lun 31 mars 2025

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Dany Kouyaté : Un griot moderne au service du cinéma africain

Dany Kouyaté, né en 1961 à Bobo-Dioulasso, est l’une des figures les plus marquantes du cinéma africain. Fils de griot, il grandit dans un environnement où la tradition orale occupe une place centrale. Ces racines, profondes et riches, l’ont naturellement influencé dans son parcours artistique. À travers ses films, il réussit à marier la tradition africaine et la modernité du cinéma, créant des récits puissants, à la fois fidèles à l’histoire et novateurs dans leur forme.

Dès son enfance, Kouyaté est immergé dans l’univers des contes et des légendes, des éléments essentiels de la culture ouest-africaine. Cette influence se reflète dans son approche du cinéma, où il cherche à perpétuer et à transmettre cette tradition vivante à travers les écrans. Après des études secondaires au Burkina Faso, il décide de se tourner vers le théâtre et le cinéma, et poursuit sa formation à l’Institut Africain d’Études Cinématographiques (INAFEC) de Ouagadougou, avant de se perfectionner à l’Université Paris VIII en France, où il approfondit ses connaissances en mise en scène et dramaturgie.

En 1995, il signe son premier long-métrage, Keïta ! L’Héritage du griot, un film inspiré de l’épopée de Soundjata Keïta. À travers ce projet, Kouyaté explore l’importance de la transmission des traditions orales à travers les générations, un thème qui lui est cher. Le film remporte le prix du Meilleur Premier Film au FESPACO 1995, marquant un début prometteur dans sa carrière. En 2001, il revient avec Sia, le rêve du python, une adaptation de la légende de Sia, un personnage mythique de l’Afrique de l’Ouest. Le film aborde des sujets lourds comme les abus de pouvoir et les sacrifices humains sous le couvert de la tradition. Bien qu’il n’ait pas remporté l’Étalon d’or au FESPACO, ce film est salué pour sa profondeur et sa pertinence sociale, consolidant ainsi la position de Kouyaté comme un réalisateur engagé.

En 2025, son dernier film, Katanga, la danse des scorpions, est sélectionné au FESPACO, une nouvelle reconnaissance de sa capacité à rester fidèle à ses racines tout en explorant des formes cinématographiques innovantes.
En dehors du cinéma, Dany Kouyaté s’investit également dans le théâtre et la musique. Il collabore avec diverses compagnies artistiques en Afrique et en Europe, abordant des thèmes universels tout en restant fidèle à sa culture d’origine. Ses films, souvent multilingues, témoignent de sa volonté de créer des ponts entre les cultures, tout en restant ancré dans ses racines africaines.

Ses œuvres ont été projetées dans de nombreux festivals internationaux, et il a reçu plusieurs distinctions pour sa contribution au cinéma africain. À travers ses succès au FESPACO et dans d’autres festivals, il participe activement à la promotion du cinéma burkinabè et africain sur la scène mondiale.
Mais Dany Kouyaté ne se contente pas de raconter des histoires. Il se bat aussi pour la valorisation des talents africains et pour le développement de l’industrie cinématographique sur le continent. Son engagement va au-delà de la caméra ; il milite pour que les jeunes cinéastes africains aient les moyens de créer et d’exister dans un secteur en pleine croissance.

Enfin, avec un style unique mêlant poésie, critique sociale et célébration des traditions, Dany Kouyaté laisse un héritage inestimable pour les générations futures. À travers son travail, il nous rappelle que les histoires, qu’elles soient racontées à travers la parole ou l’image, ont le pouvoir de transcender les frontières et d’unir les peuples.

La rédaction

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