Le Directeur Général du Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA), Wahabou BARA, en compagnie de toute son équipe étaient face aux hommes de médias ce mercredi 23 décembre 2020 à Ouagadougou. Une rencontre au cours de laquelle le premier responsable du BBDA, a déroulé le bilan de la mise en œuvre du plan stratégique de développement de la période 2017 à 2020.
Le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) s’est à la suite d’un audit institutionnel et organisationnel, doté d’un Plan stratégique de développement (PSD) allant de la période de 2017 à 2020. Ce PSD répond au besoin d’augmenter les collectes, d’améliorer la répartition des droits et de soutenir les membres de cet organisme de collectes de droits d’auteur burkinabè. Ainsi, la rencontre avec la presse ce 23 décembre 2020 dans les locaux de l’hôtel Splendide de Ouagadougou vise à livrer aux hommes de médias, le bilan de ces quatres années de mise en œuvre de ce plan.
Afin d’atteindre les objectifs liés à ce plan, le BBDA a entrepris un certain nombre de démarches dont l’amélioration de son cadre juridique, à travers l’adoption de la nouvelle loi 048/AN du 12 novembre 2019 portant protection de la propriété littéraire et artistique. Cette nouvelle loi comporte plusieurs innovations qui prennent en compte les nouveaux modes de consommation des œuvres littéraires et artistiques. À celà s’ajoute l’amélioration de sa gouvernance avec la mise en place de l’Assemblée générale des membres ; mise en place depuis 2016, elle a favorisé l’implication des artistes à 70% dans les instances de décision.
Nonobstant ces actions, l’organisme national chargé de la gestion collective des droits d’auteur au Burkina a fait d’une de ces priorités, la mise en place d’un système de prévoyance sociale à l’intention des artistes du troisième âge. À cet effet, le BBDA a à l’occasion de la première édition de la Rentrée du Droit d’Auteur, pu collecter plus de 18 millions de francs CFA. C’est de cette initiative qu’est né le Fonds d’aide aux membres âgés (AMA) en 2016. Et à en croire aux propos de monsieur le Directeur général, le BBDA alloue chaque trimestre une somme de 100 000 francs CFA à 50 créateurs du 3è âge et vivants avec une situation de précarité. « L’AMA fonctionne sous deux comités dont le comité de gestion et celui du plaidoyer. Le dernier est chargé de mener des plaidoyers auprès des structures en vue d’approvisionner le fonds. Ce fonds a pu tenir quatre ans, mais il a besoin nécessairement d’appui pour continuer à fonctionner au grand bonheur de ces artistes, car ils constituent également le miroir de la jeune génération », a précisé le DG Wahabou BARA avant de demander aux hommes de médias de jouer également le rôle de plaidoyer à travers leurs écrits.
De la période 2016 à 2020, le BBDA a pu soutenir la réalisation de plus de 1877 projets culturels à hauteur de 612 818 900 francs CFA. Aussi sur la même période, plus de 4 112 921 444 francs CFA de droits ont été répartis aux différents créateurs membres dont les œuvres ont fait objet d’exploitation. « J’accueille ce bilan avec satisfaction même si toute œuvre n’est jamais parfaite. Néanmoins, nous nous engageons à corriger toutes les imperfections pour l’atteinte de nos objectifs », a laissé entendre le Directeur général, Wahabou BARA.
Le premier responsable du BBDA a aussi saisi l’occasion pour annoncer la mise en place d’un nouveau plan stratégique de développement pour la période 2021-2023. Pour lui, ce nouveau plan sera axé sur la modernisation des outils et méthodes de gestion, l’élargissement de l’assiette de perception des droits voisins, la promotion de la gouvernance, la restauration de l’image du BBDA et l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents dudit bureau.
Aussi, la question des revendications du Syndicat des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) vis-à-vis du BBDA s’est invitée à l’activité du jour. Desquelles revendications se résument à la non transparence de la gestion des droits d’auteur des différents fonds. Mais selon les propos du Directeur général, Wahabou BARA, cette dénonciation est à porte-à-faux avec les tâches accomplies par son équipe. Du reste, il trouve aussi importante l’existence de ce syndicat à l’instar des autres, en ces sens qu’il constitue une sorte de pression pour une meilleure exercice des missions assignées aux agents de l’organisme de gestion collective.
Boukari OUÉDRAOGO