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Art de la scène: « le conte nourrit bien son homme si il est considéré comme passion », dixit Tonton conteur

En marge de notre visite à Bobo Dioulasso, nous avons été rencontré « Tonton conteur », alias Harouna Traoré, ce samedi 12 juin 2021. Cette visite a été une occasion pour nous de prendre des informations et détails précis sur le conte. Il est ressorti que le conte est un art oratoire qui permet à l’artiste de raconter une histoire pour en tirer une moralité afin de changer les perceptions.

De nos jours, le conte bien que beaucoup plus utilisé, devient de moins en moins connu de la jeunesse. À ce titre nous sommes allés à la rencontre de l’artiste-conteur « Tonton conteur », à l’état civil Harouna Traoré pour nous entretenir sur cet art. Au cours de cet entretien instructif plusieurs aspect de l’art on été dévoilé. En effet, selon Tonton-conteur, cet art oratoire est un ensemble d’histoires racontées dans le but de conscientiser en faisant ressortir une moralité. « C’est une école ancestrale avec laquelle on passe pour montrer ce qui est bien ou ce qui n’est pas bien et cela dans tous les domaines, et sujets d’actualités possibles » a-t-il dit.

Concernant l’origine de cette art, il a indiqué qu’il est universel, contrairement à ce que pense la majorité qu’il est typiquement africain. « Le conte pour moi, c’est un héritage. Je ne suis pas devenu conteur mais suis né conteur. J’ai eu la chance d’avoir 4 mamans qui me racontaient des histoires depuis ma tendre enfance. Quand j’étais enfant, j’étais un bègue donc quand je parlais les gens se moquaient. Aujourd’hui, je raconte les histoires qu’on me racontaient. C’est comme un défi que j’ai relevé. Je raconte des histoires depuis 40 ans. Donc le conte c’est en même temps un héritage et une histoire d’amour pour moi », a-t-il mentionné.

A propos de l’aspect financier, Tonton conteur a affirmé que le conte nourrit bien son homme si le métier est considéré comme passion. « J’ai pleins de spectacles; je tourne en Afrique, à l’internationale. Je crée des spectacles soit seul ou avec ma compagnie qui est est constitué des conteurs des terroirs. Je suis allé près de 10 fois en France, en Belgique pour mon art et j’ai donné aussi des formations. En Afrique, j’ai presque joué dans tous les pays francophones. En tant que conteu, je peux dire que j’ai un bien-être », a-t-il relevé.

Relativement à la jeune génération, ce « doyen » du conte burkinabè trouve qu’elle est souvent trop pressée et ne veut pas donner du temps à l’art de s’exprimer à elle. « Toutes les générations viennent avec un style différent des précédents. C’est normal que la jeune génération ait aussi un style différent. Là n’est pas le souci, il faut que les jeunes sachent que toutes les oreilles vont à l’école. Ils faut qu’il prennent le temps d’écouter pour avoir une maîtrise de la scène et de l’art», a-t-il expliqué.

Dans ce contexte de recherche permanente de paix, Tonton conteur a indiqué que l’essence du conte même, c’est de créer des histoires qui permettent d’apaiser des cœurs. « Si je divise mes journées en 100, les 80 sont dédiées à la recherche d’inspiration pour le conte. Les autres, c’est l’élevage et l’agriculture. J’écoute, je regarde pour avoir de bonnes histoires à raconter. Dans mes spectacles, je raconte des histoires sur touyt sorte de thème en rapport avec le contexte du moment. Souvent, se sont des commandes et je regarde l’histoire que j’ai dans mon agenda et qui est en rapport avec la commande, l’amour, la non violence, la réconciliation, etc », a-t-il ajouté.

En terme de partenariat, il a soutenu avoir eu beaucoup de collaborations avec d’autres conteurs entre autres Hassane kouyaté son formateur, François Moïse Bamba, KPG, Paul Zoungrana. « Actuellement je suis sur des projets en lien avec la réconciliation nationale sur la bande frontalière entre un peuple du Burkina et du Mali. Ils sont du même peuple mais juste séparés par des frontières. Ils connaissent souvent des conflits donc nous travaillons sur cela » a-t-il lancé.

Avant de remercier tout les acteurs qui contribuent à l’avancée de cet art, Tonton conteur a réitéré son appel à la patience de la jeunesse sur le conte. « Mon appel va à l’endroit de la jeunesse; elle est la relève il faut qu’elle sache patienter. Il faut qu’elle soit consciente que le flambeau leur reviendra. À eux de travailler à avoir un bon niveau par l’écoute et l’attention », a-t-il conclu.

Propos recueillis par Parfait Fabrice SAWADOGO et Abdoul Gani Barry (stagiaire)

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