Natif de la province de l’oubritenga (Ziniaré) plus précisément à Kouila (localité située à environ 35 km de Ouagadougou), Bertrand Ilboudo n’est plus à présenter dans le milieu du 7e art au Burkina Faso. Nous sommes allés à la rencontre de ce technicien professionnel du cinéma vivant en France, par ailleurs promoteur du festival Ciné Village de Kouila, ce jeudi 25 avril 2024 à Ouagadougou.
La 10e édition du festival ciné village de Kouila se tiendra du 1er au 5 mai 2024 à Ziniaré. Pour la circonstance, l’équipe de la rédaction a décidé de faire un focus sur le promoteur de l’événement dans l’optique de connaitre les grandes articulations qui vont jalonner le festival.
Infos Culture du Faso (I.C.F) : Quelles sont les grandes articulations de cette 10e édition du festival ?
Bertrand Ilboudo (B.I) : Je tiens à remercier le comité d’organisation qui s’est beaucoup impliqué pour la réussite de toutes ces éditions. Parmi ces hommes et ces femmes qui n’ont ménagé aucun effort pour l’essor de notre festival, figure Guy Désiré Yaméogo à qui je voudrais rendre un grand hommage. Pendant mon absence du pays, c’est lui qui a mis les bouchés doubles dans l’organisation avec les habitants de Kouila afin que l’événement se pérennise. Il faut noter que kouila est composé de 12 quartiers, et dans ces différents quartiers nous avons décidé de prendre 2 personnes pour constituer une équipe de 24 membres composé de femmes et d’hommes. Cette année, il y aura une panoplie d’activités à savoir les projections de films, une rue marchande, des espaces enfants, des animations etc.
I.C.F : En terme d’innovations qu’est ce qui sera proposée ?
B.I : Actuellement on voudrait aller au-delà du festival en proposant des programmes de développement aux jeunes et femmes de la localité. Une parade avec les scolaires sera effectuée dans les artères de la ville, ainsi que des ateliers de perlage, maquillage et de lecture etc. Tous ces ateliers vont participer à l’éveil des enfants qui sont éloignés des centres urbains. Cela aussi va susciter en eux la naissance de plusieurs talents et vocations.
I.CF : Pourquoi avoir choisi ce thème qui fait un clin d’œil à la femme ?
B.I : Le clin d’œil à la femme découle d’une histoire. Depuis la 1ère édition, ce projet a été porté par les femmes. A la 2e édition, les femmes sont venues avec des propositions pour la confection d’un pagne pour le festival. J’ai alors donné mon accord afin qu’on puisse mettre en œuvre l’idée. Tout cela m’a touché et c’est grâce à ces femmes que l’image et la notoriété du festival a été rehaussé. Quoi de plus normal que de les rendre hommage.
I.C.F : Est-ce que tout est fin prêt pour le début de l’événement ?
B.I : Tout n’est pas encore prêt mais le bilan est déjà satisfaisant en ce qui concerne l’engouement et l’implication de la population. On attend encore du matériel pour finaliser la logistique, et ça sera fait incessamment pour que la cérémonie d’ouverture soit effective.
I.C.F : L’autorité locale a eu quelle implication dans le festival ?
B.I : Nous organisons notre activité sur fonds propre et c’est vraiment déplorable qu’un tel événement qui fait la promotion de notre cinéma et de notre culture ne bénéficie pas d’aide de l’autorité. Je voudrais lancer un appel aux bonnes volontés et aux ressortissants de la localité, de faire de cet événement un succès à travers leurs contributions.
Pour rappel, le festival ciné village de kouila est porté par l’Association Ciné Village Burkina. Son objectif est de promouvoir le cinéma en milieu rural, et de permettre aux populations de voir des cinématographies qu’ils n’ont pas l’habitude de voir. L’association vise aussi à donner une visibilité au village de Kouila.
Crépin OUEDRAOGO (Collaborateur)