En ce début du mois de janvier 2021, une équipe du journal Infos Culture du Faso a été reçue par l’humoriste burkinabè, Moussa Petit Sergent, par ailleurs président du Collectif des architectes du rire (CAR). Avec lui, les échanges ont surtout tourné autour du bilan des activités du Collectif, ses perspectives, ainsi que ses vœux pour le nouvel an qui est en marche.
Créé le 25 octobre 2018, le Collectif des architectes du rire (CAR) se veut un espace de diffusion et de promotion des jeunes talents en gestation dans l’humour. Sa mise en place est partie du constat selon lequel il y avait un manque d’espaces dédiés à l’humour, à l’image de la musique, du théâtre, du conte, etc. « Personnellement, ce qui m’a poussé à lancer le CAR est le simple fait que j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de jeunes comédiens et humoristes mais qu’ils manquaient d’espaces (festivals, etc) pour s’exprimer, vu qu’ils n’étaient pas connus contrairement aux devanciers. Par conséquent, nombreux sont ceux là qui s’évanouissent dans le vide avec leur rêve. Dans la foulée, j’ai rencontré les amis du CAR qui ont tout de suite adhéré à l’esprit de ce Collectif », a témoigné le président du CAR, Moussa OUÉDRAOGO, connu sous le pseudonyme de Moussa Petit Sergent.
Et depuis sa création, le CAR est toujours resté constant dans la tenue de ses activités, jusqu’à ce que l’année 2020 soit bouleversée par le fléau de la pandémie à Corona virus. À en croire le président du Collectif, tout est parti en 2020 avec la tenue des spectacles traditionnels en janvier et février au CAR. Cependant, dans la période de mi-mars, le Collectif a vu son spectacle annulé, au regard de la Covid-19 qui venait de s’introduire dans le pays. Malheureusement c’était le début d’un long processus d’inactivité pour le Collectif, à l’instar de tout le milieu culturel burkinabè, qui s’est vu dans l’obligation de rester en parfaite harmonie avec le respect des gestes barrières édictés par les autorités sanitaires.
Néanmoins la bouffée d’air pour le Collectif interviendra juste après la période hivernale quand les activités culturelles tentaient de reprendre timidement. « Depuis la première année d’existence, nous organisions une sorte de festival international d’humour appelé <<Rire en fête>>. Et malgré le contexte sanitaire et économique précaire, nous avons ténu à organiser la deuxième édition de cet événement. J’étais moi-même resté coincer en Belgique du fait du confinement, mais j’ai pu quand même rentrer au Burkina en septembre et nous avons pu tenir l’édition 2020 de <<Rire en fête>>, courant le mois d’octobre avec cinq pays invités. Dans la foulée, nous avons pu organiser trois autres spectacles d’octobre à décembre. Je profite d’ailleurs pour saluer le dynamisme de mes collègues. Dans l’ensemble, c’est un bilan positif malgré les difficultés dû surtout à la pandémie, a-t-il laissé entendre.
Entretien au cours duquel Moussa Petit Sergent a estimé que le Collectif essaie tant bien que mal d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés, mais des difficultés freinent cet élan. Elles sont d’ordre financier, et surtout matériel. Il profite de cette occasion pour lancer un appel au soutien de cette première plateforme de diffusion et de promotion de l’humour burkinabè, notamment aux autorités culturelles ainsi qu’aux différents mécènes. Selon lui, cela y va de la promotion de nouveaux talents de l’humour au Burkina Faso.
En ce qui concerne les perspectives du Collectif, le président, Moussa Petit Sergent a indiqué que les activités du CAR sont déjà en marche, en ce sens que le tout premier spectacle de l’année 2021 a été ténu le samedi 9 janvier au siège du Collectif à Gounghin. D’ailleurs, il s’est exprimé en ces termes: « la particularité de cet événement humoristique que nous avons organisé est que nous avons deux monuments de l’humour qui inspirent la nouvelle génération. Il s’agit de Johness de génération 2000 et Son excellence Gérard. En effet, ce sont leurs filleuls qui sont venus prester et le public qui est sorti massivement a beaucoup apprécié. Le prochain spectacle aura bien-sûr lieu le 30 janvier prochain avec à l’affiche des grosses têtes de l’humour de notre pays. Aussi, nous avons deux de nos projets qui ont eu le financement du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), que nous comptons lancer très bientôt ; il s’agit des projets <<humour nomade>> qui sillonnera les quartiers pour offrir des spectacles gratuits et <<les Divas du rire>>, qui vise à promouvoir la gente féminine dans l’humour ».
Tout en espérant que la situation sanitaire et sécuritaire s’améliore en vue de permettre le bon déroulement de leur programme d’activités, le président du collectif formule ses vœux de santé, de paix, de prospérité, et de succès à l’ensemble des burkinabè, particulièrement aux acteurs du monde culturel du pays.
En rappel, Moussa Petit Sergent tient le 13 février prochain, son cinquième spectacle majeur à la salle Koamba Lankoandé du CENASA.
Boukari OUÉDRAOGO