Le Burkina Faso dispose d’une large gamme de mets locaux. Toute chose qui fait de lui l’un d’un pays africains disposant d’un art culinaire assez riche. Ce 20 Avril, nous avons tenu à rencontrer Madame Sanata Ouédraogo, propriétaire d’un restaurant et experte dans la préparation du met local appelé « Babenda ». Avec elle, nos échanges ont tourné autour de l’historique ainsi que la préparation de ce mythique plat local fortement apprécié par les uns et les autres.
Le met local appelé « Babenda » est une nourriture qui date de très longtemps. En effet, il a vu le jour suite à une famine qui avait frappé de plein fouet le pays. Ainsi donc en manque criard de quoi se nourrir, les paysans se rendaient en brousse pour cueillir des feuilles et ensuite les bouillir, puis les manger. Ce fut ainsi jusqu’à ce que cette période assez sombre de l’histoire du pays passe. Cependant, cette mythique mixture de feuilles s’était tellement inscrit dans les habitudes alimentaires qu’il a fini par être adopté par tous comme met local au sens propre.
Avec l’évolution, ce met local a été valorisé et finit par prendre une place importante dans l’univers de la gastronomie burkinabè. Des ingrédients y sont ajoutés pour encore lui donner une saveur un goût assez original. De la campagne jusqu’à dans les grandes agglomérations, le Babenda est devenu l’un des met local les plus importants des burkinabè, devenant ainsi prés qu’une identité culinaire. Des restauratrices spécialisées en la matière s’y sont mis et cela se passe très bien pour elles. C’est le cas de Sanata Ouédraogo, propriétaire d’un restaurant de la place.
« J’ai commencé à me mettre dans le commerce du babenda car j’étais très pauvre. Cela date de 40 ans maintenant que je suis dans ce domaine. J’ai essayé de vendre presque toute sorte d’articles sans issue. Alors je me suis donné l’idée d’aller acheter les feuilles de baobab, d’oseilles pour venir faire un premier essai. Et quand je suis sortie pour la vente ce jour, je suis rentrée avec un plat vide. Depuis lors, je n’ai jamais cessé sa vente », a-t-elle indiqué.
Comme l’on le dit souvent, ce sont les difficultés qui nous font avancer dans la vie. Et cette dame connaît autant de difficultés dans son domaine. Elle a des problèmes d’yeux à cause de la fumée qui pénètre dans ses yeux tous les jours. Mais qu’à cela ne tienne, elle continue à satisfaire sa clientèle. « Sa préparation est très simple et elle ne demande pas beaucoup d’ingrédients. Premièrement vous arrangez les feuilles de baobab et d’oseilles. Après avoir fini, l’on procède au lavage des feuilles et à plusieurs reprises. Par la suite, vous mettez la marmite au feu avec de l’eau. Après quoi, vous mettez ensuite les feuilles de baobab dans la marmite après cuisson vous rajouter les feuilles d’oseilles. Après donc la cuisson, l’on lave le riz avant d’ajouter dans la marmite. Quelques minutes après, on y met l’arachide et on laisse mijoter pendant quelques minutes. C’est comme ça que l’on obtient le Babenda », a-t-elle indiqué.
Des dires de Madame Ouédraogo, la vente de cet met local n’est plus rentable comme auparavant car le prix des ingrédients sont passés à la hausse. En sus, le marché se fait rare. Qu’à cela, Madame Ouédraogo tient à encourager toutes celles qui sont dans la vente des mets locaux à aller de l’avant car cela est une bonne initiative. Tout en remerciant Infos Culture du Faso pour cette iniative de faire promotion des mets locaux, elle a tenu à indiquer que se mettre dans la commercialisation des mets locaux contribue à la valorisation de notre culture.
Leticia G. Yameogo (stagiaire)