Salam Zampaligré est un jeune cinéaste burkinabè qui, passionné du cinéma dès sa tendre enfance, essaie de se frayer un chemin dans ce monde fermé de cinéastes. Ayant eu vent de son tout premier long métrage, Infos Culture du Faso est allée à sa rencontre pour en savoir davantage. Voici donc un résumé de sa jeune carrière de cinéaste.
Jeune cinéaste, passionné du cinéma dès le lycée, Salam Zampaligré alors Délégué général des élèves du Lycée Philippe Zinda Kaboré dans les années 2000 initia un ciné-club qui permettait à tous les jeunes passionnés comme lui du cinéma de se retrouver pour apprendre les b.a.-ba du métier. Sa passion et sa détermination pour le cinéma l’amena à s’inscrire après son baccalauréat à l’Institut supérieur de l’Image et du Son (ISIS) pour suivre une formation qualifiante.
Depuis la fin de ses études en 2011, le jeune cinéaste ne cesse d’aligner des productions. Avec à son actif une dizaine de court métrage, parmi lesquels « Juste un peu d’amour », « Béo Daré » et « Une lettre au Président » il vient de mettre à la disposition des cinéphiles son tout premier long métrage intitulé « La République des corrompus », diffusé pour la première fois au Ciné Burkina le 3 septembre 2018. Ce film d’une heure 35 minutes aborde la problématique de la corruption en milieu politique en Afrique. En effet, le protagoniste, Alex, un jeune étudiant en fin de cycle, convaincu de la nécessité pour les Africains de prendre leur destin en main à travers une politique départie de toute ingérence étrangère est très vite rattrapé par la réalité. Lors d’une émission interactive au cours de laquelle, David Bakiénou, Député de l’UNDC, parti au pouvoir, est l’invité, il fustige le système politique en vigueur dans son pays. Mais très vite rattrapé par le manque d’emploi, le jeune Alex se retrouve à servir les causes du parti qu’il avait lui-même désapprouvé en direct sur un plateau télé. Il est engagé par David Bakiénou pour la campagne des législatives dans le village de hèrèkônô. Mais suite à des mésententes entre lui et son nouveau boss concernant sa petite amie Yasmine, journaliste journal Global Presse qui enquête sur une affaire concernant David Bakiénou, il parvient à prendre ses distance vis-à-vis du politicien véreux.
Selon l’auteur du film, c’est un message à l’endroit des jeunes qui utilisent le nom de Sankara pour parvenir à leur fin. Pour lui, Sankara, ne doit pas être seulement dans le discours des jeunes mais dans leur comportement. Mais au-delà de la jeunesse, c’est toute la classe politique qui est interpellée à travers ce film. Une classe politique souillée par la corruption qui n’hésite pas à mettre la main dans la poche pour corrompre jeunes et chefs coutumiers.
A travers ce film Salam Zampaligré entend toucher les cinéphiles Burkinabè, Africains et du monde entier. Avec ce film, il compte compétir sur les grandes scènes nationales et internationales.
Le film sera au programme au Ciné Nerwaya du 24 au 30 septembre prochain.
Un film à voir donc absolument.
Yssoufou SAGNON et Fabrice Parfait SAWADOGO