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Concours DORA à Tiébélé : la 7e édition attendue du 16 au 19 Mars 2022

Véritable tremplin pour la promotion de la culture du peuple Kassena, le concours DORA se veut une compétition de décoration murale kassena. Et à l’occasion de la 7e édition prévue se dérouler du 16 au 19 Mars prochain dans l’enceinte de la cour royale de Tiébélé, nous avons eu l’honneur de recevoir dans nos locaux, Abatidan Casimir Nassara promoteur et président de l’association DIZENIDANI de Tiébélé. Dans ce entretien, il est revenu sur le bien-fondé du concours mais a aussi fait le point sur l’état d’avancement des préparatifs.

 

Infos Culture du Faso (ICF): Vous êtes le président de l’association DIZENIDANI, veuillez nous la présenter s’il-vous-plaît

Abatidan: D’abord merci pour l’occasion que vous m’offrez de m’exprimer. Ce-ci dit, l’association DIZENIDANI pour l’Education et la Culture de Tiébélé est une association qui a été créee dans le cadre de donner un coup de main dans le domaine de l’éducation et de la culture. C’était dans les années 2012. Il faut préciser que nos actions se focalisent directement sur l’éducation et la culture.

ICF: Par le biais de cette association, vous organisez un concours dénommé DORA. Parlez-nous en ?

Abatidan: D’abord, il faut dire que le mot “DORA” découle de la langue Kassèm qui est l’expression appropriée pour désigner l’art de la décoration murale des cases en pays Kassena. Et il y’a 8 ans de cela, nous avons eu l’initiative de mettre en place ce concours parce qu’entre temps, nous avons vu que des talents se perdent. Après quand nos grands-mères, détentrices de ce savoir ne sont plus de ce monde, il devient difficile de trouver des femmes qui vont vraiment faire le travail de décoration murale. Ainsi, nous avons trouvé ce credo pour faire ce travail. Ce qui est visé par le concours, c’est la transmission des savoirs et savoir-faire ancestraux; sans la pérennisation de la culture, on ne peut rien faire. La culture, c’est ce que nous avons de plus cher. Alors pour pouvoir la sauvegarder, il faut la transmission. Ce concours, c’est pour assurer une relève à la jeune génération pour que cette culture puisse se perpétuer.

ICF: En quoi consiste ce concours ?

Abatidan: Le concours réunit une centaine de jeunes filles qui sont issues de différents lycées et collèges de la commune rurale de Tiébélé. C’est-à-dire dans chaque lycée, on fait sélectionner par l’administration dix jeunes filles afin qu’elles viennent competir au nom de leurs différents établissements. Après la sélection, elles viennent à la cour royale le premier jour. Et ce même jour, nous leur affectons des formatrices, des femmes déjà douées dans le travail. Ces dernières vont les encadrer chaque jour; ce qui veut dire que nous donnons deux formatrices pour chaque lycée. Le premier jour consiste à les former c’est-à-dire faire une mise à niveau. C’est à travers cela qu’elles comprendront les différents matériaux qui interviennent dans la décoration. Aux deuxième et troisième jours, les filles entrent en action pour faire leurs propres réalisations afin de vérifier si les cours qui ont été donnés ont été assimilés. Au quatrième jour, un jury va passer pour voir celles qui ce sont bien illustrées. Et à l’issue de cela, l »on pourra voir le lycée qui repartira avec le premier prix. Il faut préciser que toutes les équipes repartent un prix.

ICF: Après plus de huit (8) d’existence, êtes-vous satisfaits du bilan?

Abatidan: Oui, il faut dire qu’on est satisfait parce que non seulement nous savons que la relève est préparée. Deuxièmement, j’ai pu visiter quelques familles des jeunes filles. C’est le cas d’une fille là (Oussalé Afissétou). Et quand je suis arrivé, elle a essayé de faire son propre travail dans sa chambre, ce qui prouve déjà qu’elle a aimé le travail. Aussi le concours permet de renouveler les peintures de la cour royale chaque année.

ICF: Vous vous apprêtez à tenir la 7e édition du 16 au 19 Mars prochain, quels sont les différents axes de cette édition ?

Abatidan: La 7e édition se déroule dans les mêmes conditions que les autres éditions qui sont passées. Les différents lycées se sont déjà inscrits. Le 16 Mars, elles viendront maintenant pour apprendre les béaba du travail, parce que il y’a des lycées qui disent qu’eux n’ont jamais fait le travail donc ils ne veulent pas venir car ils ne sont pas sûrs de pouvoir mais je vous dit qu’en édition 2019, il y’a un lycée qui a remporté le premier prix et pourtant c’était sa première fois de participer. Globalement, tous les matériels sont déjà en position, on attend demain pour savoir le nombre de lycée exactement.

ICF: Alors c’est quoi l’impact de ce concours sur les identités culturelles Kassena?

Abatidan: Comme je l’ai déjà dit, le concours DORA vise à préserver et à promouvoir la culture kassena parce que qui connaît la cour royale et ses maisons peintes. En un mot, il permet de pérenniser les identités culturelles Kassena. Car qui connaît très bien Tiébélé, sait combien ce village est très connu au niveau national et international grâce à cette architecture exceptionnelle. C’est un art vraiment spécifique qu’on ne peut trouver nul part ailleurs. La plus-value est de vraiment permettre aux jeunes filles de cette culture de s’y intéresser.

ICF: Organiser et maintenir un tel événement pendant huit (8) ans n’est pas chose aisée, quels ont été pour vous les difficultés majeurs.

Abatidan: Les difficultés n’en manquent pas. Mais elles se situent surtout au niveau du nombre d’inscrits. Parfois, nous nous retrouvons avec un nombre élevé de filles et c’est vraiment difficile de les abandonner vu leur volonté à vouloir apprendre pour le bien de la culture. Par conséquent, cela provoque souvent des problèmes de budgets.

ICF: A 24 heures du lancement des activités, où en sommes-nous avec les préparatifs ?

Abatidan: Il faut dire que les préparatifs vont bon train. Les différents matériaux ont été acheminés. Nous invitons donc les gens à sortir massivement pour soutenir l’initiative et être témoin de ce que nos soeurs sont capables de faire.

ICF: Ce concours reste un tremplin pour la promotion de la culture Kassena. Quel mot Avez-vous à l’endroit des ressortissants de Tiébélé ?

Abatidan: C’est que souhaite dire, c’est un merci à ces personnes qui portent la culture Kassena dans leur cœur car il faut l’avouer: quand nous avons commencé, avec notre association, nous sommes partis à partir de fonds propres. Mais aujourd’hui, beaucoup nous ont fait confiance et nous soutiennent. Cependant, je souhaiterais que chacun de nous puisse s’impliquer davantage dans tous les domaines cultutels pour une meilleure préservation. Et les soutiens sont sur plusieurs formes. C’est l’occasion pour moi de saluer un partenaire qui est toujours à nos côtés depuis 8 ans Il s’agit de la Fondation Cuomo qui se tient toujours à côté de nous à chaque fois que l’avons sollicité pour nous accompagner.

ICF: Quel est votre mot de fin ?

Abatidan: Mon dernier mot, c’est de dire merci à toute l’équipe de Infos Culture du Faso pour cette opportunité qui m’a été offerte de parler de notre activité. Merci pour tout ce que vous faites pour la culture burkinabè de façon générale.

Interview réalisée par Boukari OUÉDRAOGO

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