Il s’est passé ce matin 20 mars 2025, le lancement de la 10e édition du concours Dora à l’éminent site touristique, la cour royale de Tiébélé, inscrite en juillet 2024 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Placé sous la présidence du président de la délégation spéciale de Tiébélé, Aimé Gué, CUOMO fondation est en partenariat avec cet événement depuis 10 ans. Portée par l’association Dizenidani, ce rendez annuel permet non seulement à valoriser le talent des élèves en « Peinture murale traditionnelle Kassena » mais aussi à cultiver la pratique de cet art ancestral, qui est une partie prépondérante de l’histoire des pays Kassena. L’événement se poursuit jusqu’au 23 mars prochain.

Aussi vieux comme sa société, le métier de la peinture ancestrale kassena est soumis à une compétition scolaire. Au total, une centaine de filles venues de 10 établissements scolaires de la commune de Tiébélé participent à cette compétition d’art ancestral à travers des élèves. Elles auront le défi de pouvoir appliquer la peinture murale des habitats du patrimoine mondial de Tiébélé.

Sanctionné par les critères d’un jury notamment l’originalité, l’aspect historique des symboles, la superficie de mur peint et bien d’autres, ces candidates seront suivies par des formatrices aguerries de la question au cours de leur examen. Peut-on rappeler que dans les pays Kassena, le métier de la décoration est principalement féminin, un parfait témoignage de la participation des femmes à la construction de la cité africaine bien avant la date de proclamation des droits de la femme.

Selon Abatidan Casimir Nassara, promoteur de l’événement, « l’ambition est de faire la transmission culturelle aux jeunes générations et de conserver cet art qui est la peinture murale Kassena ». Au programme, la première journée est axée sur la mise à niveau des candidates, et les jours restants seront animés d’un travail pratique.
S’agissant des matériaux utilisés, ils sont naturels et proviennent du sol et du sous-sol de Tiébélé, notamment l’argile, la latérite rouge, le basalte, le talc et la bouse de vache. Le vernis est obtenu en faisant bouillir des écorces de néré.

« Tout savoir qui n’est pas transmis, tend à disparaître. C’est pourquoi il est important de saluer toute l’importance que revêt cette initiative de l’association DIZENIDANI. C’est aussi encourageant de voir ces jeunes filles qui s’appliquent à apprendre et à préserver cet héritage culturel. À notre niveau, nous continuerons à explorer les voies et moyens afin de permettre à cette initiative de grandir davantage », à t’il signifié, le Directeur provincial de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Nahouri, Léidi Hermanne. Il a tout de même féliciter les organisateurs dudit festival pour avoir tenue cet événement sans arrêt et les encourage pour sa pérennité.

Concours Dora, c’est aussi le mariage du monde des scolaires et celui de la culture. « C’est avec beaucoup de joie que nous avons faite le tour de la cour royale. Nous avons pu voir nos élèves et ceux d’autres établissements à l’œuvre, et cela ne peut que nous réjouir. Le fait d’amener les jeunes filles à s’approprier ce patrimoine culturel est quelque chose d’énorme », a fait savoir sa joie, madame Dagnag-ninwendé Ilboudo, enseignante au Lycée Municipal de Tiébélé.

Venue de Gueno, Sia Marhe dit voir participer à ce concours parce que « c’est quelque chose d’important pour nous. Cet apprentissage est bon pour moi, pour mon avenir et permet d’aller à la source», a dit la candidate Sia.
Du reste l’événement continue jusqu’au 23 mars prochain.
Modou Traoré (collaborateur)