mer 24 avril 2024

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« Il est essentiel pour nous de faire en sorte que nos enfants assument notre culture », dixit le conteur KPG

Dans le cadre de son projet d’ouvrage intitulé <<conte à l’école>>, nous avons été reçus par le conteur Professionnel KPG. Cette rencontre a été non seulement l’occasion pour lui de nous étaler le bien-fondé de ce projet, mais aussi de revenir sur sa tournée en France pour le spectacle <<Ragandé>>.

De son vrai nom Kientega Pingdéwindé Gérard, KPG est un conteur professionnel, metteur en scène et écrivain burkinabè. Il est d’ailleurs, le fondateur de l’association Koombi Solidarité, qui est à la base de la mise en place du projet d’ouvrage baptisé <<conte à l’école>>. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la volonté du conteur KPG de réhabiliter le conte qui était tombé en désuétude afin qu’il puisse revenir au bout du jour dans la bouche des enfants; ce qui leur permettrait de développer leur imaginaire. Et à en croire à KPG, il existe des contes dans les différents livres scolaires mais malheureusement ce sont des contes qui dorment.

« Les contes ont besoin d’être dits. Et pour celà, il était impératif pour nous de trouver des mécaniques qui puissent permettre de les faire revivre. Aussi, on part du constat que l’aliénation bat son plein actuellement à tous les niveaux du fait que les gens s’éloignent de plus en plus de leur propre culture, leurs racines. Loin de nous, l’idée de dire qu’il faille repartir à la vie des cases ou de la pierre taillée mais nous devons puiser dans nos valeurs culturelles les choses essentielles qui vont nous permettre de pouvoir produire du sens dans le monde où nous vivons, en ce sens même que nous vivons malheureusement aujourd’hui dans un monde consumériste, un monde de résultat où on ne prend pas le temps d’écouter et d’observer. Au vu de tout celà, il est essentiel pour nous de rappeler que dans notre culture, l’écoute et l’observation sont essentielles dans l’apprentissage de nos enfants », a-t-il expliqué.

Pour lui, seul le retour à nos valeurs pourra nous permettre d’être plus compétitif dans le monde dans lequel nous vivons. Pour celà, la bonne stratégie serait de commencer ce travail auprès des plus petits d’où le projet <<conte à l’école>>. Ce projet selon lui se déroule sur trois phases: la première ce sont les spectacle qui visent à montrer l’aspect dynamique du conte. Ce qui permettra aux enfants de voir ce que c’est qu’un spectacle de conte contemporain. La seconde phase vise à permettre aux enfants de pouvoir écrire l’histoire. Ce sont en réalité des ateliers que nous appelons de l’oralité à l’écriture et de l’écriture à l’oralité. C’est à dire comment pourrait-on transcrire un texte oral à l’écrit et vice versa. Chose également qui les inciterait à revenir à la lecture, en plus de la culture. Et la dernière étape est la formation des enseignants afin qu’ils aient les mêmes outils artistiques que les artistes pour pouvoir tirer les outils du conte et également enseigner et renforcer leur capacité pédagogique. Celà a été possible grâce au docteur Massamba GUEYE du Sénégal. Mais, la chose la plus extraordinaire est que les ateliers permettront également de magnifier les héros locaux, afin de permettre aux enfants de rêver à partir de leurs racines en assumant leur culture, leur <<africanité>>.

Au total, plus de quatre quartiers de Ouagadougou ont été investis pour les ateliers l’année dernière. Il s’agit selon lui des quartiers Wogdogo, Wemtenga, Dassasgho et Karpala où ils ont essayé d’écrire l’histoire liée à chaque quartier. Et pour attendre l’objectif qui lui est assigné, le projet sillonne actuellement les écoles de la ville de Ouagadougou. Toujours selon le promoteur du projet, KPG, l’étape suivante serait de pouvoir aller hors de Ouagadougou afin de toucher tout le pays.

Aussi, le conteur KPG rentre d’une tournée de France où il a présenté le spectacle <<Ragandé>>. Ce sont plus d’une dizaine de dates dans ce pays qui ont marqué cette tournée. « Cette tournée a été très bien accueillie par tous. Et quoi de plus normal d’être heureux que tout ce soit bien passé. Et dans la foulée, plusieurs autres dates avaient été envisagées mais malheureusement par souci de la covid-19, elles ont été annulées. Fort heureusement, il y en a d’autres qui sont programmées à partir du mois de janvier jusqu’en juillet. Il y a également ma nouvelle création dénommée <<soupim>> qui traite de la question de la cohésion sociale et la question des mécanismes de résolution des crises que nos anciens ont mis en place afin de résoudre les problèmes en cas de conflit », s’est-il confié.

Interview réalisée par Boukari OUÉDRAOGO

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