Artiste complet, Jhonel incarne une nouvelle génération de griots modernes. Résident à Niamey, ce conteur nigérien séduit par sa plume incisive, sa verve puissante et son engagement sans compromis. Entre scènes africaines et internationales, il porte haut l’art du verbe comme outil de résistance et de transformation sociale.
Originaire du Niger, Jhonel est un artiste à l’itinéraire aussi atypique qu’inspirant. Orateur percutant, comédien, conteur et poète, il se définit comme un « griot 2.0 », tissant les fils de l’oralité africaine avec les réalités contemporaines. Né d’une famille religieuse établie en Côte d’Ivoire, il n’était pas destiné à l’art. Face à l’incompréhension familiale, il décide très tôt de suivre sa propre voie, quittant son pays d’adoption pour retrouver ses racines au Niger en 2002.
Depuis, il multiplie les scènes et les collaborations, du Burkina Faso à la France, en passant par les États-Unis, le Togo, le Canada ou encore le Mali. Il s’est produit sur des scènes prestigieuses comme l’Espace Pierre Cardin, le Musée du Quai Branly, le Festival d’Avignon Off, ou encore l’Université de Baltimore. Il a également partagé la scène avec des figures fortes comme Malika la Slamazone ou la griotte malienne Aissata Coulibaly, dans des projets mêlant slam, traditions et luttes sociales.
Précurseur du mouvement slam en Afrique francophone, Jhonel est aussi le promoteur du festival FISH-GONI, l’un des premiers festivals de slam sur le continent, qui a contribué à structurer une scène aujourd’hui florissante. À travers cette plateforme, il œuvre pour la professionnalisation des slameurs africains et la mise en lumière des voix marginalisées.
Ses œuvres marquantes, comme les clips « Ils ne sont que des pauvres » (2016) et « 1000 poèmes » (2020), illustrent une plume lucide et profondément engagée. À travers une poésie tantôt douce, tantôt tranchante, Jhonel questionne la société, la survie des démunis, la perte des valeurs ou encore l’hypocrisie sociale. Son art séduit autant les amateurs de belles lettres que les militants du changement.
Son dernier spectacle, « Ils ne sont que des pauvres », met en scène une plaidoirie poétique bouleversante sur les injustices sociales et les dérives du système judiciaire. À la question : « Combien de genoux sur combien de cous ? », il répond par des vers puissants, nourris d’une colère maîtrisée et d’un espoir lucide.
Son travail est salué par de nombreux médias internationaux comme RFI, Only French TV, Music in Africa ou encore Africa Mag. Il est aujourd’hui accompagné par la structure Le Rêve Africain, qui assure son management et l’accompagne dans le rayonnement de ses projets.
Bibliographie :
– Parce qu’ils ne sont que des pauvres (2018)
– Niamey, cour commune (2014)
Discographie :
– Ils ne sont que des pauvres (2021)
À l’image de ses textes, Jhonel est un artiste de conviction. Il incarne cette nouvelle vague d’orateurs africains qui réinventent l’art du verbe pour en faire une arme de construction sociale. Une voix rare, un souffle poétique indispensable, un nom qui compte dans le présent et le futur de la scène littéraire et artistique africaine.
Parfait Fabrice SAWADOGO
