Après une carrière en natation et des études en médecine, Ingrid Sanon, s’est laissé guider par sa passion pour le cinéma. Aujourd’hui, elle trace son chemin avec détermination et se distingue sur la scène burkinabè et au-delà. Dans cet entretien avec Infos Culture Du Faso (I.C.F), elle revient sur son parcours, ses défis et ses ambitions.
Infos Culture Du Faso (I.C.F ) : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Ingrid Sanon : Je suis Ingrid Sanon, médecin de formation à l’Université de Ouagadougou, actrice, comédienne, cascadeuse, voix off, doublage et nageuse professionnelle.
I.C.F : Après une brillante carrière en natation, qu’est-ce qui vous a motivée à vous lancer dans le cinéma ?
Ingrid Sanon : Depuis mon enfance, le cinéma a toujours été une passion. Je faisais du théâtre à l’école primaire et j’avais même voulu participer au casting du film L’As du lycée. Mais mon père m’avait conseillé d’abord d’obtenir mon baccalauréat, car j’avais déjà plusieurs activités en parallèle.
I.C.F : Comment avez-vous vécu la transition entre le sport de haut niveau, la médecine et le 7ᵉ art ?
Ingrid Sanon : Arrêter le sport de haut niveau impacte forcément le corps, avec une plus grande susceptibilité à certaines pathologies. Mais dans l’ensemble, je l’ai bien vécu. C’est vrai que la natation me manque parfois, mais il fallait faire un choix. J’ai décidé de me consacrer pleinement à ma passion pour le cinéma.
I.C.F : Vous avez suivi plusieurs formations (voix off, théâtre, cascades…). En quoi cela enrichit-il votre jeu d’actrice ?
Ingrid Sanon : Se former apporte toujours un plus. Dans mon cas, je n’avais pas une voix qui portait suffisamment. Grâce à la formation en voix off, j’ai pu améliorer mon assurance vocale et gagner en présence. Chaque formation me permet de renforcer mon jeu d’acteur et d’être plus polyvalente.
I.C.F : Quel rôle vous a le plus marqué jusqu’à présent et pourquoi ?
Ingrid Sanon : J’ai une préférence pour les rôles tragiques, ceux qui reflètent des réalités souvent passées sous silence. Ce sont des personnages qui me touchent profondément, car ils permettent d’éveiller les consciences.
I.C.F : Waongo d’Augusta B. Palenfo est un tournant dans votre carrière. Que représente ce film pour vous ?
Ingrid Sanon : Ce film a été un véritable tremplin pour moi. Il m’a permis de travailler davantage sur mon jeu d’acteur et de me perfectionner. Les distinctions reçues grâce à ce rôle témoignent de mon évolution et de mes efforts.
I.C.F : Vous avez reçu plusieurs distinctions en 2023 et 2024. Quel prix vous a le plus marqué et pourquoi ?
Ingrid Sanon : Les Sotigui Awards ont une place particulière pour moi. J’avais été nominée en 2022, mais je n’avais pas remporté de trophée. En 2024, j’ai eu l’honneur d’être nominée deux fois, ce qui était déjà une belle reconnaissance. Ensuite, le trophée que j’ai reçu en Centrafrique m’a énormément surprise. Je ne m’y attendais pas du tout, et c’est toujours gratifiant de voir son travail apprécié au-delà des frontières.
I.C.F : Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés dans votre parcours d’actrice ?
Ingrid Sanon : Le plus grand défi a été d’allier la médecine et le cinéma. Beaucoup de personnes me disaient que ce n’était pas compatible, que je devais choisir. Il a fallu travailler dur, sacrifier du temps de repos et persévérer pour me faire une place dans ce milieu.
I.C.F : Y a-t-il un acteur, une actrice ou un réalisateur qui vous inspire particulièrement ?
Ingrid Sanon : Il y a beaucoup d’acteurs talentueux qui m’inspirent, notamment parmi mes aînés. Mais si je devais en citer une en particulier, ce serait une actrice Tarajib P. Henson, une actrice américaine dont l’histoire ressemble un peu à la mienne, car on lui avait dit qu’elle n’allait pas réussir dans le milieu du cinéma. Elle a essuyé des critiques négatives et des moqueries, mais elle s’est donnée à fond et est devenue une icône.
I.C.F : Quels sont vos projets et ambitions pour la suite de votre carrière ?
Ingrid Sanon : Je veux continuer à perfectionner mon jeu d’acteur, jouer à l’international et représenter mon pays à travers mon art. Je souhaite également explorer la réalisation, afin de mettre en images les histoires que j’écris. C’est un domaine qui me passionne et que j’aimerais développer davantage.
I.C.F : Avez-vous un mot de fin pour nos lecteurs ?
Ingrid Sanon : Je rends grâce à Dieu et je remercie ma famille pour son soutien, en particulier ma mère qui a cru en moi et n’a pas cédé aux pressions de ceux qui lui conseillaient de me faire abandonner le cinéma pour me concentrer uniquement sur la médecine. Je suis également reconnaissante envers mes aînés du milieu cinématographique qui m’accompagnent et me conseillent. Enfin, merci au journal en ligne culturelle «Infos Culture du Faso» de nous mettre en lumière. Je vous souhaite beaucoup de succès pour la suite !
Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO
