Dans une interview accordée à Infos culture du Faso, en marge de la Journée internationale de la Photographie célébrée chaque 19 août, Boureima Passéré, a indiqué qu’«en tant que photographes, nous avons le pouvoir d’influencer l’opinion publique et de contribuer à la paix et à la stabilité de notre pays». Dans cet échange, le photographe professionnel burkinabè est revenu sur ses débuts dans le métier de la photographie et sa nomination au Oscar de la photographie africaine 2024 au Togo. Plus de détails dans les lignes 4 suivent.
Infos culture du Faso (ICF): Présentez-vous davantage à nos lecteurs ?
Boureima Passéré (BP): Je suis Boureima Passéré, un journaliste culturel de longue date, photographe, vidéaste et passionné par toutes les formes d’expression artistique. Depuis 2011, j’ai entrepris de capturer et de mettre en valeur la richesse culturelle du Burkina Faso à travers la photographie, une discipline qui est devenue bien plus qu’un simple métier pour moi, mais une véritable vocation.
ICF :Quelle place occupe la photographie dans votre vie ?
BP: Pour moi, la photographie est plus qu’un simple art ; c’est une forme d’expression et une fenêtre ouverte sur le monde. Depuis que j’ai plongé dans cet univers en 2011, la photographie est devenue le fil conducteur de ma vie. C’est une passion dévorante qui m’a conduit à créer www.burkinatourism.com en 2012, une plateforme dédiée à la promotion du patrimoine touristique du Burkina Faso. À travers l’objectif de mon appareil photo, je peux raconter des histoires, transmettre des émotions et partager des instants de vie uniques. La photographie me permet de voyager et de m’exprimer sans limites, et chaque cliché est une nouvelle aventure qui me rapproche un peu plus de ma vision artistique.
ICF:Quels sont les grands projets que vous menez actuellement dans le domaine de la photographie ?
BP :Je suis actuellement très actif sur ma page Facebook Zanma Photographie, où je partage mes œuvres et interagi avec une communauté de passionnés de photographie du monde entier. En parallèle, je participe à divers concours internationaux de photographie et je suis honoré d’être nominé dans deux catégories (nature et art) aux Oscars de la Photographie Africaine, un événement prestigieux qui réunit les meilleurs talents du continent. Je saisis cette occasion pour inviter vos lecteurs à voter pour moi et à m’aider à ramener ce trophée au Burkina Faso. [sourire]
Je me suis spécialisé dans la photographie de scène et de nature, car ces domaines me permettent de célébrer la beauté de notre culture et de notre environnement. J’anime également des formations en photographie pour partager mes connaissances et contribuer à la formation de la prochaine génération de photographes burkinabè. Je suis convaincu que l’apprentissage est un processus continu et qu’il est crucial de transmettre ses compétences pour enrichir le métier.
ICF: Quelle est votre appréciation du métier de photographe au Burkina Faso ?
BP:Le métier de photographe au Burkina Faso connaît un véritable essor. On observe une augmentation significative du nombre de jeunes qui s’intéressent à cette profession, ce qui est très encourageant. Cependant, il est crucial de souligner l’importance de la formation. Trop souvent, des individus se lancent dans la photographie sans une compréhension approfondie des techniques fondamentales. Il est essentiel de s’engager dans un apprentissage rigoureux, soit par des formations formelles, soit par des stages auprès de photographes expérimentés.
BP: La photographie, lorsqu’elle est bien maîtrisée, peut être une source de revenus stable et durable. De nombreux photographes au Burkina Faso ont réussi à créer des studios modernes et prospères, et vivent confortablement grâce à leur art. Cependant, ce succès ne s’obtient qu’après des années de dévouement et de travail acharné.
ICF: Comment la jeune génération de photographes professionnels peut-elle innover et faire évoluer le métier au Burkina Faso ?
BP: La création d’associations et de collectifs de photographes est une initiative louable qui peut contribuer à l’évolution de notre métier. En étant solidaires, nous pouvons mieux défendre nos droits et faire reconnaître la valeur de notre travail. Trop souvent, les photographes sont sollicités pour des événements avec des budgets serrés, ce qui conduit à une sous-évaluation de notre travail. Les images sont l’un des éléments les plus cruciaux pour la communication et la promotion d’événements, tant au niveau national qu’international. Il est donc impératif de nous assurer que nos services soient intégrés dans les budgets de ces événements.
ICF: Le 19 août est la Journée Internationale de la Photographie. Comment prévoyez-vous de marquer cette journée ?
BP: La Journée Internationale de la Photographie est un moment spécial pour chaque photographe. C’est une occasion de célébrer notre métier et de mettre en avant notre contribution à la société. Pour cette édition, j’ai prévu de sortir avec mon appareil photo pour immortaliser les instants de la vie quotidienne, capturer la beauté de notre environnement et partager ces moments avec le monde. J’envisage également de collaborer avec d’autres photographes pour des projets collectifs qui mettront en lumière la diversité de notre art et de notre culture.
ICF: Quel message souhaitez-vous adresser aux photographes pour contribuer à la sécurité du pays à travers la photographie ?
BP: La photographie est plus qu’un art, c’est une arme de communication puissante. En ces temps difficiles que traverse le Burkina Faso, il est essentiel de faire preuve de responsabilité et d’éthique dans notre pratique. Nous devons éviter de diffuser des images qui pourraient compromettre la sécurité nationale et veiller à respecter les directives et les consignes établies. En tant que photographes, nous avons le pouvoir d’influencer l’opinion publique et de contribuer à la paix et à la stabilité de notre pays.
Vous pouvez voter pour Boureima Passeré via ce lien 👇🏻👇🏻👇🏻
https://2.klumer.co/events/KM167/votings/6/10
Interview réalisée par Modou Traoré (collaborateur)