Le « Faro » ou encore « Gonré» est une recette à base de pâte de haricot cuit à la vapeur d’eau. Il est riche en féculent, en glucide et très curatif. D’ailleurs, il apparaît aujourd’hui comme l’un des mets locaux les plus appréciés par certains burkinabè. Pour en savoir plus sur met local, une équipe de notre rédaction était du côté de Bobo-Dioulasso où elle a pu rencontrer Madame Véronique Sanou, restauratrice de profession. Avec elle, les échanges ont essentiellement tourné autour des étapes de préparation de ce plat.
Véronique Sanou est une experte en recette de galette d’haricot blanc très riche en féculent communément appelé « Faro » et « Gonré», respectivement en langues dioula et mooré. Elle a hérité de la préparation de cette recette de sa mère et de ses grands-parents. Pour obtenir cette recette, véronique Sanou dit utiliser le haricot blanc, une unité d’ail, de la potasse, du sel, et des feuilles de pain de singe sec en poudre. « On fait d’abord le tri pour enlever les mauvaises graines. Ensuite, on pile légèrement les graines avec un peu d’eau dans un mortier pour enlever les peaux qui les recouvrent. Après cela, l’on passe lavage de ses graines pour éliminer le sable et les cailloux. On y ajoute ensuite beaucoup d’eau et on laisse tremper pendant quelques heures », a-t-elle expliqué.
A en croire toujours à Madame Sanou, l’on enlève les graines puis on les fait moudre jusqu’à obtention d’une pâte blanche. Au fur et à mesure qu’on y ajoute un peu d’eau avec une cuillère en bois, selon elle, on remue la pâte en ajoutant un peu de sel, de potasse et les feuilles de pain de singe sec en poudre, le tout en la remuant toujours agilement jusqu’à obtenir de la patte très légère. Pour s’assurer que la pâte est prête, elle pose une portion de la pâte dans un récipient rempli d’eau et lorsque celle-ci flotte sur l’eau, elle conclut qu’elle est prête. « Après cela, je prend des feuilles d’arbres notamment efficaces pour la santé, dans lesquelles j’y met la pâte (une ou 2 cuillerées à soupe dans chaque feuille). Je répète cette action jusqu’à épuiser toute la pâte et faire cuire le tout progressivement jusqu’à la fin », a-t-elle indiqué avant de préciser que pour savoir que la recette est prête à être dégustée, la pâte se décolle toute seule de la feuille.
Selon véronique Sanou, cette activité est confrontée à plusieurs difficultés. De ses dires, les ingrédients sont très chers, mais pour ne pas perdre la clientèle, elle dit acheter le haricot à un prix très élevé. Ce qui ne permet pas du tout de rentabiliser. Elle a fait savoir qu’avec la situation du pays, il est difficile se procurer du haricot. Au moment des récoltes, nous commissionnons nos parents qui sont au village, dit-elle pour pouvoir nous en procurer.
Qu’à cela ne tienne, elle encourage les jeunes filles qui voudraient se mettre dans cette activité, à ne surtout pas hésiter. « Elles doivent s’armer de courage et de ne jamais perdre espoir car ce n’est pas à chaque moment qu’elles se feront des bénéfices. Lorsque le prix du haricot augmente, elles perdront énormément », a-t-elle suggéré. A l’en croire, la promotion de ce met local reste très importante, d’abord pour la richesse de l’art culinaire burkinabè mais aussi pour sa contribution d’une manière ou d’une autre au développement économique.
Catherine S. Zongo (stagiaire)