ven 22 novembre 2024

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Bilan 2022/Compagnie du Fil : Athanase KABRÉ se réjouit des résultats engrangés

Comédien-marionnettiste et metteur en scène, Athanase KABRÉ est le Directeur artistique de La Compagnie du Fil siégeant à Ouagadougou. Et à l’occasion du nouvel an, l’homme s’est confié dans une interview accordée à notre rédaction sur le bilan 2022 des activités de sa Compagnie, tout en abordant les grands chantiers de cette année 2023.

Infos Culture du Faso (ICF) : Parlez-nous de votre carrière ?

Athanase KABRÉ (AK) : J’ai débuté comme comédien en 1986, en intégrant le Théâtre de la Fraternité du Feu Professeur Jean-Pierre GUINGANÉ alors que j’étais encore étudiant en Lettres modernes à l’Institut Supérieur des Lettres, Langues et Arts (INSULLA, actuelle UFR/LAC).
En 1990, je me suis intéressé au théâtre de marionnettes et avec l’appui de Jean-Pierre, j’ai participé à des stages à Istanbul en Turquie et à Rouen en France; ce qui a permis de mettre en place une section marionnettes au sein du Théâtre de la Fraternité en 1992.
J’ai également mis un pied dans l’enseignement en qualité de professeur de français avant de désister pour créer La Compagnie du Fil en mai 1998 (25e anniversaire en mai 2023).
C’est une carrière exaltante marquée par des créations de belle facture, de grandes rencontres, des partenariats avec des structures africaines et européennes, des tournées régionales fabuleuses, des partages d’expériences enrichissants, des prestations à de grands festivals dont le Festival mondial des Théâtres de Marionnettes à Charleville-Mézières en France… Je ne parle pas des aspects négatifs parce que, pour moi, ce sont des stimulants : les difficultés m’ont permis de me forger une bonne carapace et voir les choses sous un angle optimiste. Comme quoi : je n’échoue jamais, j’apprends toujours.

ICF : Parlez-nous de vos activités durant cette année 2022.

AK : Pour La Compagnie du Fil, l’année 2022 a été marquée par plusieurs activités dont une résidence d’écriture à Bobo-Dioulasso; la participation aux rencontres professionnelles du Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan (MASA) et des Rencontres Internationales de la Marionnette d’Abatta (RIMA) en Côte d’Ivoire; une présence aux «Scènes émergentes» à Accra au Ghana; une rencontre à l’Université Abdoul Moumouni de Niamey au Niger.
Il faut également noter la sortie en juillet 2022, de la deuxième publication de La Compagnie du Fil. C’est un recueil de textes intitulé «TRIADE I, trois textes pour marionnettes» dont nous avons entamé la promotion à travers les différentes opportunités offertes en Côte dIvoire, au Ghana et au Niger. La promotion au Burkina Faso est prévue au cours de l’année 2023.

ICF : Quel bilan tirez-vous de toutes ces activités ?

AK : De toutes ces activités, nous tirons un bilan très positif. Un de nos objectifs est de s’ouvrir aux pays voisins et être présent aux rencontres culturelles qui favorisent les partages d’expériences, l’enrichissement de notre pratique : le théâtre de marionnettes. Toutes les activités menées contribuent à une mise en réseau et un élargissement du marché du spectacle vivant en Afrique. Nous sommes très satisfaits, d’autant plus que La Compagnie du Fil célébrera ses 25 années d’existence et de présence constante dans le domaine du théâtre d’objets, de la marionnette et des formes animées.

ICF : Des difficultés ont-elles émaillé la réalisation de vos différents programmes en 2022 ? Si oui, lesquelles ?

AK : La difficulté majeure rencontrée dans la mise en œuvre de nos activités en 2022 a été le coût élevé des transports, des voyages. Cela traduit une fois de plus le problème crucial de la circulation des services et biens culturels dans notre espace dit communautaire.
Quels mécanismes officiels pour favoriser le brassage culturel, les rencontres artistiques; en peu de mots, pour que la circulation des services et biens culturels dans notre espace « communautaire » soit une réalité ?
Au niveau de La Compagnie du Fil qui est membre de la Fédération du Cartel, nous avons obtenu des subsides dans le cadre d’un programme pluriannuel (PPA) de la part de nos partenaires que sont AFRICALIA Belgique et le Bureau de la Coopération Suisse au Burkina Faso. Sans ces appuis (extérieurs), les choses se seraient passées moins bien.

ICF : De façon générale, que pensez-vous des activités culturelles au Burkina, au cours de cette année ?

AK : Les activités culturelles au Faso ont connu beaucoup de ferveur et d’engouement en 2022, en dépit des soubresauts politiques et de la crise sécuritaire. Beaucoup de manifestations portées surtout par des opérateurs privés, ont permis de maintenir la flamme culturelle et exprimer une forme de résilience à travers diverses pratiques artistiques : théâtre, danse, humour, marionnettes, arts de la rue, cinéma, musique, littérature, etc. Ce foisonnement est un socle pour le vivre-ensemble et la cohésion sociale, préalables pour la construction dune nation. À bon décideur, salut !

ICF : Nous sommes aux portes de l’année 2023, quelles sont vos perspectives ?

AK : L’année 2023 est placée sous le sceau de la maturité, puisque La Compagnie du Fil a 25 ans. En dehors des activités traditionnelles de formation, création et diffusion, nous mettrons l’accent sur la transmission et le renouvellement de la pratique du théâtre de marionnettes. Pas seulement au Burkina mais aussi en Afrique de l’Ouest. Avec les partenaires de la sous-région, la réflexion a déjà commencé et des actions concrètes seront menées dans ce sens.

ICF : Quels sont vos vœux pour cette nouvelle année ?

AK : Pour 2023, nous souhaitons à nos compatriotes la paix des cœurs et des esprits; la force, le courage et le succès à nos FDS; la sécurité et la cohésion sociale pour notre pays. Bon vent aux combattants pour la Liberté et la Justice !

ICF : Nous sommes au terme de notre entretien, quel est votre mot de fin ?

AK : Tellement de choses à dire. Bref, merci à celles et ceux qui nous ont accompagné durant ces 25 années d’activités. Aux artistes et hommes de culture, soyons ensemble pour plus d’aventures artistiques et culturelles porteuses de rêves, d’espoir et de progrès harmonieux. Merci à Infos Culture du Faso.

 

Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO 

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