Toujours dans sa dynamique d’accompagner les jeunes talents du pays, notre rédaction a reçu le comédien et conteur burkinabè, Pacôme Tinwendé-yidé Kaboré. Jeune et passionné, il a, aujourd’hui, une carrière en pleine expansion. Les échanges avec lui ont surtout autour de ses débuts dans le domaine des arts de la scène, sa place dans le conte, ses projets à court et moyen terme.
Comédien et conteur professionnel, Pacôme Tinwend-yidé Kaboré commence le théâtre depuis son passage à l’école primaire. Dès cet instant, l’homme va très vite se rendre compte de sa passion et son talent pour ce domaine des arts de la scène. Diplômé de l’Institut National de formation artistique et culturelle du Burkina, option musique, l’homme s’est aussi fait formé à L’Atelier Théâtre Burkinabé (ATB), puis à Abidjan. « Déjà quand je faisais la classe de CM2, j’ai participé au Concours artistique du primaire de Ouagadougou (CAPO). Par la suite, lors de mes études au collège, je me suis rendu compte du travail exceptionnel qui se faisait à l’Atelier Théâtre de Ouagadougou (ATB), et j’ai décidé m’y inscrire. Ainsi, j’y suis resté jusqu’en 2010, où j’ai décidé d’évoluer en freelance », a-t-il expliqué, avant de préciser que c’est dans le théâtre qu’il a découvert le conte.
Par la force des choses, Pacôme, comme on l’appelle affectueusement, rejoint la compagnie Alliance Théâtre de Ouagadougou (CATO) et la compagnie Roseau théâtre. Puis par la suite, l’homme rejoint l’association professionnelle des conteurs « a l’école des ancêtres». En 2012, il entre au Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO), et est par ailleurs de la promotion 2018-2020 du Labo-ELAN des récréatrales. Au-delà de son métier de conteur et de comédien, il exerce également celui du cinéma et la télévision.
‘’J’ai été une fois au festival Yeleen pour prendre part à une formation de conteurs. Mais l’idée n’était pas de devenir conteur. Au départ, nous nous disions que le conte était juste un passe-temps lorsque nous n’étions pas occupés au théâtre. Pourtant, nous nous trompions, car nous y avions découvert qu’il y’avaient bien qui vivaient de cela. Personnellement, la manière que se passaient les choses au conte m’a beaucoup convaincu. C’est comme ça qu’est née ma passion pour le conte. Cependant, dès le bas-âge déjà, mon grand-père me contait des histoires. D’ailleurs pour reprendre ses termes, les contes sont des histoires racontées par des hommes d’aujourd’hui pour es générations futures.’’ A laissé « entendre le conteur.
Aussi, a-t-il souligné qu’il a par la suite fait de multiples formations au Burkina Faso et un peu partout as la sous-région, afin de parfaire ses connaissances en conte. Une quête de perfection qui lui vaut d’ailleurs d’être aux côtés de grands conteurs nationaux et internationaux de renoms burkinabè, notamment Kientega Pingdwendé Gerard (KPG). Par ailleurs, il a fini deuxieme du Grand Prix de conte dénommé Jeunes Talents d’Afrique, du côté d’Abidjan, organisé par la biennale des arts de l’oralité d’Abidjan. A l’en croire c’est des plus grands rendez-vous du conte d’Afrique. Mais qu’à cela ne tienne, Pacome Kaboré compte profiter de sa présence aux cotés des grands noms du théâtre et du conte pour d’apprendre.
De façon substantielle, grâce à son dévouement, il a pu participer à de nombreuses festivals, formations et côtoyer ainsi les grands noms du monde des arts du récit et l’oralité tel que : Le Béninois Hermas Gbaguidi, Les togolais Allasse Sidibé et Sanvi Beno, les ivoiriens Adama Adepogju dit Taxi-conteur et Wéré Wéré LIKING, et les Burkinabé Kientega P. Gérard dit KPG, Assane Kassi Kouyaté, François Moise Bamba, Issaka Sawadogo, Issa Traoré de Brahima , Paul Zoungrana , Prosper Kompaoté, Aristide Tarnagda , Haliman Hamdané du Maroc, Binda N’gazolo du Cameroun , francoise Diep , Ludovic Souliman, Moise Touré de la France, Jessi Mill du Canada etc.
En 2011, il fonde son propre label NOMAD’ARTS, et signe par la suite, quelques mises en scène jeune public, (clown, conte et théâtre), des stages et ateliers. Il met en place un collectif de recherche avec sept musiciens et huit comédiens. A noter que Pacôme Kaboré prévoit le lancement, en octobre prochain, de sa plateforme baptisée AlterConte. A en croire ses dires, c’est une plateforme qi va rassembler les conteurs et tous ceux qui font vivre la littérature orale. Aussi, entre le septembre et octobre 2021, il compte également tenir un spectacle de conte intitulé « qui sème le vent », un spectacle de conte théâtralisé. ‘’Avec Zabda, nous avions fait une première présentation au CITO avant de le refaire au Niger et dans pas mal d’espaces. Mais il faut rappeler que ce spectacle a été finance par le FDCT et soutenu également par l’Association Kombi Culture de KPG’’, a-t-il soutenu.
Cependant, il a fait savoir que le conte est un art délaissé. Selon ses dires, Dans les propos, on le glorifie mais concrètement rien n’est fait. ‘’Certains promoteurs trouvent que c’est un art destiné aux enfants par conséquent, ils refusent de s’y mettre. Le conte s’ouvre à tous, de par le moral et le message qu’il véhicule. Pour l’heure, ce qui prime, c’est de travailler à faire changer les mentalités vis-à-vis du conte. Et pour notre part, nous travaillons à rendre le conte plus attractif, en ce sens que nous essayons de le révolutionner par le biais du théâtre’’, foi de Monsieur Kaboré qui ajoute également qu’il faille redorer le blason du conte en lui donnant l’espace et en y injectant les moyens adéquats.
Boukari OUEDRAOGO