Après la création du musée national à travers la loi 42/62/AN du 13 novembre 1962, le Burkina Faso a poursuivi le processus d’expansion des musées avec la naissance de trois autres musées provinciaux. Il s’agit des musées de Gaoua, de Bobo Dioulasso et de Kaya dont la mission est de sauvegarder, conserver et de promouvoir le patrimoine culturel à l’échelle provinciale. Dans le sillage de ce transfert, de ressources humaines et financières ont été mis à disposition dans le but de les rapproches des communautés locales. Et pourtant cette décentralisation culturelle n’a pas permis d’engranger des résultats escomptés. C’est ce qui a prévalu l’ouverture des travaux de cet atelier de gestion des musées transférés, le mercredi 16 octobre 2019 à Ouagadougou.
Le représentant du secrétaire générale du Ministère en charge de la culture, Rasmané Kamba a signalé que ce rendez-vous d’échanges sur les difficultés de fonctionnement des musées transférées à la commune, concerne les maires des communes, les directeurs régionaux et les conservateurs de musées. Le directeur générale du patrimoine culturel (DGPC), Vincent Sedogo, cette concertation s’est favorisée à partir des résultats des inspections réalisées sur ces musées en 2015 et qui a pu établir les difficultés de motivation du personnel, de gestion des collections muséales, de programmation des expositions et d’animations à l’endroit du public.
À l’occasion, Rasmané Kamba a appuyé que ces institutions muséales qui étaient censées accompagner les collectivités dans leur processus de développement, sont devenues des charges, loin d’offrir aux populations, l’ordre social et économique recherché au départ. Une telle situation qui, selon Vincent Sedogo, permet ce jour de s’interroger sur la stratégie en vue d’une dynamisation de ces institutions muséales. Il, par la suite, a dit que l’atelier vise à diagnostiquer les difficultés des musées de Gaoua, Kaya et Bobo Dioulasso.
Oumar Golané, conservateur des musées de Gaoua, a souligné que les collectivités ignorent les mécanismes de fonctionnement des institutions muséales. Il a fait savoir que la plupart d’entre elles refusent d’injecter des moyens. Et c’est qu’a confirmé Sawadogo Binta, première adjointe au maire de Kaya, que les difficultés dans la gestion du musée de Kaya est dû au problème de ressources à la limite du à l’insuffisance de connaissance en matière de gestion de musées. La bourgmestre de la commune de Kaya a estimé l’importance de ce cadre de concertation dont la finesse est de leur permettre d’appréhender les instruments nécessaires pour leur administration. C’est pourquoi le conseiller technique Rasmané Kamba a exhorté les participants à faire une analyse de la situation en vue de rechercher de solutions idoines.
Par ailleurs, il a salué la disponibilité des acteurs à accompagner le MCAT dans sa mission de préservation et de valorisation du patrimoine culturel et invité à une participation en vue de l’effectivité des résultats attendus à la fin de cette rencontre. En rappel, cet atelier initié en collaboration avec la direction générale du patrimoine national, le ministère de la culture des arts et du tourisme (MCAT) est prévu pour se dérouler du 16 au 17 octobre 2019.
Fabrice Parfait SAWADGO