Jeune et talentueuse, Warda Djamila Barry est une actrice comédienne burkinabè qui ne cesse d’émouvoir le public à travers ses différents rôles, dont le dernier en date est son rôle dans « Les trois Lascars » de Boubakar Diallo. Invitée dans nos locaux le 13 Mai dernier, elle a bien voulu nous entretenir sur sa carrière ainsi que ses projets futurs.
Depuis toute petite, Warda Djamila Barry s’adonnait déjà au théâtre lors des activités culturelles à l’école. Ses différents rôles dans ces activités vont au fur et à mesure susciter une passion en elle, celle de se lancer dans le cinéma. Son rêve va donc se réaliser puisqu’elle entamera définitivement une carrière en tant qu’actrice comédienne. De « Les trois Lascars » de Boubacar Diallo; à « Bambino, saison 3 » de Tahirou Ouédraogo; en passant par « La sacoche », « Fabiola » et « La team des belles et rebelles » de Boubacar Diallo; « Président dans un maquis » de Laurent Leboise; « La villa rouge » de Boubacar Diallo, etc, Djami Barry a déjà une filmographie bien garnie. A noter qu’elle a également fait ses preuves à l’étranger, notamment dans « C’est la vie » de keewu production réalisé au Sénégal et qui est une série sénégalaise; et dans « Capitale africaine », film réalisé par Jean Noël Bah au Sénégal.
« Le métier d’acteur ne nourrit pas son homme au Burkina Faso. Les comédiens sont mal rémunérés. Ce qui se passe dans ce milieu est comme une sorte d’exploitation. Ce qui fait que c’est un métier encore négligé par les uns et les autres. Pire, il existe des personnes qui considèrent pas cela comme un véritable, pourtant ça en est un. Sauf que les conditions ne sont pas du tout réunies. mais qu’à cela ne tienne, nous espérons que choses changeront dans l’avenir, le tout pour le bien du secteur cinématographique de notre pays », nous a-t-elle confié. Du reste, Warda Djamila Barry est propriétaire d’une agence immobilière qu’elle vient d’ouvrir. Cela dit, elle dit se battre avec cela en entendant de réaliser d’autres projets qui lui tiennent à cœur.
De ses dires, pour jouer dans un film, il faut souvent signer un contrat de quatre mois à une année; ce qui veut dire que tu dois consacrer tout ton temps à cela. Et si après selon elle, tu n’arrives pas à te nourrir de cela, c’est vraiment un gâchis. Elle a profité d’ailleurs, pour appeler les autorités compétentes en la matière, à beaucoup soutenir les réalisateurs, ce qui affectera positivement la rémunération des comédiens. En sus, un tel soutien permettrait aux différents cinéastes de montrer véritablement leur savoir-faire cinématographique. Le Burkina Faso compte de nombreux comédiens talentueux; mais malheureusement selon elle, les réalisateurs ont tendance à aller chercher en chercher ailleurs pour leurs projets.
Bien qu’ayant déjà une carrière riche en filmographie, Warda Djamila Barry dit n’être qu’au début de ses objectifs. Cela dit, elle souhaite avoir plus de contrats dans le cinéma, décrocher même des prix à l’international et de montrer que du talent, il y en a au Burkina Faso.
« Comme je l’ai dit, le secteur cinématographique au Burkina Faso n’est pas accompagné. Pour financer un film ici, c’est tout un problème. Je prendrai l’exemple de « Les trois Lascars » où il fallait aller chercher les financements ailleurs; ce sont les pays voisins qui ont financé. Mais, on a tous vu que le film a eu du succès remportant même le Prix CEDEAO de l’intégration au Fespaco 2021. C’est vraiment dommage. Et en fin de compte, c’est le Burkina Faso qui sort grandi. Il va donc falloir faire des efforts à ce niveau », a-t-elle soutenu avant d’encourage les jeunes qui souhaiteraient se lancer dans le cinéma, à le faire. Cependant, il faille s’armer d’amour et de passion pour le métier.
Léticia G.Yameogo (stagiaire)