L’Association des critiques du cinéma du Burkina (ASCRI-B), a organisé une projection cinématographique suivit d’un panel le mardi 12 octobre 2021 à Ouagadougou à l’occasion de la journée du cinéma Africain.
« Cela fait déjà deux décennies et nous faisons toujours face aux mêmes réalités, aux mêmes difficultés », a laissé entendre la comédienne Aminata Diallo Glez lors de la projection cinématographique organisée par l’Association des critiques du Burkina le mardi 12 octobre à Ouagadougou à l’occasion de la journée du Cinéma africain. Les dessous du cinéma burkinabè un film de Sounkalo DAO a servi de fil conducteur pour animer les échanges. À travers ce film, de nombreux acteurs du monde du cinéma, du réalisateur aux Cinéphiles en passant par les ingénieurs ont dépeint les réalités du milieu.
« Ce film projeté aujourd’hui est une radiographie du cinéma à une période donnée, même si force est de constater que nous vivons toujours les mêmes réalités », a exprimé le président de l’association des critiques de cinéma du Burkina, Abraham Bayili. Pour la marraine de la journée, Aminata Diallo Glez (Kadi jolie), la qualité des films baisse aux fil des années. De son avis, cet état de fait est dû au manque de fonds et de formation adéquate de tous les acteurs du cinéma.
« Le manque de fonds est toujours pointé du doigt. Pourtant, avec des milliards donnés à certaines productions, le résultat sera semblable. Le problème de formation est tout aussi criard. Nous devons nous professionnaliser dans tous les magnons de la chaîne ».
Abraham Bayili a estimé que le monde du cinéma au Burkina a régressé avec la fermeture de l’Institut africain d’éducation Cinématographique de Ouagadougou (INAFEC). « L’existence de l’INAFEC avait apporté une révolution dans le monde du cinéma au Burkina et en Afrique. Avec la fermeture de l’institut, les gens se sont formés sur le tas », rappelle-t-il.
Pour la comédienne Kadi jolie, tout commence par l’écriture d’un bon scénario et il en sortira un film de qualité. De sa propre expérience elle a avoué qu’elle est déçue quand elle voit certaines productions cinématographiques. « À canal Olympia, nous recevons de grandes productions auxquelles nous ajoutons des films locaux. Mais par moment j’ai honte. Certains films sont si mauvais », a-t-elle déploré. Aminata Diallo est convaincue qu’avec le peu de fonds disponibles des films de qualité peuvent être produits si l’on travaille avec du cœur. « Il est important aussi que nous puissions compter sur des financements locaux et non attendre qu’ils viennent du Nord. » a-t-elle recommandé.
A cela le président de l’ASCRIC-B ajouté que l’existence aujourdhui de l’Institut supérieur de limage et du son (ISIS) apporte une lueur d’espoir. « Nous espérons que dans les années à venir nous aurons un institut capable d’offrir une formation dans tous les métiers du Cinéma. Parce que tout réside dans la formation. » a-t-il affirmé.
Yebliga Euridice LOUARI (Stagiaire)