« SIRA », le film de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré est enfin sur les écrans. En compétition pour l’Etalon d’or de Yennega, le film tant attendu par les cinéphiles a été diffusé pour la première fois dans la somptueuse salle du ciné Neerwaya, dans la soirée Mardi 28 février 2023.
C’est devant une marée humaine que le film « SIRA » de la réalisatrice Apolline Traoré, a été projeté pour la première fois au Burkina. Longtemps attendu par les cinéphiles, le film a enfin connu la magie des projecteurs. Entre de longues vagues et de nombreuses bousculades, les cinéphiles ont tenté le tout pour le tout pour voir en premier la diffusion du film « SIRA ». Dans ce film pétri d’émotions, l’histoire d’une jeune fille qui a connu le martyr est mise en avant. Sira est une jeune fille peule qui au regard de l’insécurité grandissante dans son village a décidé de migrer vers le village de son fiancé, dans l’espoir de retrouver une condition de vie encore meilleure.
Dans la traversée du désert, celle-ci accompagnée de sa famille va rencontrer des terroristes, qui sans pitié vont ôter la vie aux parents de Sira, avant de l’enlever pour d’autres pratiques malsaines. Après avoir abusé d’elle, ils vont par la suite l’abandonner dans la sécheresse du désert. Sans eau, ni de quoi se nourrir, Sira va en pleine divagation dénicher un camp des terroristes. Avec la détermination et l’aide d’un terroriste qui était un infiltré, Sira va venger sa famille.
À entendre la réalisatrice, le film retrace les problèmes que vivent les pays sahéliens avec le terrorisme. Elle passe donc par ce film pour motiver les populations à plus de résilience. « Notre pays souffre, nos habitants souffrent, mais que nous ne lâchons pas, et prenons la peine d’encourager les Forces de Défense pour leur donner un message fort, parce qu’ils se font tuer tous les jours, mais malgré tout, ils continuent de nous défendre. C’est aussi dire au peuple de ne pas baisser les bras et de continuer à se battre et surtout, c’est un message de solidarité entre nous, car c’est entre nous, les mains dans la main, que nous allons pouvoir nous en sortir », a relaté Apolline Traoré.
Nafissatou Cissé est celle qui a incarné le rôle de Sira. Pour une première expérience en cinéma, elle a incarné ce personnage avec brio. Elle trouve dans ce rôle une invite à la lutte contre le terrorisme. « Ce qui a été important dans ce rôle, c’est le message qu’on a véhiculé derrière, et je me dis que c’est un très beau rôle. C’est aussi une manière pour nous aussi de combattre ce fléau qui touche mon pays le Burkina Faso. Et c’est aussi une manière de donner de la voix à ces femmes qui sont déplacées internes, qui n’arrivent pas à donner une voix à ces problèmes qu’elles vivent », a fait savoir Nafissatou Cissé.
Ils sont nombreux ces cinéphiles qui ont lancé une mention spéciale au film, après cette première diffusion. « Franchement, c’est exceptionnel. Je dirais que ça fait chaud au cœur de voir une compatriote de chez nous qui arrive à faire un travail aussi exceptionnel comme ça, surtout que c’est une femme. Je pense qu’elle a su faire un bon casting que ce soit les acteurs, chacun a joué son rôle. On prie Dieu que ce FESPACO puisse rester au Burkina », a laissé entendre l’artiste humoriste Lajaguar.
Il faut notifier que le film « SIRA » est en compétition pour la graal suprême en l’occurrence l’Etalon d’or de Yennega, lors de cette 28e édition du FESPACO.
Boukari OUEDRAOGO