mar 1 avril 2025

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Kiswensida Parfait KABORE : La Danse de l’Âme à travers «À vos mots, mon âme danse» au FESPACO 2025

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, le réalisateur et monteur Kiswensida Parfait Kaboré nous dévoile l’essence de son dernier projet cinématographique, « À vos mots, mon âme danse », sélectionné au prestigieux FESPACO 2025. De ses débuts en cinéma à son exploration artistique du documentaire, il nous partage ses inspirations, ses défis, et son regard sur le cinéma africain. Un échange passionnant sur l’importance des rencontres, des rêves et de la volonté dans la création artistique.

Infos Culture Du Faso (ICF) : Pouvez-vous commencer par vous présenter à nos lecteurs et partager un peu de votre parcours professionnel ?

Parfait KABORE : Je suis Kiswendsida Parfait KABORE. Je suis réalisateur et monteur.
Depuis tout petit, j’ai toujours été fasciné par l’image. Pendant les vacances scolaires, je faisais des stages dans un studio photo de mon oncle. Très vite, je me suis offert un appareil photo et j’ai commencé à faire des photos de mes camarades de lycée. Au Lycée Nelson Mandela, j’ai eu la chance de cofonder le ciné-club Gaston KABORE. Dans ce ciné-club, j’ai suivi des ateliers sur les métiers du cinéma. C’est à travers cela que Guy Désiré YAMEOGO m’a pris sous son aile pour me donner plus d’outils. J’ai alors participé, comme stagiaire, à son long métrage de fiction « Danse sacrée à Yaka ».
Après le baccalauréat, faute de moyens financiers et sans bourse, je n’ai malheureusement pas pu intégrer l’ISIS – Studio école. Je me suis donc orienté vers des études de droit à l’Université Joseph KI ZERBO.
Tout en suivant les cours de droit, je participais à des formations dans le cinéma, ce qui m’a conduit à l’Institut Imagine de Gaston KABORE, où j’ai bénéficié d’une formation en montage.
Après ma maîtrise en droit public, j’ai pu intégrer le Master Réalisation Documentaire de Création à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal.
Parti des débuts en fiction, je me suis retrouvé dans le documentaire. Ce fut une belle rencontre. Dans ce master, j’ai pu réaliser un court métrage « Demain l’Afrique », et un moyen métrage collectif « Avec Bachir ». J’y ai aussi développé mon long métrage « Place à la révolution », suivi de « Après ta révolte, ton vote ».
J’ai également réalisé d’autres courts métrages, « Circulation ya yélé » et « À double tranchant », dans le cadre de l’université d’été de la FEMIS.
Et mon dernier film, « À vos mots, mon âme danse », sera présenté au FESPACO 2025.

ICF : Quel a été votre cheminement dans l’industrie cinématographique ? Quelles étapes vous ont particulièrement marqué dans votre évolution de réalisateur ?

Parfait KABORE : Je ne sais pas s’il y a une étape qui ne m’a pas marqué. Pour moi, le cinéma est une aventure, une rencontre. Et chaque rencontre est une étape marquante à sa façon. C’est vrai qu’à la base, j’étais attiré par la fiction, donc la rencontre avec le documentaire a été une étape capitale. Mais comme la frontière entre la fiction et le documentaire n’est visible qu’en fonction de chaque regard, je pense n’avoir jamais échappé à la fiction.

ICF : Votre film «À vos mots, mon âme danse» a été sélectionné au FESPACO 2025. Que représente cette sélection pour vous, tant sur le plan personnel que professionnel ?

Parfait KABORE : Recevoir la nouvelle de la sélection de «À vos mots, mon âme danse» au FESPACO 2025 est une grande joie. La joie de pouvoir montrer son film dans un grand festival. J’ai déjà eu la chance d’être sélectionné lors d’une édition antérieure du FESPACO. Mais c’est encore l’histoire de rencontres : chaque édition est une nouvelle rencontre avec les cinémas d’Afrique.
Sur le plan personnel et professionnel, c’est une autre aventure qui vient fortifier nos convictions, nos désirs et nos rêves.

ICF : «À vos mots, mon âme danse» étant un film qui sera présenté au FESPACO, pourriez-vous nous en dire davantage sur les thèmes abordés et ce que vous espérez que le public retienne après sa projection ?

Parfait KABORE : « À vos mots, mon âme danse » a vu sa graine germer lors de ma collaboration avec le chorégraphe Windinmi Jérôme KABORE, sur la création de son spectacle « Les ombres qui chantent ». Nous avons décidé ensemble d’arroser la graine et de continuer notre aventure en faisant un film.
Le film est un hommage à nos devanciers : des hommes et des femmes qui ont tracé un chemin pour que nous puissions l’emprunter, le perfectionner et le laisser en héritage à ceux qui viendront après nous.
C’est aussi un film sur l’autre. Qui est l’autre, si ce n’est moi ? Si je suis, c’est parce que vous êtes. Et finalement, c’est se poser la question “Qui sommes-nous ?”.
Partager cette vibration que nous avons mise en image, c’est partager des réflexions, des émotions et laisser ceux qui vont voir le film se faire leur propre film, croiser le regard de l’autre et s’y regarder.

ICF : La création d’un film n’est jamais sans défis. Quelles difficultés majeures avez-vous rencontrées au cours de la réalisation de « À vos mots, mon âme danse » ? Et comment avez-vous surmonté ces obstacles ?

Parfait KABORE : Toute création a ses défis et ses difficultés. Je pense que nos difficultés ont été notre stimulant. C’est un film sans financement. Nous l’avons fait avec la volonté et le rêve de chaque personne de l’équipe. Cela aurait peut-être été plus facile si nous avions eu des moyens financiers. Cette difficulté, nous l’avons surmontée en nous disant que le film valait la peine d’être fait. Il fallait… il fallait que le film existe. C’était vraiment une question de volonté et de foi.

ICF : Le FESPACO est un événement prestigieux, avec une forte concurrence. Comment abordez-vous cette compétition et quelles sont vos attentes concernant la réception de votre film cette année ?

Parfait KABORE : J’aborde cette compétition avec sérénité. Pas de stress, juste l’impatience de me retrouver dans les salles obscures, de croiser les camarades, de partager une calebasse tout en portant nos rêves plus haut.
C’est vrai, je ne vais pas faire semblant de ne pas être intéressé par les prix. Le film est en compétition, il rêve donc d’obtenir un prix. Mais le plus important, c’est d’avoir l’opportunité de montrer le film au FESPACO, un festival prestigieux où les peurs, les rêves, la résilience et l’espoir des cinémas d’Afrique se conjuguent.

ICF : Pour finir, quel message aimeriez-vous transmettre à votre public, ainsi qu’à ceux qui suivent de près votre travail cinématographique ?

Parfait KABORE : Merci d’abord à Infos Culture Du Faso pour l’intérêt porté à notre travail.
À toutes et à tous les festivaliers, nous souhaitons un très bon festival. Et que chacun retienne que le bonheur se fabrique et que nous sommes le film que nous voudrions voir.

Bio-filmographie du réalisateur Kiswensida Parfait Kaboré

Interview réalisée par Prisca Relyah Kaboré (Stagiaire)

1 COMMENTAIRE

  1. Hâte de se retrouver dans les salles obscures et partager ces vibrations ainsi que la promesse de calebasse.
    Salut l’artiste et merci à infos culture du Faso de nous faire lire nos cinéastes.

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