Au cours de la nuit du jeudi 28 novembre 2024 s’est tenue la 15e édition de la Grande Nuit d’hommage aux autorités coutumières dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 à Ouagadougou. C’est une nuit au cours de laquelle les chefs coutumiers sont célébrés et magnifiés pour leurs apports et contributions au maintien de la cohésion sociale au Burkina Faso.
« Valeurs et pratiques culturelles à l’épreuve de la cohésion sociale », c’est avec ce thème que les gardiens des coutumes et traditions ont été mis en honneur, justement à cause de leur rôle incontournable dans la quête de la cohésion sociale. Face à un contexte de crise sécuritaire qui met à mal le vivre ensemble, une valeur intrinsèque aux Burkinabè, les chefs coutumiers, promoteurs des valeurs sociales et culturelles, ne sauraient se mettre en « mode veille ». Ils l’ont effectivement démontré de par leur mobilisation légendaire à cette nuit exceptionnelle, à eux dédiée. Majestueusement coiffés de leurs bonnets rouges, symbole des pouvoirs dont ils sont investis, ces » bibliothèques culturelles » ont pris en d’assaut la grande salle des banquets de Ouaga 2000 dans cette soirée somptueuse.
Les moments forts de cette élogieuse nuit ont été la remise des trophées aux chefs coutumiers et aux acteurs culturels et les prestations d’artistes talentueux Burkinabè, parmi lesquels Nana Bibata, Idak Bassavé, Adama Zongo, Osman Shady, Greg Burkimbila, Dez Altino, qui ont tenu en haleine leur public durant plus d’une demi-nuit en chantant les louanges des chefs traditionnels et la bravoure du peuple Burkinabè.
Bibata Nana, la promotrice de l’événement, a exprimé sa gratitude envers les autorités du pays et les chefs coutumiers pour leur soutien sans faille depuis 15 ans. « Les chefs coutumiers sont les véritables bâtisseurs de notre société », a-t-elle affirmé, soulignant l’importance de leur rôle.
Le parrain de cette soirée est Seydou Borro, PDG de la Société immobilière Bopa international (SBI). Pour lui, « rendre hommage aux chefs coutumiers, c’est rendre hommage à tout le Burkina Faso », car, a-t-il dit, c’est magnifier nos valeurs, c’est pourquoi j’ai accepté d’être le parrain. « Pour un pays, on peut tout oublier sauf la culture », a martelé le patron de la SBI, et d’ajouter, en magnifiant nos chefs et ces valeurs, c’est nous-même nous nous magnifions, car un pays sans dirigeant n’est rien du tout.
Présent pour féliciter les chefs coutumiers, le Ministre de la Fonction Publique burkinabé, Bassolma Bazié a rappelé l’impact des prières de ces leaders traditionnels dans la libération de nombreuses localités par les forces de défense et de sécurité, et a exprimé l’espoir qu’à la 16e édition, le pays soit en paix, sans « bruit d’armes ». Celui-ci a par ailleurs encourager les organisateurs avec à leur tête, Bibata Nana qu’il qualifie simplement d’amazone.
Un événement de grande envergure qui, au-delà de la célébration, a renforcé la cohésion nationale, en honorant les valeurs traditionnelles et le rôle clé des chefs coutumiers dans la société burkinabè.
Barnabé NAMOUNTOUGOU (Collaborateur)