et du corps » a connu son apothéose ce lundi 8 mars 2021. Organisée par l’association NONGLOM KUUNI et la CIE: réflexion du corps, cette présente édition s’est déroulée sous le thème « peur et confiance en soi ».
Redonner confiance aux femmes et filles, leur permettre de se valoriser, s’exprimer et prendre leurs vies en main à travers l’art, telles sont les motivations de ce projet initié par l’association NONGLOM KUUNI et la CIE: réflexion du corps. Une seconde édition marquée principalement par des activités telles que le dialogue par le biais de conférences, de partages de leurs vécus, la danse, la photographie, le théâtre. À cet effet, plus de onze participantes dont six (6) femmes et cinq (5) filles ont été concernées. Et cette cérémonie qui a eu lieu ce 08 mars 2021 à Ouagadougou marque la clôture d’une série de restitutions dans plusieurs marchés et yaars de ladite commune.
« Dès le 15 février 2021, nous avons commencé par travailler avec ces femmes afin de leur redonner une confiance en soi, apprendre les techniques de prise de parole mais également sur les techniques de self-defense. Aussi, nous nous sommes inspirées des histoires de tout un chacun pour créer les danses, puisqu’elles ne sont pas toutes des danseuses et ces dernières sont au nombre de six (6). Au début ça n’a pas été facile, mais à l’arrivée, nous avons senti plus d’implication. Ce qui nous a facilité un peu la tâche pour les restitutions qui ont commencé le 1ee mars dernier dans les marchés et yaars. Et ça été l’occasion pour elles d’être à l’écoute de ces femmes issues des yaars afin d’être capables de donner des réponses satisfaisantes aux différentes préoccupations », s’est confiée Esther Tarbangdo, Directrice de l’association NONGLOM KUUNI.
L’idée de cette cérémonie de clôture au jardin du 8 mars, selon elle, n’est pas de montrer qu’elles savent danser, mais plutôt de communier avec les femmes qui s’y trouvent. Il faut souligner que nous leur avons octroyé de petits cadeaux de <<8 mars>> qui demeuront un symbole pour cette journée, foi de Madame Tarbangdo. À l’en croire toujours, les trois semaines passées avec ces femmes resteront l’un des meilleurs moments de sa vie, en ce sens qu’au-delà de les avoir apporté quelque chose, elle en a aussi appris autant.
Pour les différentes participantes, cette initiative leur a été d’une grande utilité, vu que cela leur a permis de se rendre compte des difficultés que vivent d’autres femmes. C’est d’ailleurs ce que nous explique Fatimata Soré. « Nous avons visité au total huit (8) yaars. Mais dès notre première visite au marché de Paglayiri, les femmes ont été vraiment ouvertes. Au départ, elles croyaient que nous le faisions pour leur donner de l’argent, mais nous leur avons fait comprendre que nous étions là pour échanger sur les difficultés qu’elles rencontrent. Dans l’ensemble, les échanges ont été productifs ».
Cependant, elles ont en retour reconnu la pertinence des différents problèmes exposés par les femmes des différents yaars. Ce qui n’a pas empêché les participantes de les encourager à continuer dans le même élan car pour elles, il y a de l’espoir. « Les différentes difficultés exposées constituent également des conseils pour nous », s’est aussi réjouie une autre participante du nom de Zarata Soré.
Pour Mélaine Olga Damiba, danseuse et également participante, ce projet est salutaire en sens que cela a été beaucoup instructif sur le plan professionnel, mais également sur les difficultés qui entourent la vie de la femme. « En tant que jeune fille, j’ignorais la plupart des difficultés que les femmes rencontrent. Les femmes souffrent intérieurement mais n’ont pas de canal pour évacuer toute cette amertume. C’est là, toute l’importance de cette initiative qui les aura permis de s’exprimer. Bref, je retiens de ces trois semaines, qu’avec le corps et la parole, on peut arriver à surpasser des problèmes qui nous rongent intérieurement », a-t-elle fait savoir avant de préciser que les problèmes des différentes femmes étaient plus conjugaux.
Parfait Fabrice SAWADOGO