La 14e édition du festival « Nuits d’hommage aux autorités coutumières » a, ce jeudi 7 décembre 2023, débuté sur la conférence publique, animée par Albert Ouédraogo, professeur à la retraite, spécialiste de littérature orale africaine. Il a porté son analyse sur le thème: « Chefferie coutumière et sursaut patriotique : engagement des chefs traditionnels pour une restauration totale de la patrie ». Cette 14e édition se tient du 7 au 11 décembre 2023. Selon le professeur Albert Ouédraogo, les chefs coutumiers ont une capacité offensive pour pouvoir implanter la résistance.
Du 7 au 11 décembre 2023, les leaders coutumiers parleront de la culture burkinabè dans toute sa composante à travers des conférences, des manifestations artistiques et autres. Pour la première journée de cette manifestation, le Pr Albert Ouédraogo, conférencier du jour, a communiqué sur le thème de cette nouvelle édition. « Dans les situations de crise, on se rappelle d’où on vient afin de ne pouvoir pas se perdre. Et, à plusieurs reprises, les chefferies traditionnelles ont été un grand recours pour permettre au Burkina de ne pas sombrer », a-t-il rappelé. Il a insisté que « le navire burkinabè tangue, mais ne sombrera jamais parce que la chefferie est là ».
Il a également rappelé l’engagement indispensable des chefs coutumiers dans l’édifice du Burkina Faso depuis belle lurette. « La chefferie participe à la résilience et que bien avant l’arrivée du colon, l’intégrité du pays appartenait à la chefferie avec tous ceux-là qui se mettaient ensemble pour se battre au nom de leur patriotisme. Ceci a été émouvé avec le colon qui a émasculé la chefferie et cela s’est poursuivi avec les indépendances », a-t-il rappelé. Selon lui, les chefs coutumiers ont une capacité offensive pour pouvoir implanter la résistance. « On se souvient que pendant la deuxième guerre mondiale au nom du patriotisme parce qu’on avait cru que la France était notre seconde patrie, les chefs ont donné leurs fils, frères pour aller se battre pour la deuxième guerre mondiale. Et pourquoi aujourd’hui nos chefs ne pourront pas faire les mêmes choses ? », s’est-il interrogé.
Il a proposé de : « Mettre à l’intérieur des Volontaires de Défense pour la patrie (VDP) l’un des leur, afin de permettre au pays de ne pas sombrer », a-t-il invité les chefs coutumiers.
Le nouveau statut des chefs coutumiers en cours n’a pas échappé aux analyses du Pr professeur. À l’en croire, le nouveau statut qui est en train de voir le jour permettra à la chefferie d’avoir son mot à dire dans la gouvernance moderne. Il a profité expliqué comment la sélection au sein de ce conseil national communautaire en réponse à la suite d’une question posée, peut se passer. Selon lui, tous les chefs pourraient être représentés dans ce comité à travers des entités sur tout le territoire burkinabé.
Plusieurs chefs coutumiers ont été présents à ladite conférence, dont le représentant du Moogho Naaba Baongo, le Wemb-Teng Naaba ligdi et autres.
Cette belle initiative est portée par la Troupe Razang Rima dirigée par Bibata Nana. Après avoir salué la participation des chefs coutumiers à chaque édition, elle a laissé entendre : « Les chefs coutumiers ont toujours eu un rôle incontournable dans la résolution des crises et des conflits, mais aussi pour la reconstitution du pays, qui avait été disloqué en 1932 ».
Tout en les appréciant: « Ils demeurent importants dans le processus de reconquête totale enclenchée par les autorités actuelles du pays. C’est ce qui explique le choix donc du thème de cette édition. Pour que cette thématique porte fruit, nous avons travaillé en collaboration avec les cinq grandes chefferies des Mossé, ainsi que l’émir du Liptako et Bobo mandarè. L’idée est que ces grandes figures de la chefferie traditionnelle contribuent aux efforts déjà consentis par les Forces de Défense et de Sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), pour la reconquête totale de notre territoire », a-t-elle détaillée.
Les activités de la première journée de cette nouvelle édition continuent ce soir avec des remises de trophées de reconnaissance aux autorités coutumières, mais aussi à des prestations d’artistes et de troupes traditionnelles, notamment Bamogo de Nobéré, Donsharp de Batoro, Natou Baswidga, et pleins d’autres artistes.
Modou Traoré (collaborateur)