Dans un souci de susciter du goût de la lecture au profit des jeunes comédiens à même d’aider à résoudre les problèmes de conflits que traverse le pays, l’Institut de Recherche Théâtrale du Burkina (IRTB) a initié le projet « Lire la paix pour une jeunesse intègre ». Le lancement officiel de cette session de formation est intervenu ce lundi 17 octobre 2022 à Ouagadougou.
Face à l’hydre de l’extrémisme violent au Burkina Faso, chacun dans son domaine se doit de jouer sa partition. C’est dans cette démarche que compte s’inscrire l’IRTB, à travers la mise en œuvre du projet « Lire la paix pour une jeunesse intègre ». À en croire Paul Zoungrana de l’IRTB, le projet consiste à valoriser la littérature burkinabè. Il s’agit de façon plus claire pour cet institut, d’aller puiser dans cette littérature écrite et orale, les forces, les paroles et les valeurs qui peuvent aider à lutter contre la radicalisation, l’extrémisme violent, ou encore accompagner la jeunesse à retrouver sa fierté, son intégrité afin de faire face aux difficultés.
Substantiellement, le présent projet dont le lancement est intervenu ce 17 octobre, se déroulera sur trois principaux volets. Il s’agit notamment des volets formation, création et celui de diffusion. « Pour le volet formation, il s’agit de renforcer les capacités des participants en lecture, en compréhension de texte. Trois modules composent ce volet. Ce sont entre autres la maîtrise de lecture théâtrale des textes ; l’apport de la littérature écrite et orale du Burkina Faso dans la lutte contre l’extrémisme violent ; et le sens et la compréhension des textes littéraires. Le présent volet prend fin le 4 novembre prochain à travers une restitution », a-t-il mentionné.
Quant aux volets création et diffusion, ils prendront place à la suite de la formation. Pour monsieur Zoungrana, le deuxième volet consistera à créer un spectacle uniquement basé sur la lecture, et qui va mettre en jeu des textes de plusieurs générations et de genres différents (conte, théâtre, nouvelles, roman, poésie, etc). Tout cela va être travaillé dans une dramaturgie pour avoir une seule proposition de textes. Et cette pièce littéraire selon lui, va aller vers un jeune public dans les universités. L’idée, c’est de rencontrer la jeunesse estudiantine autour d’un projet afin de discuter des problèmes qui concernent tout le monde. Cela s’inscrit dans le volet diffusion. C’est du moins ce qu’il a ajouté.
Ils sont donc 12 comédiens et conteurs issus de sept (7) écoles de formation en théâtre et danse, à prendre part à ce projet. Des dires de monsieur Zoungrana, cela permettra aux différents participants des écoles de se rencontrer et de partager des expériences. Pour la comédienne et conteuse Karidia Barro, participante issue de l’Université Joseph Ky Zerbo de Ouagadougou, ce projet est vraiment salutaire. « La littérature est quelque chose que j’ai toujours aimé. J’ai envie d’explorer les valeurs de la littérature, comprendre ce qu’elle peut apporter dans la situation actuelle de notre pays. Et en tant que comédienne, c’est presqu’une obligation pour moi de m’y intéresser. Du coup, cette formation me permettra de mieux avancer dans les domaines du théâtre et du conte », a-t-elle confié.
Le présent projet de l’IRTB, financé par le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) et la Coopération Suisse dans le cadre du Programme d’Appui au Secteur de la Culture (PASEC 5), à travers l’appel à projets Genre, Jeunesse et Décentralisation, repond à un besoin spécifique: celui de mettre l’accent sur la lecture, qui demeure un aspect fondamental du théâtre.
Boukari OUÉDRAOGO