Le jeudi 20 février 2025, une projection cinématographique s’est tenue à Ouaga 2000, dans la salle Canal Olympia, à l’occasion de l’avant-première de « Katanga, la danse des scorpions », un nouveau film long-métrage du réalisateur burkinabè Dani Kouyaté, en compétition pour l’étalon d’or du Yennenga au FESPACO 2025.
Dani Kouyaté, figure emblématique du monde cinématographique, est un descendant d’une famille de griots pratiquants. Doué de talents exceptionnels, il est conteur, musicien, metteur en scène de théâtre et de cinéma, ainsi qu’enseignant au département d’anthropologie culturelle de l’université d’Uppsala, en Suède. Aujourd’hui, Dani Kouyaté a réalisé plusieurs films long-métrages, dont « Katanga, la danse des scorpions » est le sixième.
Ce film est une fable politique universelle et intemporelle, adaptée de la tragédie Macbeth de William Shakespeare. L’œuvre traite de la fidélité dans l’amitié et de la fragilité de la nature humaine face à l’exercice du pouvoir. « Katanga, la danse des scorpions » est l’une des rares adaptations cinématographiques de l’auteur anglais en Afrique.
Outre son scénario captivant, « Katanga » se distingue par son esthétique en noir et blanc, ce qui lui confère un caractère intemporel. Un autre aspect unique du film réside dans le fait qu’il a été entièrement tourné en Mooré, l’une des principales langues du Burkina Faso, offrant ainsi une forte identité culturelle.
Dani Kouyaté a souligné que ce projet a été chronophage, puisqu’il a duré plus de deux ans, impliquant une cinquantaine de techniciens, plus de 200 figurants et environ une vingtaine de comédiens. Il a également précisé que « Katanga » aborde un thème universel : la gestion du pouvoir. Cette œuvre s’adresse à toutes les composantes sociales, en particulier aux jeunes, qui représentent les futurs dirigeants. « S’il y a un message à passer aux jeunes, je leur dirai de garder les pieds sur terre », a conseillé M. Kouyaté, ajoutant que « le pouvoir peut rendre fou, car lorsqu’on a le pouvoir, on peut facilement perdre le contact avec le sol, et c’est là qu’on se perd ».
De son côté, Rasmané Ouédraogo, acteur dans « Katanga », a estimé que la première prouesse du film réside dans l’adaptation d’une œuvre européenne à un contexte africain. Il a précisé que ce film abolit toute considération d’espace et de contexte historique. « Je pense que ce film va laisser des traces », a-t-il déclaré. Ce long-métrage, « 100% plateau Mouaga », puisqu’il a été entièrement tourné à Ouagadougou et dans ses quartiers périphériques, a visiblement conquis le cœur de son premier public.
En témoignent les acclamations incessantes et les propos de Claude Rouamba, présent lors de la projection : « Ce film est extraordinaire, j’ai été véritablement séduit par le jeu des acteurs », a affirmé M. Rouamba, trouvant également « pertinent » et « d’actualité » le sujet traité par « Katanga ».
Au regard de la substance de ce film, sa sélection pour la compétition de l’étalon d’or du Yennega n’est donc pas une surprise. « Katanga, la danse des scorpions » se positionne comme un sérieux prétendant à cette haute distinction du FESPACO.
Bio filmographie de Dani Kouyaté 👇👇👇
Bernard NAMOUNTOUGOU (collaborateur)
