À l’orée de l’année 2023, le Directeur régional de la Culture, des Arts et du Tourisme du Sahel Amidou Paul Bamogo, a réitéré des vœux à l’endroit des Burkinabè et particulièrement aux acteurs du monde culturel. Il a aussi saisi l’occasion pour présenter les missions de sa direction et dresser le bilan de l’année 2022 au cours d’une entrevue réalisée avec Infos Culture du Faso. Lisez…
Infos Culture du Faso (ICF) : Veuillez-vous présenter à nos lecteurs s’il-vous-plaît.
Amidou Paul Bamogo (APB) : Je suis Amidou Paul BAMOGO, Directeur Régional de la Culture, des Arts et du Tourisme du Sahel. Je suis gestionnaire-administrateur culturel de formation et conseiller des affaires culturelles d’emploi.
ICF : Dites-nous en quoi consistent vos missions en tant que premier responsable de la Direction régionale de la culture ?
APB : La Direction Régionale de la Culture, des Arts et du Tourisme du Sahel (DRCAT/SHL), comme toutes les autres directions régionales en charge de ces domaines a pour missions de :
– contribuer à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine culturel et touristique;
– veiller à la production de statistiques sectorielles fiables pour les acteurs et les décideurs;
– assurer l’appropriation des politiques sectorielles de la culture et du tourisme par les acteurs locaux et leurs intégrations dans les plans locaux de développement;
– coordonner les interventions des collectivités territoriales dans le cadre du transfert des compétences en matière de culture et de tourisme;
– accompagner le développement et la promotion des industries culturelles, créatives et touristiques;
– accompagner et encadrer les porteurs d’initiatives pour la recherche de financement.
Pour me résumer, il faut dire que la DRCAT/SHL est chargée de mettre en œuvre et de suivre la politique du Gouvernement en matière de culture, d’art et de tourisme à l’échelle de la région du Sahel.
ICF : Dès votre accession à ce poste, quels ont été pour vous, les premiers défis à relever ?
APB : Il faut préciser que je suis en poste depuis 2018 et mon premier défi à mon arrivée est aujourd’hui un lointain souvenir. Il s’agit en effet d’un climat conflictuel qui régnait ici entre le premier responsable et les collaborateurs. Il m’a fallu éteindre ce feu d’abord avant d’engager tout autre chantier. Il faut également souligner que le contexte sécuritaire était déjà difficile quand j’arrivais et il a fallu que je m’adapte car d’habitude je suis un homme de terrain.
ICF : Comme dans tout domaine, il existe des difficultés, qu’en est-il de votre direction ?
APB : Les difficultés de la direction ont pour noms :
Contexte sécuritaire, manque de personnel et insuffisance de ressources financières.
ICF : On sait tous la situation difficile que traverse le pays. Quel a été son impact dans l’atteinte de vos objectifs ?
APB : Le contexte sécuritaire du pays joue énormément sur l’atteinte de nos objectifs. En matière de culture et de tourisme, la riche et vaste région du Sahel est réduite à sa capitale Dori et cela veut tout dire.
ICF : Quel bilan faites-vous en ce qui concerne vos activités pendant l’année 2022 ? Donnez-nous des détails.
APB : Le bilan global de réalisation de notre programme d’activité 2022 est au-delà de 90%. En plus de nos activités de routine, nous avons pu organiser un ensemble d’activités dont les plus importantes sont :
– une formation en art culinaire ou si vous voulez en cuisine sur les mets locaux dans le but de valoriser nos savoir-faire endogènes en la matière;
– Une formation pour les troupes qui devaient participer à la Semaine Nationale de la Culture 2022 qui a été reportée;
– deux conférences publiques sur les valeurs culturelles de référence des communautés burkinabè pour promouvoir la paix et la cohésion sociale;
– un cadre de concertation régional avec les acteurs pour recueillir leurs préoccupations, etc.
ICF: Des doléances à l’endroit des autorités du pays allant dans le sens de l’amélioration de la culture, en particulier dans votre direction ?
APB : En termes de doléances à l’endroit des autorités, c’est maintenir les efforts pour juguler cette crise sécuritaire, c’est également l’affectation du personnel, l’amélioration de la dotation budgétaire car nous sommes en première position dans le combat pour le retour du vivre-ensemble.
ICF : Quelles sont les perspectives de votre direction en ce qui concerne l’année 2023 ?
APB : Pour l’année 2023, nous ambitionnons continuer dans la même logique à savoir de continuer et de renforcer notre contribution à la promotion de la paix de la cohésion sociale.
ICF : Quels sont vos vœux pour l’année 2023 ?
APB : Mon souhait le plus ardent pour cette année 2023, est le retour de la paix au Burkina Faso en général et au Sahel en particulier. Je souhaite également une santé de fer à tous et une bonne inspiration aux artistes.
ICF : Quel message avez-vous à l’endroit de vos collaborateurs ?
APB : Je voudrais tout d’abord les féliciter pour les résultats obtenus malgré le contexte et les épreuves endurées, ensuite les encourager à redoubler d’efforts même si les hommes ne les reconnaissent pas et enfin souhaiter que Dieu protège cette famille que nous constituons.
ICF : un mot de fin ?
APB : Mon mot de fin est un souhait à l’endroit de mes supérieurs. Un coup de fil n’est peut-être pas grand-chose. Mais au regard de notre contexte de travail, cela vaut de l’or. On a besoin de leurs encouragements pour tenir. Je voudrais enfin témoigner toute ma reconnaissance à vous et toute votre équipe pour l’accompagnement et le soutien depuis maintenant 3 ou 4 ans. Que la protection divine nous soit tous assurée.
Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO