Originaire du Burkina Faso, Ahmed Soura est aujourd’hui l’un des chorégraphes et danseurs contemporains les plus influents de sa génération. Avec une énergie scénique saisissante, une écriture corporelle ancrée dans les traditions africaines et ouverte à l’expérimentation contemporaine, il incarne le pont entre deux mondes artistiques, entre racines et modernité.
Un parcours forgé dans la passion et l’apprentissage
Tout commence dans les rues de Ouagadougou, où le jeune Ahmed, autodidacte, s’initie au breakdance et à l’acrobatie. Cette première approche instinctive du mouvement le pousse à se perfectionner à l’Institut National de Formation Artistique et Culturelle (INAFAC), une référence pour les arts de la scène au Burkina. Très vite, son talent attire l’attention, et il entame un parcours qui le mènera bien au-delà des frontières nationales.
En 2007, il intègre le programme « Exerce » au Centre Chorégraphique National de Montpellier, en France, une étape déterminante dans sa carrière. Il y découvre les codes de la danse contemporaine, les méthodes d’écriture chorégraphique, et élargit son horizon artistique.
Un artiste de scène international
À son retour, Ahmed Soura collabore pendant plusieurs années avec la compagnie d’Irène Tassembédo, figure emblématique de la danse burkinabè. Ensemble, ils tournent en Afrique et en Europe, portant haut les couleurs de la création africaine contemporaine.
En 2010, il se distingue sur la scène européenne avec « Via Intolleranza II » du célèbre metteur en scène Christoph Schlingensief. Ce projet multidisciplinaire le révèle à un public plus large et renforce son statut d’artiste engagé.
Il fonde la même année sa propre structure, KÔRO / Compagnie Ahmed Soura, avec laquelle il développe des œuvres personnelles puissantes et introspectives. Parmi elles, ses solos « En opposition avec Moi » et « 166 » remportent plusieurs prix internationaux, salués pour leur profondeur émotionnelle et leur virtuosité technique.
Une présence sur les plus grandes scènes
Installé à Berlin, Ahmed Soura collabore avec des institutions prestigieuses comme l’Opéra Ballet de la Deutsche Oper Berlin. Il danse également pour des compagnies telles que Pink Mama Theater, ou encore Faso Danse Théâtre de Serge Aimé Coulibaly. Son style mélange de danse contemporaine, d’expression corporelle brute et d’héritage traditionnel séduit par sa singularité.
Un pédagogue et passeur de savoir
Outre la scène, Ahmed Soura est aussi un pédagogue passionné. Il enseigne la danse contemporaine et les danses traditionnelles africaines à travers le monde : au Burkina Faso, au Togo, en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne, ou encore au Brésil. Ses ateliers sont autant d’occasions de transmettre une vision de la danse comme moyen d’expression, de résistance et de lien.
Power Gig’Art : quand la danse inspire la mode
Toujours animé par l’envie de créer des ponts entre les disciplines, Ahmed Soura s’associe à Kiki Jean Robert Koudogbo pour lancer une marque vestimentaire novatrice baptisée Power Gig’Art. Pensée comme une extension du mouvement artistique, cette boutique en ligne et physique, installée à Ouagadougou, propose un style futuriste, urbain et vibrant.
La marque s’adresse à une jeunesse créative et affirmée, avec des vêtements qui mêlent audace, originalité et liberté de ton. Véritable reflet de l’esprit de la danse, Power Gig’Art fait dialoguer les tissus et les corps, et transforme le style vestimentaire en un moyen d’expression à part entière.
Un artiste complet, enraciné et universel
Avec son parcours atypique, sa présence scénique magnétique et son engagement pour un art porteur de sens, Ahmed Soura président directeur général de la structure de production d’artiste YONGONLON incarne cette génération d’artistes africains qui ont su mettre leurs talents au service des autres artistes. À la croisée des cultures, son corps parle pour lui : un corps en mouvement, habité, qui dialogue avec le monde. Et désormais, ce corps se pare aussi des couleurs d’une marque vestimentaire inspirée par la danse, où l’art se vit aussi à travers les étoffes.
Parfait Fabrice SAWADOGO
