Pendant des dizaines d’années, il aura conquis le public burkinabè, surtout par ses belles mélodies, faisant donc de lui l’un des artistes les plus aimés du pays. Aly Verhutey, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est également lancé dans la production d’œuvres musicales à travers son label « Berger Africa » basé à Ouagadougou. Le 10 juin dernier, l’artiste nous y a reçu pour une interview. Avec lui, les échanges ont porté sur sa carrière mais aussi et surtout sur l’apport de son label dans l’industrie musicale burkinabè.
Infos Culture du Faso (ICF): Dites-nous qui est Aly verhutey ?
Ali Verhutey (AV): Je suis artiste musicien, entrepreneur culturel, Réalisateur du cinéma. Je suis également producteur d’artistes.
ICF: Vous avez marqué le paysage musical burkinabè, dites-nous comment tout cela a commencé ?
AV: Il faut dire que tout a commencé en 1990. A l’époque, j’ai commencé à chanter le rap et au même moment je faisais une émission à la radio dénommée la « Paix Sanwi » en Côte d’Ivoire. L’émission était faite sur l’humour. Les artistes venaient d’Abidjan pour prester. Nous étions à 100 km d’Abidjan. Ces artistes m’ont donné envie d’enregistrer un album. C’est de là que j’ai fait mon premier album en 1997. La sortie de l’album a coïncidé avec la crise ivoirienne. Par la suite, je suis venu au Burkina Faso pour ressortir le même album.
ICF: Pouvez-vous revenir sur votre carrière, tout en donnant un aperçu sur votre discographie ?
AV: J’ai 8 albums à mon actif et je suis en préparation du 9e. Il y aura également un Best off. Aussi, il y a le groupe ”le pouvoir” avec qui on a pu réaliser deux albums en 2006 et en 2008. Au-delà ces œuvres, il y a eu des singles et des featurings. C’est un peu un récapitulatif de ma discographie.
ICF: Êtes-vous satisfait de ce parcours ?
AV: Je suis pleinement satisfait de ma carrière. En effet, mon objectif primordial c’est d’être aimé et de faire aimer. Je pense que cela est fait. Le reste c’est Dieu qui réalise.
ICF: Au-delà d’avoir égayé les mélomanes, vous participez au développement de la musique à travers un studio d’enregistrement. Comment est née l’idée de sa mise en place ?
AV: Au début, je l’ai fait pour mes propres enregistrements. C’est au fil du temps que je l’ai mis au service d’autres artistes burkinabè.
ICF: Quand est-ce qu’il a vu le jour et quelles sont vos différentes prestations de services ?
AV: Le studio date de 2005. Je l’ai renommé « Berger Africa » . « Berger » parce que c’est le nom de mon premier album. C’est pour dire aussi que tout a commencé en Afrique. Même l’homme a fait ses premiers pas en Afrique d’où son appellation berceau de l’humanité. Une manière de rappeler aux gens sur cette réalité à travers le nom du studio « Berger Africa ».
Mes prestations, c’est tout ce qui est artistique. C’est la production de sons, la réalisation des clips et vidéos, c’est la duplication. Il y a notre télé appellée FRAFINA TV actuellement sur l’application playstore. Mais bientôt, nous seront sur le bouquet.
ICF: Cela fait un bon bout de temps que la structure existe, quel est son apport pour la musique Burkinabè ?
AV: Il faut dire que l’apport est énorme. De nombreux artistes burkinabè y sont passés. Disons presque tous les artistes sont passés ici, soit pour un enregistrement, soit pour la réalisation d’un clip. Je pense que la production massive des artistes burkinabè est déjà un grand apport pour la culture de notre pays.
ICF: Y-a-t-il des artistes d’autres pays qui demandent votre service ? Si oui lesquels ?
AV: Ils sont nombreux donc je peux citer Fadal Dey pour qui j’ai enregistré 7 de ses chansons. En un mot, plusieurs artistes de différents pays de la sous-région sont passés dans ce studio.
ICF: A l’heure actuelle, êtes-vous satisfait du résultat engrangé à travers ce studio ? Si non quels sont les défis à relever ?
AV: Je regarde pas le résultat en terme d’argent. Je le regarde en terme de vision. Pour moi, il y a eu un grand succès car j’ai créé ce studio pour mettre mon expérience au service de la jeunesse. Et ça, je me suis déjà engagé grâce au studio.
ICF: Quels sont vos projets à court et moyen terme ?
AV: Mes défis, c’est de faire encore plus. C’est de donner plus d’opportunités aux jeunes. C’est de créer un site où il y aura presque tout. C’est aussi de créer des salles de conférence au service de la culture burkinabè.
ICF: Nous sommes au terme de notre entretien, quel est votre mot de fin ?
AV: Je remercie tout d’abord tous ceux qui font la lumière sur la culture burkinabè. Merci à Infos Culture du Faso. Toute personne qui travaille pour que la culture burkinabè soit vue partout dans le monde, je leur adresse mes sincères remerciements.
Interview réalisée par Modou TRAORÉ (stagiaire)
Merci bien au jeune frère stagiaire TRAORÉ Modou et bon vent à l’artiste