A l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de l’écrivain africain tous les 7 novembre, la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES), par le biais de l’écrivain Élisé SORGHO, a livré un message. Lisez plutôt
Écrire au présent, écrire actuellement.
Écrire pour les vivants, écrire pour les morts.
Écrire pour tous, pour les forts, écrire pour les faibles.
Écrire pour les oubliés, les incompris, écrire pour les meurtris …
Écrire pour honorer le passé et féconder le futur,
Écrire pour le bien, écrire pour l’humanité.
Gens de l’écrit d’ici et d’ailleurs,
Témoins des faits et actes d’aujourd’hui,
Qui saura nourrir l’histoire et perpétuer la vie ?
Qui saura magnifier héros et héroïnes ?
Qui saura éduquer et rééduquer les esprits puérils ?
Qui pour reprendre les méchants et assagir les insensés ?
Qui saura arrêter la saignée et panser les cœurs,
Pour guérir le monde d’aujourd’hui, ce monde vieux et vicieux.
Oui, ce monde de parasites, ce monde avilissant, ce monde stérile de valeurs…
Nuls autres que vous, Hommes d’idées, Hommes de cœur.
Trempez donc vos plumes, trempez-les dans le sang et dans les larmes,
Dans le sang des vaillants martyrs, dans les larmes des innocentes âmes,
Pour toujours, que vos créations consoleront veuves et orphelins.
Du firmament de l’imagination,
Que vos productions apaisent les douleurs des habitants de la terre,
Que vos gouttes d’encre éteignent les flammes au Sahel,
Que vos plumes immortalisent Inata et Tombouctou.
Hommes et femmes, gens des lettres du monde,
Écrivez à l’aube, écrivez au crépuscule.
Quand l’astre géant sera au zénith, créez !
Domptez les mots, les verbes, domptez les phrases,
Contre le mal et l’injustice, vos vers et vos proses seront des haies.
Contre la violence et la barbarie, vos verbes fertiliseront le terreau de la révolte.
La révolte des justes.
Gens de la science et des savoirs,
Écrivez pour apprendre et faire apprendre
Pour apprendre aux hommes et femmes de demain,
Que le monde ne se conjugue pas toujours au ‘’je’’,
Que le bonheur ne se touche pas ; le bonheur se sent, il se vit.
Le bonheur, c’est aussi et avec l’autre ;
Que si l’amour ne donne plus des fleurs, et vite…
La démocratie de Montesquieu ne vaudra que jungle,
Et l’enfer se déportera sur terre.
Gens de la plume, sel de la terre,
La terre se cancérise et le monde se déshumanise,
Écrivons !
Écrivons pour rectifier, écrivons pour soigner.
Écrivons pour bâtir,
Écrivons pour exister, écrivons pour vivre.
Écrivons maintenant,
Écrivons toujours.
Ouagadougou, 07 novembre 2022
Élisé SORGHO
Auteur-écrivain (Burkina Faso)