Romainow est un artiste burkinabè natif de Tenkodogo qui a plusieurs cordes à son arc. Il est enseignant, musicien, styliste et maître de cérémonie. Nous nous sommes entretenus avec cet artiste polyvalent et singulier. Lisez…
Infos Culture du Faso (I C F) : présentez-vous à nos lecteurs
Romainow (R) : je suis Romainow, Oubda Romain Wentoin à l’état civil. Romainow n’est rien d’autre qu’une composition de mon nom Romain + O de Oubda et W de Wentoin.
I C F : vous avez un single titré « Hommage à la femme ». Pourquoi avez-vous décidé de chanter pour la femme ?
R : Effectivement, j’ai chanté pour la femme dans mon tout premier single sorti en 2019. C’est une manière pour moi de rendre hommage à l’autre moitié du ciel car j’estime qu’elle est le meilleur cadeau que Dieu a offert à l’homme. Je dis bien dans cette chanson que le monde s’arrête si un jour il n’y avait plus de femme. C’est elle qui nous donne la vie et on lui doit respect.
I C F : pourquoi avez-vous choisi la musique comme moyen de communication et de communion avec la société ?
R : La musique est une passion pour moi et je ne peux passer une journée entière sans fredonner une chanson quelconque. Cette passion m’a poussé à intégrer la chorale depuis la classe de 5ème. Depuis lors, je peux dire que la musique est une partie intégrante de ma vie.
I C F: quel style avez-vous choisi pour mieux vous exprimer ?
R: Pour le genre musical, je peux parler de variété parce que c’est un mélange où on retrouve du zouk love, du reggae, du warba et de l’Afro beat.
I C F : vous portez plusieurs casquettes. Vous êtes professeur de français, artiste musicien, styliste et maître de cérémonie. Comment parvenez-vous à concilier toutes ces missions ?
R : j’exploite chacune de ces casquettes au moment opportun. Lorsqu’on me sollicite pour un service donné, je le fais en fonction du temps qui est à ma disposition. Il arrive que je décline certaines offres pour plus d’efficacité. Je suis professeur de français et la transmission du savoir aux élèves est donc primordiale pour moi.
I C F : parlez-nous de la formation en couture, est-ce une œuvre personnelle ou celle des parents ?
R : pour la couture, je peux dire que j’avais les prédispositions car mon père est l’un des premiers couturiers de la ville de Tenkodogo. Chaque vacance, on était systématiquement réquisitionné pour l’aider dans son atelier. C’est ainsi que sans forcément le vouloir, j’ai appris à coudre et j’en suis fier aujourd’hui. C’est l’occasion pour moi de rendre un vibrant hommage à mon père qui nous a transmis volontiers son savoir-faire.
I C F : vous avez aussi mis en place une structure de communication appelée « Success événementiels ».
R : Oui, « Success événementiels » a été imaginé et crée pour répondre aux différentes sollicitations des populations dans l’organisation de leurs différentes cérémonies. Au début, on le faisait juste pour des amis dans leurs mariages. Vu la forte demande autour de nous, on a pensé que c’était mieux de l’organiser en structure de communication. Depuis lors on devient de plus en plus utile aux autres.
I C F : quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés les artistes de la région du Centre-Est de façon générale ?
R : Les difficultés sont énormes et on ne finira jamais d’en parler. Il y a la question de la promotion d’abord. Pour des cérémonies organisées sur place, on préfère faire appel à des artistes d’autres contrées qui ne sont pas toujours meilleurs que nous. Il y a aussi la question du cachet car on veut même qu’on joue gratuitement à certaines cérémonies. Sans oublier la formation continue et les financements qui manquent pour nous accompagner dans une carrière artistique.
I C F : à quand le retour de Romainow sur la scène musicale ?
R : Mon retour sur la scène, c’est pour très bientôt. Actuellement je prépare un maxi qui vous sera présenté incessamment s’il plaît à Dieu.
I C F : quel est votre mot de fin ?
R : Mon dernier mot est Merci. Je dis un grand merci à ma famille, à mes fans et à tous ceux qui croient en moi. Vous êtes ma force. Je dis un merci particulier à votre organe de presse Infos Culture du Faso pour l’occasion que vous m’avez offerte de m’exprimer et de me faire mieux connaître. C’est un travail remarquable que vous faites tous les jours pour la culture et nous vous en sommes très reconnaissants. Je dis également merci au ministère de la culture pour ce qu’il fait déjà pour notre culture et je l’invite à mieux faire pour un rayonnement de la culture burkinabè partout dans le monde.
Propos recueillis par Demba Ka BARRY