Originaire de la ville de Bobo-dioulasso, Dani Kouyaté détient une des carrières cinématographiques les plus atypiques de son pays. En effet, l’homme entre très jeune dans le monde des arts du spectacle, et fait ensuite des études cinématographiques qui lui permettront de se faire une grande place dans ce milieu. Son long-métrage « Sia, le rêve du python » restera à jamais l’une de ses œuvres les plus aimées par les amoureux du cinéma.
Issu une famille de griots, fils de l’acteur Sotigui Kouyaté, frère du conteur Hassane Kassi Kouyaté et de l’acteur Mabô Kouyaté, Dani Kouyaté fait des études de cinéma d’abord à Ouagadougou à l’Institut africain d’études cinématographiques puis à Paris où il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en cinéma à l’Université Paris 8. Il est également diplômé de l’École internationale d’anthropologie de Paris.
En 1989, il réalise avec Issa Traoré de Brahima son premier film « Bilakoro », avant de tourner avec Philippe Baqué Tobbere Kossam en 1991, suivi l’année suivante du court-métrage « Les Larmes sacrées du crocodile ». En 1992, il s’associe avec Issa Traoré de Brahima et Sékou Traoré pour fonder la maison de production Sahélis.
En 1995, il réalise son premier long-métrage, « Keïta ! L’Héritage du griot », s’appuyant sur l’épopée de Soundiata. Après avoir travaillé pour la télévision, Dani Kouyaté sort son second long-métrage en 2001 « Sia, le rêve du python » qui est une adaptation de la pièce de théâtre du mauritanien Moussa Diagana « La Légende du Wagadu » vue par Sia Yatabéré.
En 2003, il réalise son premier film en numérique haute définition avec des adolescents de Ouagadougou « Ouaga saga » et en 2004 son premier documentaire avec l’historien Joseph Ki-Zerbo.
Dans ses films, Dani Kouyaté s’appuie régulièrement sur les mythes et légendes africaines. Pour « Keïta ! L’Héritage du griot », il retrace la vie du fondateur de l’Empire du Mali. Dans « Sia, le rêve du python », il s’inspire de la légende soninkée du serpent Bida remontant au vie siècle.
Boukari OUÉDRAOGO