Hafissata Coulibaly est une conteuse et membre fondatrice du Collectif des Artistes Paroliers (CAP), très talentueuse, elle a fait valoir son savoir-faire dans de nombreux spectacles dont le dernier « Le plus grand cuisinier du monde » est prévu se tenir le 27 Mai prochain du côté de l’espace Culturel Gambidi. Dans une interview qu’elle nous a accordée le 17 Mai dernier, notre conteuse est revenue sur sa carrière ainsi que sur ses défis.
Hafissata Coulibaly est une conteuse professionnelle originaire du pays des hommes intègres. Sa passion pour le conte lui est venue lors de son passage au théâtre. De ses dires, elle a aimé le conte en ce sens que c’est un art qui permet de vaincre sa timidité et de confronter le public. Le conte était d’abord une formation pour elle afin de réussir au théâtre. Mais plus tard, elle en a fait son métier au vu de sa grande passion. S’en est suivi une formation pour mieux appréhender cet art et ensuite mieux le rendre.
Pour Hafissata Coulibaly, le conte est très important dans nos sociétés. Une importance qui pour elle va de plusieurs paramètres, le conte est éducatif, ludique et celui qui procure des conseils. « En effet, l’aspect ludique du conte s’explique par le fait qu’il soit très amusant, développe aussi l’imaginaire. Quand tu écoutes une histoire, tu te fais tes propres imaginations et tu en tires toujours la leçon. Aussi, il est facteur de cohésion sociale et de vivre-ensemble », a-t-elle indiqué.
Du reste, Hafissata Coulibaly essaie de faire son petit bonhomme de chemin. Elle est par ailleurs membre fondatrice du CAP. Un collectif créé en 2020 et composé essentiellement de conteurs dont l’idée a été de s’unir en association dans le but de pouvoir aussi accéder à certaines faveurs qui reviennent aux associations et aux structures. « Le collectif compte six membres dont une fille qu’est Hafissata Coulibaly. Je suis chargée de la question du genre et de l’information. Cette association est vraiment bénéfique pour nous en tant que conteurs parce que quand tu es seul, c’est encore plus difficile. Ensemble, on réussit à faire de bon et sérieux projets« , a-t-elle soutenu.
Les contes de Mademoiselle Coulibaly sont un peu traditionnels. A l’en croire, elle raconte seule et s’il y’a du jeu dedans, elle joue aussi. J’imite les animaux, dit-elle, les personnages. Les histoires qu’elle conte sont toujours en fonction d’un thème. Cependant, elle dit choisir généralement un language universel que tout le monde peut comprendre, surtout en ce qui concerne le jeune public. Par conséquent, elle conte ses histoires dans un français accessible à tous sans exception.
Bien qu’elle estime qu’elle n’a pas autant de difficultés sur le métier, elle a laissé entendre que son principal défi, c’est de pouvoir jouer dans des espaces qui sont sources de revenus. A cela s’ajoute un besoin d’accompagnement conséquent et un encouragement. Toujours dans cette dynamique, elle souhaiterait que le gouvernement accompagne les femmes artistes car elles ont du mal à avoir des financements pour leurs projets et à avoir du soutiens qui leur permettent de montrer ce qu’elles savent faire.
Par ailleurs, Hafissata Coulibaly est en pleine préparation de son spectacle intitulé « Le plus grand cuisinier du monde ». Un spectacle mélangé à du clown qu’elle a dédié aux jeunes. Le présent spectacle est attendu le 27 Mai prochain du côté de l’espace Gambidi, mais aussi dans d’autres centres qu’elle essaie de trouver des dates de programmation. A terme, elle aimerait bien donner des formations en conte uniquement aux femmes. De ses dires, le CAP depuis sa création initie très souvent des formations, mais malheureusement on y trouve pas de femmes. Ceci s’explique par le fait de la difficulté de trouver des femmes qui s’intéressent réellement au conte. Qu’à cela ne tienne, elle compte bien relever le défi.
Léticia G.Yameogo (Stagiaire)
