Après le coup d’essai au cours de l’année écoulée, le quartier populaire Marcoussis situé dans la périphérie Nord de Ouagadougou, s’apprête à accueillir la 2e édition des rencontres de théâtre et de masque «Les résistances» les 27, 28 et 29 janvier prochain. Pour nous dérouler le contenu de ce second rendez-vous annuel, le promoteur de l’événement, Michel BASSINGUE par ailleurs artiste comédien et dramaturge, a été reçu dans nos locaux ce lundi 23 janvier 2023.
Fruit de L’Association les Résistances, les rencontres de théâtre et de masque «Les résistances» se veut un espace de rencontres et de partages. À la base, l’évènement a vu le jour en vue de combler un vide, celui du manque d’activités artistiques et culturelles du quartier populaire de Ouagadougou, dénommé Marcoussis. « Vu ce manque, j’ai, avec le concours des jeunes du quartier, mis en place cette association qui porte également ces rencontres. Au départ, ce sont des jeunes qui ne savaient rien du monde du théâtre, que j’ai par la suite initiés aux outils de cet art. Ce qui a donné naissance à cet évènement », a confié Michel BASSINGUE, promoteur de l’événement.
Mais derrière cet élément déclencheur réside celui de la volonté de résister, d’où le choix du terme «Résistances». Selon monsieur BASSINGUE, il s’agit de résister à travers l’art, aux évènements malheureux que le pays traverse depuis un certain nombre d’années. L’idée est de répondre à une forme de résistance face à l’hydre terroriste. Toujours selon lui, la première édition qui s’est déroulée en 2022 visait à asseoir une base en vue de savoir quelles orientations prendre. Chose qui s’est plutôt bien déroulée même si toutes les activités n’ont pas pu être exécutées. Et pour la 2e édition qui est attendue du 27 au 29 janvier prochain, il s’agira de consolider les objectifs recherchés. Du reste, sont attendues à cette édition, des activités comme des pièces théâtrales sur le thème de l’édition, du conte, du slam, des expositions d’œuvres réalisées par les enfants des Personnes Déplacées Internes (PDI), des rencontres d’échanges avec les PDI, etc.
« Il faut dire que «Les résistances» est essentiellement basé sur les PDI. C’est avec elles que la résistance doit être menée. Et en amont de cette 2e édition, nous avons procédé à des formations sur des métiers artistiques. Au total, nous avions six ateliers. Cependant, nous n’avons pu réaliser que deux à cause des contraintes budgétaires. C’est l’occasion pour nous d’adresser nos remerciements au BBDA, grâce à qui nous avons pu effectuer les deux ateliers notamment en danse et en confection de masques. Ces ateliers ont uniquement concerné les enfants des PDI non scolarisés. Au-delà de cela, il y a eu des échanges avec eux mais aussi avec leurs parents pour en apprendre beaucoup sur leurs situations respectives », a-t-il expliqué.
Pour cette présente édition qui se déroulera sous le thème «Hospitalité», monsieur BASSINGUE espère la tenir avec succès. Par-delà tout, il dit avoir plusieurs attentes à la suite de l’édition notamment un grand déplacement du public, une participation importante des personnalités (autorités et personnes du milieu artistique, …). L’idée est que cela puisse porter haut l’évènement afin de lui garantir la crédibilité qu’il mérite. « Ces types de quartiers sont parfois difficiles à cerner, ce qui ne facilite pas parfois la tâche. Mais voir autant de personnes venir vers eux, peut les aider à se rendre compte de l’importance du projet pour eux, mais aussi pour la société toute entière », a-t-il ajouté.
Nonobstant cela, a-t-il fait cas de nombreuses difficultés. Mais des difficultés qui sont toutes liées au contexte budgétaire. Il s’est donc saisi de l’occasion pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés qui veulent accompagner l’idée sous n’importe quelle forme, à ne surtout pas hésiter. L’idée selon lui, est de parvenir à se déplacer vers d’autres zones, hormis la ville de Ouagadougou. Cependant, rien ne sera possible sans de véritables accompagnements. Mais avant, il entend avec le concours de l’arrondissement 9 qui abrite son quartier, créer un centre artistique. C’est selon son avis, le prochain combat après la tenue de l’édition 2023.
Le rendez-vous est donc pris pour le 27 janvier prochain, du côté du quartier Marcoussis.
Boukari OUÉDRAOGO