Prévu pour se tenir ce samedi 04 août prochain au CENASA, à partir de 20h, le concert de Freeman Tapily s’inscrit dans une logique de solidarité à l’endroit des femmes détenues dans toutes les prisons du pays. Dans une interview avec INFOS CULTURE DU FASO au stade du 04 août de Ouagadougou, Freeman Tapily présente en long et en large ce concert qui coïncide avec la célébration nationale de l’avènement de la révolution burkinabè. Plus d’informations dans les lignent qui suivent.
INFOS CULTURE DU FASO (ICF): Veuillez vous présentez à nos lecteurs.
Freeman Tapily : Je suis Freeman Tapily, reggae-maker burkinabè à l’état civil Idrissa SAWADOGO.
ICF : Dans quel cadre se tient votre concert qui s’annonce à grand pas ?
Freeman Tapily : C’est un concert pour la collecte de serviettes hygiéniques au profit des femmes et filles détenues dans toutes les 29 maisons d’arrêts et de correction du Burkina Faso. L’année passée j’étais à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) et les femmes me confiaient qu’elles ont sérieusement besoin de serviettes hygiéniques. En ce temps j’ai tout fais et avec le soutien de quelques bonnes volontés, on leur a remis quelques cartons. Mais je leurs avais promis que ce geste va se multiplier au profit de toutes les femmes en prisons. Comme je n’ai pas les moyens financiers pour acheter ces serviettes, je me donne en spectacle gratuitement. L’entrée est libre mais juste deux paquets de serviettes hygiéniques à laisser à la porte avant d’entrer. Après, nous nous chargerons de les redistribuer à toutes les prisons sur le plan national. Cela à l’occasion du Festival annuel dénommé « un vent de liberté » que j’organise. Donc ce concert s’inscrit dans le cadre de la 9e édition de dudit festival prévu pour se tenir en décembre prochain.
ICF : Combien de cartons attendez-vous pour pouvoir soulager ces femmes ?
Freeman Tapily : L’objectif c’est d’avoir 150 à 200 cartons. Si nous avons cette quantité, je crois que toutes les femmes détenues au Burkina pourront être soulagées pendant un an pour question de serviettes hygiéniques.
ICF : Que nous réserve ce concert ?
Freeman Tapily : Du live avec une bonne brochette d’artistes musiciens et humoristes. Nous avons déjà commencé les répétions pour réserver un concert inoubliable le samedi 04 août à 20h au CENASA.
ICF : Nous sommes à quelques jours de l’évènement. Quel est l’état des préparatifs ?
Freeman Tapily : Ça va. Tout se passe bien. Sauf qu’au niveau de la communication c’est très compliqué. Ce volet demande beaucoup d’argent. Alors on essaye de travailler avec les télés, les radios, et les plateformes partenaires qui acceptent de nous recevoir pour passer l’information. Pour l’instant les préparatifs vont bon train de façon générale.
ICF : Est-ce parce que Freeman Tapily a décidé de se lancer désormais dans le social, ou alors c’est juste une idée pour secourir les femmes, une fois en passant ?
Freeman Tapily : Je suis un fruit du social et je ne peux que produire du social. De mon enfance jusqu’à aujourd’hui, ma famille sociale m’a beaucoup aidé. Des gens qui ne te connaissent pas et qui te soutiennent quand même. Lorsque j’étais à la Fac, il y avait de bonnes volontés qui me soutenaient financièrement. Pour eux, l’objectif c’est aider l’autre. C’est pourquoi d’ailleurs depuis le campus j’ai commencé à aider les autres socialement. Par exemple à l’université je me mettais entre la poubelle et les étudiants. Lorsqu’ils venaient avec les restes de nourriture, je récupérais pour faire les tries. Je conservais alors cette nourriture dans des bassines que je redistribuais aux mendiants (…). Partout mon procédé est d’amener les uns et les autres à ne pas gaspiller la nourriture pendant que les autres meurent de faim.
ICF : Votre mot pour terminer et l’appel à lancer pour le concert ?
Freeman Tapily : C’est de dire à tout le monde de venir parce que ça sera l’un de mes meilleurs live. Le concert sera beau, fantastique et sublime en sons et en lumière. Nous allons tout mettre en place pour cela. Pour l’instant c’est mon dernier spectacle en vue. Quand je suis sur scène, je donne toujours le meilleur de moi-même. Parce que je touche du bois, je me dis ça peut être mon dernier spectacle. Et, que ceux qui vont venir aussi, je me dis, si c’est leur dernier spectacle, il faut qu’ils aient vu le meilleur de moi-même… je demande aux gens qui ont du cœur de venir nous donner les deux paquets. On va prendre pour aller remettre à nos mères, petites sœurs, femmes en détention. Ce n’est pas celui qui a en assez qui donne. Mais celui qui a du cœur. Rendez-vous le 04 août. On n’a pas choisi la date du 04 août par hasard. Elle est symbolique puisqu’elle marque l’avènement de la révolution burkinabè avec à sa tête Thomas Sankara. Certains pensent qu’il faut célébrer ce jour avec le boucan. Non. C’est en étant humain et en laissant parler son cœur. Nous devons garder l’image de Thomas Sankara. Ça ne sert à rien d’arriver seul. Il faut qu’on arrive ensemble (…).
Interview réalisée par Filsako Moussa Kaboré